Monday, January 31, 2011
HEXIFLOAT : îles modulables et mix d'énergies
SINGAPOUR - (République de Singapour) - 01/02/2011- 3B Conseils - Hexifloat (et sa déclinaison en Sea Flower) est un concept de plates-formes énergétiques marines hybrides qui propose d'exploiter un mix énergétique éolien, solaire, houlomoteur et hydrolien sur de véritables îles artificielles situées à proximité des côtes. Cette technologie mise au point par Hann Ocean, spécialisé dans la fabrication de pontons et plates-formes maritimes, n'est pas sans rappeler les quelques projets d'îles artificielles énergétiques dont j'ai fait état dans ce blog les années précédentes (cf. entre autres, article du 9 janvier 2008). A la différence près, qu'Hann Ocean veut donner à ce qui n'était que des projets de science fiction une existence bien réelle en convainquant les autorités de Singapour de construire un premier projet-pilote.
Ce projet se présente sous la forme de plusieurs structures de forme hexagonale (Hexifloat) de 27 m de diamètre sur 1,7 m de profondeur agrégées comme les alvéoles d'une ruche (d'où le nom de Sea Flower) composées de 6 plates-formes Hexifloat greffées sur une plateforme centrale. Chaque plate-forme Hexifloat en aluminium peut recevoir séparément ou ensemble un jeu d'éoliennes offshore, de panneaux solaires, de récupérateurs d'énergie des vagues et de récupérateurs d'énergie des courants. Cet ensemble Sea Flower pourra mesurer 72 mètres de diamètre mais on peut imaginer des fermes plus vastes formées de plusieurs Sea Flower mises bout à bout tel un chapelet d'îles assemblées en fonction de la force des courants et des vents.(cf. image et PDF de présentation).
L'idée concernant ces pontons multi-énergétiques semi-submersibles est d'utiliser les énergies marines (permanentes) en complément des énergies fonctionnant de façon discontinue comme le solaire et l'éolien. Il s'agirait ainsi de maximiser, en terme de production d'énergie, chaque mètre carré occupé en mer par les plates-formes qui seraient situées non loin des côtes de façon à diminuer la distance du câblage à la terre. L'utilisation des panneaux photovoltaïques en mer étant la technologie qui pose le plus de problèmes, Hann Ocean a commencé à mener une étude de faisabilité en bassin à Singapour, avec la participation de la branche canadienne d'AEG Power Solutions. Hann Ocean a commencé aussi à réfléchir à des solutions de câblage efficace ou de stockage de l'énergie produite dans des batteries en mer. Pour chaque module le constructeur prévoit une production de 134kWp dont 48 kWp d'origine solaire, 18 kWp d'origine éolienne, 45 kWp d'origine houlomotrice et 23 kWp d'origine hydrolienne.
Article : Francis ROUSSEAU
Sources : sites liés. Images 1. Préfiguration de Sea Flower © Hann Ocean. 2. Schéma Hexifloat © Hann Ocean. 2 Schéma Seaflower extension © Hann Ocean
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Sunday, January 30, 2011
DRAKOO 3 : un procédé houlomoteur innovant à l'essai
SINGAPOUR - (République de Singapour) - 31/01/2011- 3B Conseils - Après avoir terminé les tests de Phase II de son procédé houlomoteur Drakoo d'1 kW, au Narec (UK), la compagnie de Singapour Hann Ocean a fait savoir avec un peu d'avance, qu'elle s'apprêtait à passer aux tests du prototype de Phase III DRAKOO 3 de 1,5MW sur un nouveau site d'essai d'Hann Ocean à l'EMEC. Cette phase devrait commencer dans le courant de l'été 2011. L'objectif étant de mettre au point un absorbeur de vagues qui pourrait être installé dans le sud de la Mer de Chine. Ce procédé, présenté comme révolutionnaire, ne l'est pas tant à cause de sa forme de soucoupe volante que parce qu'il n'appartient à aucune des classes d'absorbeurs de vagues connus (ni bouée, ni serpent, ni pendulaire...). L'engin d'un poids de 130 tonnes mesurera 22 mètres de diamètre et 8 mètres de hauteur.
Sa principale caractéristique réside surtout dans le fait d'atteindre un taux d'efficacité de conversion de l'énergie des vagues en électricité de 26% alors que toutes les autres technologies affichent entre 10 et 16%. Son principe de fonctionnement semble assez simple et se base sur un système d'absorption, de concentration et de conversion de l'énergie des vagues en électricité qui permet d'éviter les phénomènes de déperditions (cf. schéma du principe de fonctionnement). A l'absorption : un système exclusif de valves régule la force de la vague entrante puis la canalise de façon à en tirer toute l'énergie disponible avec le moins de déperdition possible. Cela permettrait à DRAKOO d'atteindre un taux d'extraction de l'énergie des vagues de plus de 65%.
Deux designs différents ont été imaginés pour DRAKOO (brevets internationaux déposés en 2008), l'un en forme de boite et l'autre dans la forme circulaire du DRAKOO 3, les deux pouvant d'ailleurs se combiner pour venir s'insérer aux pieds des mâts d'éoliennes. Drakoo 3 d'une capacité de 1,5 MW pourrait être porté jusqu'à 4 MW d'après le constructeur et pourrait transformer l'énergie de vagues hautes de 5,5 mètres avec possibilité d'affronter des pics à 8 mètres de hauteur. Si l'efficacité et la robustesse de la technologie sont deux des arguments majeurs de Drakoo 3, le troisième est son coût présenté comme imbattable par Henry Han, originaire de Chine et installé à Singapour où il a fondé la compagnie Hann Ocean. Harry Han, architecte naval, est diplômé du Marine Design & Research Institute of China (MARIC) et de la South China University of Technology (SCUT) en 1986. De 1994 à 2005, Henry Han est ingénieur chef de projet pour la Defense Science & Technology Agency (DSTA) de Singapour.
Je reviendrai demain sur une autre technologie assez spectaculaire de Hann Ocean : l'Hexifloat, concept de plate forme énergétique marine hybride (éolien, solaire, vagues, courants).
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Photo 1 : Drakoo3 ©Hann Ocean. 2: Schéma de fonctionnement ©Hann Ocean. 3. Emplacement de Drakoo sur les éoliennes offshore ©Hann Ocean
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Thursday, January 27, 2011
Le Cluster Maritime Français et l'éolien offshore
PARIS - (France - U.E.) - 28/01/2011- 3B Conseils - Pour clore cette semaine presque entièrement orientée autour de l'éolien offshore français, que nous avons tenté de cerner de la façon la plus complète possible, voici la réaction du Cluster Maritime Français (CMF) dont ce blog est membre. Le CMF vient de publier un communiqué de presse dans lequel il résume sa position, se félicite des décisions prises par l'Etat, rappelle quelques chiffres importants et entend de ne pas perdre de vue l'horizon 2020 et la deuxième tranche à venir pour atteindre les 6000 MW promis. Le CMF insiste enfin sur le développement de l'éolien en mer posé avant le développement de l'éolien en mer flottant ou d'autres énergies marines qu'il juge encore expérimentales.
" Début janvier, le Cluster Maritime Français rappelait la volonté des acteurs économiques de s’engager dans
l’éolien offshore et de créer une filière industrielle française. Il ajoutait qu’ils avaient absolument besoin ‐ de
la part de l’Etat ‐ de visibilité à court et moyen terme pour décider d’y mettre tous leurs moyens.
De fait beaucoup de membres du CMF, représentatifs de la diversité et de la richesse industrielles françaises,
ayant travaillé activement à la recherche et au développement de solutions compétitives et exportables,
étaient prêts à se lancer, afin de ne pas laisser cet important marché aux mains de concurrents étrangers.
La création d’une filière française nécessite en effet de s’appuyer sur des premiers projets de taille
significative, permettant ensuite d’appréhender une large part d’un marché national (estimé pour 2020 à environ 18 Mds d’euros, dont 12 Mds pour les entreprises françaises) et d’accéder ainsi à un marché nord-européen estimé pour sa part à environ 130 Mds d’euros dont 10% appréhendables par les entreprises
françaises disposant du socle de leurs réalisations nationales.
Dans cet esprit, le Cluster soulignait que la première tranche de l’appel à propositions devrait être « rapide,
irréprochable et ambitieuse ». Il souhaitait entre autres qu’elle porte effectivement sur 3000 MW ou plus, que
le cahier des charges encourage les projets les plus matures, et que «les zones propices issues de la
planification soient les plus grandes possible, sans que cela soit contradictoire avec l’existence de projets de
taille modeste, expérimentaux ou justifiés économiquement et/ou appropriés à des contextes particuliers».
Pour toutes ces raisons, il paraissait impératif au Cluster de lancer un premier appel d’offres suffisant sur l’éolien offshore « fondé », seule énergie marine renouvelable à la fois opérationnelle dès à présent et à même de constituer le savoir et l’expérience indispensables à l’émergence des autres filières énergétiques marines.
Le Cluster ne peut donc que se féliciter que les professionnels concernés aient été entendus. Il se réjouit que
les décisions de projets annoncées par le Président de la République respectent, en plus du nécessaire et
légitime respect de l’environnement, les conditions indispensables à l’émergence concrète d’une véritable
filière française.
Enfin, il espère que le moment venu les projets, aujourd’hui laissés de côté dans la première tranche malgré
leurs mérites, auront toute leur chance pour contribuer à aider la France à atteindre le seuil fixé de 6000 MW
en 2020."
Article : F. R.
Source : CMF
Docs : Sites liés. Images : éoliennes en mer ©wikipedia
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Wednesday, January 26, 2011
La Région PACA parie sur l'éolien flottant à Fos-sur-mer
MARSEILLE - (France - U.E.) - 27/01/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Après la Bretagne qui s'était mobilisée en décembre 2010 pour implanter d'ici 2013 un démonstrateur d'éolienne flottante au large de l'île de Groix, voici que la Région PACA s'engage et défend elle aussi dans un projet d'IEED France Energies Marines d'éoliennes flottantes avec une volonté forte que le site d'essais soit implanté à proximité des côtes à Fos-sur-Mer. C'est pour conforter cet engagement qu'un groupement constitué autour du Pôle Mer PACA, avec EDF Energies Nouvelles, Eiffel, Grand Port de Marseille-Fos, Nenuphar, Technip et Valorem, souhaite engager une action de conviction auprès des différentes instances décisionnelles, de façon à dégager à court terme un avis favorable pour le projet d’implantation à Fos-sur-Mer. Ce site d'essais serait un premier jalon vers la validation technologique d’éoliennes offshore flottantes de taille commerciale. Il serait appelé à répondre à un objectif à plus long terme, de structuration d’une filière industrielle nationale d'éolienne flottante en Méditerranée.
Huit systèmes éoliens flottants sont actuellement en phase de validation technologique et de tests dans
le monde. L’Europe a une avance significative dans le développement de ces technologies, certains projets arrivant déjà au stade de démonstrateur, alors que d’autres sont encore à la recherche de financements pour le développement des phases de prototype.
Parmi ces huit systèmes en développement :
- 4 sont issus d’Europe du Nord, zone déjà leader de l’éolien offshore posé : Hywind construit par Statoil ; Poseidon qui mêle vent et énergie des vagues construit par Floating Power Plant ; WindSea développé par Force Technology et NLI et enfin Sway system éolienne flottante pendulaire déjà construite (cf. dernier article du blog le 17 février 2010)
- 2 sont français : VertiWind éolienne à axe vertical conçue par Nenuphar (cf. article du blog en 2009) et fabriquée par Technip (cf. article du 20 janvier 2011) et Winflo projet porté par une consortium formé de DCNS (cf. article du blog en juin 2010 également Stéphane His et Christopher Chabert ont fait une présentation aux entretiens Science et Ethique d'octobre 2010), IFREMER, Saipem, Nass & Wind, ENSTA (ex ENSIETA), In Vivo et labellisé par le Pôle Mer Bretagne
- 1 est britannique : Blue H
- 1 est américain : WindFloat construit par Principle Power (Vidéo de démo ICI)
Deux de ces projets ont été labellisés par le Pôle Mer PACA :
1. Le projet VertiWind qui consiste dans le développement d’une technologie d'éolienne flottante fondée sur une rupture technologique passant d’un axe horizontal à une turbine à axe vertical. La PME Nenuphar est à l’initiative de cette technologie et a su attirer auprès d’elle de grands groupes comme Technip (en charge du développement du flotteur), SEAL Engineering (filiale R&D du groupe Technip, membre du Pôle Mer PACA) etc... Nenuphar a obtenu la labellisation de son projet par les Pôles Mer PACA et CapEnergies et envisage aujourd’hui de développer son activité en région PACA. Un premier prototype terrestre de la turbine de VertiWind de 35kW est en cours d’expérimentation à Boulogne-sur-Mer et le projet se poursuivra par la construction d’un prototype en mer de 2 MW. La validation des essais est attendue dès la fin 2011. L’étape suivante serait la construction d’un démonstrateur de 3MW, profitant du retour d’expérience des deux prototypes, et mis en mer sur un site d’essais en 2012. La stratégie de déploiement prévoit par la suite les tests de trois machines (de 2013 à 2015). EDF Energies Nouvelles, partenaire du projet, a réalisé une première approche, en définissant notamment une zone cible pour le test du démonstrateur VertiWind précisément à proximité des côtes de Fos-sur-Mer. EDF Energies Nouvelles a prolongé sa réflexion, en identifiant à une vingtaine de kilomètres au large des côtes, une zone propice pour accueillir un site pilote de 25MW – autrement dit une ferme pré-commerciale –, puis à terme des extensions successives de la zone, pour atteindre 100 MW voire 300 MW de capacité installée. L’ensemble des partenaires s'est déjà mobilisé en région PACA auprès des représentants de l’Etat, des collectivités locales, d’industriels, et le Port de Marseille-Fos, afin d’identifier et d'étudier les aspects industriels et politiques de leur projet, en particulier pour cibler les sites d’implantation, les contraintes à prendre en compte, et les partenariats à engager. La société Nenuphar est en train d’étudier avec des acteurs de la région de Toulon, de La Ciotat et de Fos, le processus industriel à déployer dès la construction du prototype en mer de 2MW.
2. Le projet FWWF (French Wind Wave Float) a été labellisé en janvier 2010 par le Pôle Mer PACA, et concernait initialement le développement d’un démonstrateur dont le but était de vérifier les performances opérationnelles d’une plate-forme flottante offshore connectée au réseau intégrant une éolienne de 2 MW à axe horizontal et un système de récupération d’énergie houlomotrice de 250 kW.
Depuis, le consortium d’acteurs en charge du développement technologique du système s’est focalisé sur le développement industriel de l’éolienne offshore flottante WindFloat. L'éolienne WindFloat, (cf article de février 2009) développée par l’américain Principle Power Inc., est supportée en France par la société Valorem, producteur d’électricité verte et développeur indépendant de projets d’énergies renouvelables. Ces derniers ont agrégé un certain nombre de compétences de PME et de laboratoires français : Valeol (filiale de Valorem), Principia (bureau d’étude français spécialisé dans les structures offshore), eca-EN et NKE electronics (experts du génie électrique et de l’instrumentation), l’Ecole Centrale de Marseille et l’ICAM. Avant même la validation du démonstrateur actuellement testé au Portugal, les porteurs de projet se sont d’ores et déjà montrés intéressés par une ferme pilote en Méditerranée. Valorem aurait même communiqué sur une feuille de route, et notamment en terme d’objectifs commerciaux : les projections de production annoncées sont de 40 unités/an sur la base de turbines de 5 MW, soit une capacité de production de 200 MW installés/an.
D’autres projets ou intentions mobilisatrices de la région concernent directement le développement des technologies marines, et plus spécifiquement de l’éolien offshore avec le Centre Technologies & Innovation d’Areva Renouvelables installé à l'Europole méditérranéen de l’Arbois à Aix-en-Provence et le Bassin de Génie Océanique (BGO) FIRST à la Seyne-sur-Mer. D’ici le printemps 2011, cette unité d’Areva verra son effectif monter en puissance (20 personnes attendues) pour renforcer ses liens avec les autres acteurs de l'euro-technopole aixois travaillant dans le secteur des énergies vertes (solaire, éolien, bioénergies, stockage d’énergie, biomasse, et énergies marines). Le BGO-FIRST à la Seyne-sur-Mer est opéré par le bureau d’études maritimes Océanide depuis 1998. Ce bassin de génie océanique permet de modéliser l'environnement marin (houle, courant, vent) sur des structures fixes ou mobiles (plate-formes pétrolières, navires, énergies renouvelables) et donc d'aider au dimensionnement de ces structures ou à la mise au point d’opérations marines. Océanide effectue principalement des essais pour l’industrie offshore. Plus de 100 campagnes d’essais ont été réalisées au BGO FIRST depuis 1998 : 1/3 pour des programmes de R&D et 2/3 pour l’industrie offshore. Océanide est membre du Pôle Mer PACA (Pôle Mer Bretagne-PACA).
Source : Pôle Mer PACA
Docs: Sites liés Images : 1. Carte Région PACA ©Incarto 2. Eolienne flottante Poseidon © Floating Power Plant. 3 Eolienne Vertiwind © Nenuphar /Technip 4. Eolienne Windfloat © Principle Power
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Tuesday, January 25, 2011
Le Havre et Saint-Nazaire : futurs pôles de l'éolien offshore français
LE HAVRE - (France - U.E.) - 26/01/2011- 3B Conseils - Il n'aura échappé à personne que trois des cinq sites d'installation de parcs éoliens offshore retenus hier par l'Etat sont situés sur les côtes normandes (Courseulles-sur-mer, Fécamp, Dieppe-Le Tréport). Si l'on ajoute à cela une position géographique privilégiée (Manche/Mer du Nord) par rapport aux futures fermes du littoral Sud du Royaume-Uni, n°1 dans le domaine pour encore de nombreuses années, le port du Havre pourrait bien faire figure tout à coup de pôle incontournable dans le domaine de l'éolien offshore européen. C'est pourquoi sans doute, la région Havraise a choisi, depuis déjà quelque temps, de se positionner comme un centre industriel de premier plan pour cette filière. Les acteurs locaux, sous l’impulsion de Havre Développement, l 'un des 4 clusters français dédiés à l’éolien offshore, se préparent en effet depuis un an à mettre en place une filière capable de répondre à l’ensemble des besoins des développeurs de parcs. Notamment ils constituent des groupes de travail (industrie et logistique ; innovation et composants ; formation GPEC ; maintenance ; services), ils produisent des analyses comparatives étudiant les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres places portuaires et sites éoliens offshore européens (danois notamment) afin de s'en inspirer et d'en retirer le meilleur. Fort de cette position qui pourrait permettre de créer 2000 d’emplois directs (sur les 60.000 prévus par l'ADEME dans l'éolien d'ici 2020), le comité d’expansion économique de la région havraise tient à faire valoir sa capacité à répondre aux exigences de la filière de l'éolien en mer : localisation géographique au coeur des projets, compétences industrielle et logistique, maintenance, formation. Un rapport " Eolien offshore : vers la création d’une filière industrielle française? " de Price WaterHouse Coopers (PwC) publié le 13 décembre 2010 (PDF du rapport ICI) vient conforter ces espoirs. On peut y lire notamment qu'alors que si "dans le domaine de l'éolien onshore les activités industrielles se réduisent souvent à de la sous-traitance de rang 1 et les acteurs français sont peu référencés chez les fabricants " par contre "dans l'éolien l'offshore, les géants de l'énergie français sont présents. A l'image d'Areva et d'Alstom qui ne fabriquent des turbines que pour l'offshore". Et le rapport d'ajouter que "Contrairement à l'énergie photovoltaïque, dont la plupart des panneaux solaires sont produits dans des pays low cost, l'énergie éolienne ne peut être complètement délocalisée. L'assemblage notamment ne peut être réalisé qu'en France ".
Même si aujourd'hui la France n'a pas la maîtrise de la fabrication d'une éolienne offshore en totalité, certains industriels français et européens réfléchissent déjà à l’opportunité d’installer des sites de fabrication d'éléments sur la façade Manche ou Atlantique : EADS a d’ores et déjà lancé la fabrication de pales éoliennes onshore et ambitionne de se positionner comme leader des pales offshore à l'horizon 2015. La fabrication de fondations offshore (fixes ou flottantes) est également un des axes de développement industriel pour de nombreux acteurs de la construction navale, tout comme les sous-stations en mer. La fabrication de navires et barges capables de transporter et d'installer les éoliennes en mer fournit aussi un nouveau débouché aux chantiers navals.
Pour multiplier les chances de succès dans la mise en place d’une filière industrielle française éolienne en mer, les agglomérations du Havre et de Saint-Nazaire ont officialisé leur collaboration le 13 décembre 2010. Anticipant l’appel à projets du gouvernement, les deux estuaires ont décidé ainsi de coopérer aux niveaux politique, économique et scientifique, renforçant mutuellement leur potentiel et leur attractivité. Création d’un annuaire de compétences, actions communes de lobbying et de communication, développement d’une logistique inter-portuaire, mutualisation de moyens de maintenance et de formation, études menées conjointement, partenariats R&D et formation… Les pistes concrètes de collaboration sont nombreuses, ouvrant ainsi la voie à une filière nationale performante et rationnelle en termes de production, de mise en place et de maintenance.
Pour le Havre la configuration qui se dessine serait la suivante : sites de test (zone industrielle et portuaire du Havre), site de réception d’éléments et de production industrielle (zone industrielle et portuaire du Havre), site d’assemblage final et de préparation à l’installation (port du Havre), base de maintenance à terre à Fécamp. Le contrôle de la production électrique pourrait également être géré à partir à partir de Fécamp.
Le périmètre havrais bénéficie en outre d’une longue tradition dans le secteur de l’énergie avec la proximité de trois centrales thermiques et nucléaires (Le Havre, Paluel, Penly), représentant 12 % de la production d’électricité en France.
La formation, élément indispensable pour la continuité des activités liées à l’éolien en mer, n’est pas négligée. En partenariat avec l’Université du Havre, la très active plate-forme technologique de Fécamp (PFT), spécialisée dans les énergies renouvelables, réunit centre de ressources, lieu d’expérimentation et de démonstration, recherche appliquée, assistance technique et conseil. Le PTF se voit en relais idéal pour accueillir les formations liées aux métiers de l’éolien en mer.
Les diverses parties ont maintenant un plus d'un an pour affiner leur stratégie, car je rappelle que si les 5 sites ont bien été définis par l'Etat comme promis hier, l'appel d'offres pour la construction sera ouvert au 2e trimestre 2011 seulement et les bénéficiaires des concessions pour cette première tranche d'appels d'offres seront définitivement déterminés en 2012.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés/ Photos : Eoliennes en mer ©havre développement. 2 installateurs de turbines © rapport PwC
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Monday, January 24, 2011
Les 5 sites éoliens offshore français exploitables d'ici 2015
SAINT-NAZAIRE (France - U.E.) - 25/01/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Comme annoncé hier dans Le Figaro (et dans la colonne dernières nouvelles de ce blog), la divulgation tant attendue des 5 sites propices à l'implantation de l'éolien offshore en France, l'appel à projets correspondant et l'investissement de 10 milliards d'euros y affairant sont annoncés aujourd'hui à Saint-Nazaire ! L'annonce est faite par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, en personne lors de son déplacement à Saint-Nazaire pour la signature de la construction de deux navires de guerre Mistral (cf. article Défense et Environnement). Les cinq sites retenus pour l'implantation de l'éolien offshore en France sont donc : Dieppe-le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-mer, tous trois formant un pôle Le Havre-Développement réunissant 40 entreprises, Saint -Brieuc fédérant les 60 entreprises de Bretagne Pole Naval et enfin Saint-Nazaire avec son pôle industriel Atlantique Neopolia de 90 entreprises. Cette liste de sites propices à l'implantation des parcs éoliens s'accompagne en effet d'un important appel d'offre visant à développer 3000 MW d'éolien offshore d'ici 2015, appel lancé auprès des industriels français et étrangers dont plusieurs se sont déjà révélés depuis longtemps. Précision : l' appel d'offres pour la construction sera ouvert au 2e trimestre 2011 et les candidats retenus pour cette première tranche seront sélectionnés en 2012. Pour l'anecdote, Le Figaro rapportait que la Ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, aurait obtenu l'arbitrage du Président de la République pour conserver cette capacité de 3000 MW (sur les 6000 MW promis par Le Grenelle de l'Environnement d'ici 2020), alors que le Ministre de l'Energie, Eric Besson, aurait souhaité la limiter à 2000 MW. Politiquement c'est donc un signal plutôt globalement positif qui est donné aujourd'hui aux engagements du Grenelle de l'Environnement. Ce que certains experts déduisent de façon certaine c'est que la France ne construira pas avant longtemps plus de 6000 MW d'éolien offshore ; cela a le mérite d'éviter les spéculations de tous ordres. Est-ce un mal, est-ce un bien ? L'avenir le dira. J'ajoute que les industriels devront relever le défi de construire 3000 MW en mer entre 2012 et 2015.
Lors du tour du monde de l'éolien offshore que j'ai entamé en fin d'année dernière sur ce blog, on a pu avoir une idée des ambitions éoliennes offshore et des réalités de chacun des pays ayant accès à cette ressource. Avec 3000 MW installés d'ici 2015, grâce aux 600 éoliennes installées au large de ses côtes et 3000 autres MW d'ici 2020, la France s'inscrira dans la moyenne des pays entrant dans cette ère technologique renouvelable marine ; certains qualifient déjà ce chiffre de "piètre performance" eu égard au fait que le pays possède la seconde façade maritime mondiale. Mais il y a des esprits chagrins partout et, pour remettre les choses en perspective, je rappellerai qu'en Europe, l'éolien offshore déjà installé, produit à ce jour 1218,80 MW au Royaume-Uni, 866,48 MW au Danemark, 246,80 MW aux Pays-Bas. (chiffres EWEA 2011). Avec 0 MW produit à ce jour, le retard est donc difficile à nier pour la France, mais ce n'est rien de dire que l'éolien offshore français n'a pas eu le vent en poupe et qu'il a dû (et doit) faire face à l'opposition de nombreux lobbies hostiles à son développement.
Pour ce que l'on sait de ces 3000 MW futurs, ils auront été décidés en concertation avec les élus, les riverains, les usagers de la mer (pêcheurs et plaisanciers) et les associations environnementales. Comme exemple le plus remarquable, je citerai celui de Fécamp, où le consensus a été obtenu après une démarche de longue haleine entamée à partir de l'été 2007, grâce à une large concertation auprès des habitants, des élus locaux, des associations, des acteurs touristiques et économiques, des plaisanciers et des pêcheurs. Au terme de ce long travail mené en collaboration étroite avec l'industriel WPD Offshore, la zone propice de Fécamp a pu être définie sur une zone de moindre impact avec les acteurs de la mer. Les lecteurs de ce blog ont pu en suivre les divers épisodes tout au long de l'année dernière. Pour Patrick Jeanne, maire de Fécamp qui a déjà réagi à l'annonce présidentielle, l'appel d'offre qui suit cette annonce , va "également permettre de mobiliser les entreprises locales dans le cadre de la construction de ce parc." Pour Estelle Grelier, Présidente de la Communauté de communes de Fécamp et Députée européenne, qui avait sollicité et obtenu l'aval de la Commission européenne d'implanter, après étude, ce type de parc au sein d'un zonage Natura 2000 : " Ce parc marque enfin un virage dans les choix français de politique énergétique qui ne peut qu'aller dans le sens des objectifs européens de 2020. L’annonce présidentielle faite aujourd'hui devrait éclairer les conditions de réalisation économique du projet." Il faut aussi compter dans la région de Dieppe-Fécamp avec le projet Enertrag du Parc de la Côte d'Albâtre, le plus ancien des projets offshore français qui a reçu son permis de construire en septembre 2008 et dont les travaux pourraient commencer selon le constructeur "aux beaux jours 2011" pour poser en mer 21 éoliennes M5000 de 5MW d'une capacité de 105 MW exploitables dès 2012.
Sur l'ensemble de ces sites, les grands opérateurs européens, comme le suédois Vattenfall ou l'allemand E.ON, sont déjà sur les rangs. Du côté de la France, EDF ENR et Alstom Hydro & Wind ont annoncé avoir passé "un accord exclusif "(cf. article du 21 janvier 2011) pour répondre ensemble à l'appel à projets. GDF Suez entend également entrer dans ce jeu très compétitif et sa filiale La Compagnie du Vent mène d'ailleurs depuis cinq ans un projet de parc très avancé en France, le parc des Deux Côtes au large du Tréport, lequel devra être remis en concurrence. Dans sa dernière version, le projet prévoyait d'installer 141 éoliennes de 5 MW à 14 km des côtes pour une mise en service en 2014. Là encore, le débat public de quatre mois, qui s'est achevé au Tréport et à Dieppe en septembre 2010 et dont on a pu suivre le déroulement sur ce blog, a permis de trouver, si ce n'est un accord parfait du moins des compromis acceptables entre la Compagnie du Vent et les pêcheurs, les élus locaux (même si certains continuent de réserver un accueil très défavorable au projet) et les associations de défenseurs du paysage.
Du côté du chantier nazairien STX France, on espère aussi se diversifier sur le segment des énergies marines renouvelables en se positionnant sur la réalisation de navires de pose d'éoliennes en mer, et sur la fabrication de structures métalliques. Un rapport "Energies marines renouvelables" remis à la Ministre de l'Ecologie le 18 janvier 2010 par Gisèle Gautier, sénatrice de Loire-Atlantique, fait état pour le seul éolien offshore " d'un gisement de 150 000 emplois possibles à créer dans l’Union Européenne d’ici 2025. Les énergies marines constituent aujourd’hui un important gisement d’emplois en exploitation et en maintenance. Le secteur maritime est directement concerné à travers la construction navale, les ports et les services à la mer." Le rapport souligne aussi que "des questions importantes de gouvernance, de choix de priorité, les concurrences entre les ports et les régions françaises, le problème des rivalités inter régionales, face à une concurrence européenne et mondiale déjà forte, sont des difficultés qui sont à traiter. Il s’agit d’une priorité si nous voulons voir l’essor de filières industrielles nationales des énergies marines, en faveur du développement économique et l’emploi."
Concernant les conditions économiques de réalisation de ces projets l'Etat a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne
fixera pas de tarif de rachat comme il l'a fait pour le photovoltaïque. Ce sont les opérateurs eux-mêmes qui devront proposer un juste montant du kilowatt/heure, compromis entre un seuil de rentabilité et un prix de rachat acceptable par EDF. Des experts européens estiment que le prix du kilowatt/heure devrait osciller non pas autour de 13cts comme il a été dit mais plutôt autour de 17 à 18 centimes, soit à commencer à devenir rentable après 10 années d'exploitation. Car quoi qu'il en soit et malgré toutes les interventions de l'Etat, il faut rappeler que ce ne sont pas les contribuables qui paieront l'éolien offshore mais les consommateurs d'électricité.
Le discours de Saint-Nazaire du Président de la République est consultable ICI
Docs : sites liés.Photos : 1. Carte des 5 sites Propices. 2. Eolienne offshore ©wpd offhore 3. Navire construit par STX
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Sunday, January 23, 2011
FLEXBLUE : DCNS, AREVA et EDF passent accord avec le CEA sur un projet de centrale nucléaire sous-marine
PARIS-BREST - (France -U.E.) - 24/01/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - DCNS, leader européen du naval de défense, a créé l'événement ce week-end en présentant largement à la presse écrite et audiovisuelle son spectaculaire projet de centrale nucléaire sous-marine de petite capacité, FLEXBLUE, faisant ainsi basculer habilement son savoir-faire vieux de 40 années du domaine des sous-marins nucléaires à celui du nucléaire sous-marin ! La technologie Flexblue était développée dans le plus grand secret depuis quelques années par DCNS. La voilà aujourd'hui portée en pleine lumière par Patrick Boissier qui a déclaré : "Flexible Energy Blue, comme la mer et l'énergie, est un concept sans équivalent sur le marché qui permet d'apporter une source d'énergie sûre, continue, compétitive, qui n'émet pas de CO2, modulaire, un concept qui n'aurait pas d'impact sur le paysage et accessible par la plupart des pays". Il s'agit d'un concept qui intègre des technologies déjà bien connues et parfaitement maîtrisées par DCNS qui a construit les chaufferies des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle. " Sous-marins nucléaires, porte-avions, nous avons monté 18 centrales nucléaires ! ", explique Patrick Boissier. Flexblue utilise donc toutes les technologies éprouvées existant déjà chez DCNS, ne nécessitant pas de lourds investissements, ce qui devrait en toute logique permettre d'obtenir un produit capable de fournir de l'électricité à un coût compétitif.
Même si la silhouette de Flexblue évoque immédiatement celle d'un mini sous-marin nucléaire, aucune des caractéristiques de sous-marins militaires ne sera pour autant présente à bord, DCNS estimant qu'elles ne sont pas utiles au bon fonctionnement d'une centrale sous-marine civile qui opère dans des conditions et à des profondeurs différentes de celle des sous-marins. Le combustible nucléaire utilisé serait celui, aux normes civiles, utilisé dans les centrales terrestres. Dans le cas précis, le savoir faire indéniable de DCNS en matière de chaufferies nucléaires militaires permettra simplement de faciliter la réalisation d'un tel projet civil et d'espérer une mise en service rapide (un prototype est d'ores et déjà annoncé pour 2017). Mais concrètement comment se présentera Flexblue et de quoi sera-t-il composé ? D'un cylindre d'une centaine de mètres de longueur, de 12 à 15 mètres de diamètre, dont les entrailles abriteront, au sec, un réacteur nucléaire produisant de façon classique de la vapeur qui fait tourner un groupe turbo-alternateur, ainsi qu'une centrale électrique. Flanqué de ballasts pour se déplacer verticalement, Flexblue serait accessible pour toute intervention humaine de réparation ou d'entretien via un mini sous-marin de transport, bien que DCNS précise que "l'objectif n'est pas de concevoir une centrale sous-marine habitée". Il s'agit d'aboutir à une unité télé-opérée depuis une installation de contrôle à terre. Immergé entre 60 et 100 mètres au-dessous de la surface de la mer, chaque module Flexblue pourrait être positionné à une distance de 5 à 15 kilomètres du littoral. L'énergie produite (50 à 250 MW) serait acheminée vers la côte par câbles sous-marins. Une fois parvenue en fin de vie, DNCS s'engage à prendre en charge le démantèlement de Flexblue. DCNS fait remarquer que son concept est également évolutif et peut monter en puissance en fonction, par exemple, de l'augmentation des besoins énergétiques. Ainsi, il est possible de mettre côte-à-côte plusieurs modules indépendants, offrant, par ajout successif, de la puissance supplémentaire. Cette configuration en forme de ferme sous-marine nucléaire permettrait aussi de maintenir la production pendant l'entretien de l'un des réacteurs.
A ceux qui s'interrogent sur les bénéfices de l'immersion d'un réacteur nucléaire, DNCS répond qu'ils sont nombreux en termes "de sécurité et d'environnement". La solution immergée permettrait en effet de mettre la centrale à l'abri des aléas du changement climatique ou de catastrophes naturelles perceptibles en surface (il existe en Russie un projet de centrale nucléaire en mer assez vulnérable puisque posée sur une barge à la surface des flots) ou à terre (sécheresse, tremblement de terre, tempête, tsunami). Le concept présente en outre l'avantage de dispenser son installateur des coûts très importants liés au génie civil dans le cas d'une implantation de centrale nucléaire terrestre. Enfin, grâce à sa capacité à être positionné à proximité des zones de consommation, Flexblue évite d'avoir à installer sur de longues distances des lignes à haute tension. Flexblue a une empreinte très réduite sur le milieu naturel, étant notamment invisible depuis la côte et, selon ses promoteurs, aucun impact sur la faune et la flore marines bien que bénéficiant, grâce à la mer, d'une source de refroidissement naturelle inépuisable (l'eau de mer de refroidissement circulera dans des circuits isolés des éléments radioactifs). Sur ce point précis du refroidissement à l'eau de mer, André Kolmayer, patron de la division nucléaire civil chez DCNS, répond dans une entretien accordé à L'Expansion : " Il faudra faire une étude environnementale, pour voir quelles seront les conséquences en termes de dégagement de chaleur ". Ce dégagement serait, selon certaines associations environnementales, de l'ordre de 4 degrés dans le pourtour de la structure mais cette donnée, pour l'instant empirique et très contestée, ne pourra pas être prise au sérieux tant qu'une étude spécifique n'aura pas été menée sur le sujet.
A uneautre question de L'Expansion de savoir quel type de gestion est envisagée pour les déchets nucléaires, André Kolmayer répond : " Cela fonctionnera comme n'importe quelle autre centrale. Les déchets seront stockés au même endroit. Tous les deux à quatre ans, on la sort en injectant de l'air dans les ballasts, qui font remonter le module à la surface. On le place sur un bateau transporteur, qui l'amène sur le chantier naval, on ouvre la chaudière, on sort les vieux assemblages et on met les nouveaux". L'objectif visé par DCNS avec ce type de centrale est de faire passer la durée de vie du combustible, qui est actuellement de l'ordre de 18 mois maximum pour les centrales terrestres, à 2, 3 ou même 4 ans dans une centrale comme Flexblue. Dans cette même interview à L'Expansion, la question de la protection contre le risque terroriste a été aussi posée et la réponse est : "Il faut déjà que les terroristes soient suffisamment équipés. Mais nous allons les protéger (les modules) par un maillage en acier, qui fera exploser les mines et les torpilles à distance suffisante du module".
Le concept, qui entre en phase d'étude de validation en partenariat avec AREVA, EDF et le CEA, nécessite un investissement de plusieurs centaines de millions d'euros et ne cache pas qu'il s'adresse d'abord aux pays émergents, aux Etats Insulaires ou à tous ceux qui ne nécessitent pas une grosse centrale à proximité. Dans cette affaire, c'est DCNS qui pilote : les unités Flexblue seront construites sur les chantiers navals de Cherbourg. Mais tous les sites de DCNS sont appelés à travailler : l'ingénierie à Brest, Toulon et Lorient ; les équipements avec les sites d'Indret (44) et Ruelle (16). Pour la maintenance, les sites de Toulon et Brest seraient tout-à-fait adaptés.
Cette innovation majeure permettra de conforter le leadership français dans le domaine du nucléaire et répondra aux besoins en matière de centrales de petite et de moyenne puissance, tout en n'oblitérant pas le développement du reste des énergies renouvelables marines, crainte que certains ont déjà émise.
Docs : Sites Liés. Images. 1 Fermes Flexblue ©DCNS 2. Prototype Flexblue© DCNS 3. Transport de Flexblue pour installation/désinstallation en mer ©DCNS
VEUILLEZ NOTER
Aujourd'hui, en vous rendant directement dans la colonne DERNIÈRES NOUVELLES (à droite) du blog, vous trouverez une résumé de l'article du FIGARO de ce jour annonçant la divulgation pour demain à Saint Nazaire des 5 sites propices à l'installation de l'éolien offshore sur les côtes françaises et le lancement de l'appel à projets correspondant.
Thursday, January 20, 2011
ALSTOM et EDF Energies Nouvelles s’associent pour répondre à l’appel d’offres offshore du gouvernement français
PARIS - (France- U.E.) - 21/01/2011 - 3B Conseils - Dans un communiqué publié le 19 janvier 2011, EDF Energies Nouvelles et Alstom ont annoncé avoir passé un accord exclusif portant sur la réalisation future de parcs éoliens en mer, pour répondre conjointement à l’appel à projets que le gouvernement français envisage de lancer dans le domaine de l’éolien offshore. Ces parcs éoliens développés par EDF Energies Nouvelles et ses partenaires seront équipés de turbines offshore fabriquées par Alstom, ce qui serait une première pour ce groupe. D’après l'accord passé entre les deux groupes, Alstom doit assurer en effet la fourniture en exclusivité d’éoliennes offshore de 6 MW, utilisant des technologies de premier plan et disponibles sur le marché à partir de 2013. Je rappelle pour l'instant qu'Alstom Wind, détenteur du brevet de turbines éoliennes Alstom Pure Torques (Cf. photo et vidéo de démo ICI) construit principalement des éoliennes terrestres dont la plus puissante est le modèle ECO 100 (3MW). Le seul constructeur français qui développe aujourd'hui sur le marché de l'éolien offshore des turbines de puissance approchante est AREVA Wind avec sa M5000 de 5MW, construite en Allemagne à Bremerhaven. Cette technologie n'est pas nativement française, AREVA Wind l'ayant héritée en quelque sorte par le rachat du fabricant allemand d'éoliennes Multibrid.
Ce projet industriel d'Alstom et EDF Energies Nouvelles pourrait donc aboutir à la création directe en France de plusieurs usines pour la production et l’assemblage de composants d'éoliennes et pourrait générer des centaines d'emplois nouveaux. Les signataires ne cachant pas qu'ils visent également à fédérer d’autres acteurs français de la filière sur la R&D des équipements et l’ingénierie de la construction, il n'est pas interdit d'imaginer dans l'avenir des rapprochements qui auraient pu apparaître jusque-là comme parfaitement incongrus. D'autant qu'à travers ce projet, Alstom dit ambitionner de devenir un chef de file industriel de l’éolien offshore en France et l’un des leaders sur ce marché mondial... où j'espère qu'il ne lui aura pas échappé qu'on ne l'a pas attendu !
Fort de son expertise de leader dans le développement éolien, EDF Energies Nouvelles propose d'apporter de son côté l’expérience acquise depuis plusieurs années dans l’éolien offshore, notamment au travers de deux projets majeurs actuellement en cours de réalisation : le parc éolien farshore C Power de 325 MW en cours de réalisation sur le Thorntonbank, entre 27 et 30 km des côtes de la Belgique, dont 30 MW sont déjà opérationnels, et le projet Teeside de 67 MW développé au Royaume‐Uni, dont la construction démarre.
Les projets d’éolien en mer envisagés dans le cadre de cette association avec Alstom sont ceux développés par EDF EN et des partenaires, regroupés au sein d’un consortium. Alstom en serait le constructeur exclusif.
Au registre des déclarations de signatures, Philippe Cochet, Senior Vice‐Président d’Alstom Hydro & Wind, a enfoncé le clou par rapport à Areva Wind en déclarant : « Nous disposons d’une expérience dans l’éolien et d’une technologie offshore qui permettront de fournir une électricité à un coût compétitif. Alstom est prêt à développer, à partir de la France, une filière industrielle génératrice d’emplois et d’exportation ».
Yvon André, Directeur Général Délégué d’EDF Energies Nouvelles, en charge des activités France, a souligné plus en retrait : « Ce partenariat illustre notre volonté, quelle que soit la filière, de prendre part à l’émergence de nouvelles industries en France et d’inscrire notre position de leader de la production d’électricité renouvelable dans une logique industrielle de long terme ».
Le gouvernement français quant à lui, qui entend installer en France 6.000 MW d’éolien offshore à l' horizon 2020 avec une première tranche de 3000 MW d'ici 2015 , n'a pas encore lancé l'appel d'offres tant attendu qu'il avait annoncé pour fin 2010. Le lancement de cet appel d'offres devrait intervenir, aux dernières nouvelles, avant la fin du mois de janvier 2011 c'est-à-dire la semaine prochaine.
Je ne sais pas pourquoi, cette fois-ci, je me laisserai bien aller à y croire !
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Images 1 Alstom Wind turbine ©Alstom/you tube . 2. Alstom Pure Torques TM ©Alstom . 3. Alstom Wind Turbine Coupe © Alstom © Video/You tube
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Wednesday, January 19, 2011
TECHNIP lance officiellement son projet d’éolienne flottante à axe vertical Vertiwind
PARIS - (France - U.E.) - 20/01/2011 - 3B Conseils - La compagnie Technip a annoncé officiellement en date d'hier sur son site ICI le lancement du projet Vertiwind dont l’objectif est "de concevoir, fabriquer, installer et tester un prototype préindustriel d’éolienne à usage offshore" dont la double particularité est d'être d'une part flottante et d'autre part à axe vertical. Associé aux sociétés Nénuphar, Converteam et EDF Energies Nouvelles, ce lancement, qui ne s'accompagne cependant d'aucune donnée financière chiffrée, se fait en partenariat avec le bureau d'études Seal Engineering, d'ISITV, IFP Energies nouvelles, Arts et Métiers, Bureau Veritas, Oceanide. Pour plus de détails sur la genèse de cette technologie d'éolienne flottante à axe vertical, lire les articles que j'y ai déjà consacrés le 6 novembre 2009 et le 6 août 2010 lors de la première levée de capitaux de €3 millions alors réalisée par Nénuphar auprès d'investisseurs, dont Idinvest Partners.
Petit rappel des principales caractéristiques techniques :
- Des pales verticales qui tournent autour d'un axe lui-même vertical comme un tourniquet de manège
- Une vitesse de rotation de l'éolienne qui varie en fonction du vent grâce à un système électronique d'asservissement supprimant tout risque de vibration des pales.
- 90 mètres de hauteur alors que les éoliennes offshore traditionnelles ont plus de 100 mètres de hauteur
- Une flottaison ne nécessitant qu'un faible tirant d'eau, d'une dizaine de mètres, ce qui rend son remorquage depuis la terre où elle est entièrement montée et équipée, d'autant moins complexe.
En s’affranchissant des contraintes liées aux fondations de l’éolien fixe, grâce à sa capacité à flotter au dessus de fonds de 200 mètres de profondeur, le concept Vertiwind offre des perspectives tout à fait intéressantes de nouvelle génération d’éolien en mer pour de nombreux pays dont la plongée abrupte du plateau continental ne permet pas une installation sur des fonds proches des côtes ou bien pour une implantation souhaitée très loin des côtes à cause de contraintes stratégiques, environnementales ou touristiques. C'est le cas par exemple en particulier sur le pourtour méditerranéen, dans de nombreux pays d'Europe ou encore sur la façade atlantique nord des Etats-Unis, comme je le rappelais dans l'article du 14 janvier 2011. Après la réalisation réussie de la première éolienne flottante industrielle, Hywind, (cf. article du 22 octobre 2010) pour le compte de Statoil en Norvège, Technip confirme donc son rôle d’acteur majeur dans l’éolien flottant en mer, (écouter l'intervention de Stéphane His aux entretiens Science et Ethique 2010 à Brest) en participant au développement d’une nouvelle filière industrielle innovante. Implanté dans 48 pays sur les cinq continents, Technip qui emploie 23000 personnes dans le monde, dispose de centres opérationnels, d’installations industrielles (usines de fabrication, bases d’assemblage, chantier de construction) et d’une flotte de navires spécialisés dans l’installation de conduites et la construction sous-marine.
Concernant l'éolienne Vertiwind, Technip est responsable de la partie plate-forme flottante c'est-à-dire l’ingénierie du flotteur, de son ancrage, du câble dynamique de connexion électrique, de l’intégration de la turbine ainsi que l'installation de l’ensemble sur site.
Le projet Vertiwind est co-labellisé par un des partenaires de ce blog, le Pôle Mer PACA, Cap Energies et bénéficie des premiers financements du Programme d’Investissements d’Avenir lancé dans le cadre du Grand Emprunt sous l’égide du Premier Ministre français via l’ADEME.
Bravo et bon vent à Vertiwind.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Photo 1: Préfiguration de l'éolienne Vertiwind©technip. 2 : Prototype Vertiwind © Nenuphar
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Petit rappel des principales caractéristiques techniques :
- Des pales verticales qui tournent autour d'un axe lui-même vertical comme un tourniquet de manège
- Une vitesse de rotation de l'éolienne qui varie en fonction du vent grâce à un système électronique d'asservissement supprimant tout risque de vibration des pales.
- 90 mètres de hauteur alors que les éoliennes offshore traditionnelles ont plus de 100 mètres de hauteur
- Une flottaison ne nécessitant qu'un faible tirant d'eau, d'une dizaine de mètres, ce qui rend son remorquage depuis la terre où elle est entièrement montée et équipée, d'autant moins complexe.
En s’affranchissant des contraintes liées aux fondations de l’éolien fixe, grâce à sa capacité à flotter au dessus de fonds de 200 mètres de profondeur, le concept Vertiwind offre des perspectives tout à fait intéressantes de nouvelle génération d’éolien en mer pour de nombreux pays dont la plongée abrupte du plateau continental ne permet pas une installation sur des fonds proches des côtes ou bien pour une implantation souhaitée très loin des côtes à cause de contraintes stratégiques, environnementales ou touristiques. C'est le cas par exemple en particulier sur le pourtour méditerranéen, dans de nombreux pays d'Europe ou encore sur la façade atlantique nord des Etats-Unis, comme je le rappelais dans l'article du 14 janvier 2011. Après la réalisation réussie de la première éolienne flottante industrielle, Hywind, (cf. article du 22 octobre 2010) pour le compte de Statoil en Norvège, Technip confirme donc son rôle d’acteur majeur dans l’éolien flottant en mer, (écouter l'intervention de Stéphane His aux entretiens Science et Ethique 2010 à Brest) en participant au développement d’une nouvelle filière industrielle innovante. Implanté dans 48 pays sur les cinq continents, Technip qui emploie 23000 personnes dans le monde, dispose de centres opérationnels, d’installations industrielles (usines de fabrication, bases d’assemblage, chantier de construction) et d’une flotte de navires spécialisés dans l’installation de conduites et la construction sous-marine.
Concernant l'éolienne Vertiwind, Technip est responsable de la partie plate-forme flottante c'est-à-dire l’ingénierie du flotteur, de son ancrage, du câble dynamique de connexion électrique, de l’intégration de la turbine ainsi que l'installation de l’ensemble sur site.
Le projet Vertiwind est co-labellisé par un des partenaires de ce blog, le Pôle Mer PACA, Cap Energies et bénéficie des premiers financements du Programme d’Investissements d’Avenir lancé dans le cadre du Grand Emprunt sous l’égide du Premier Ministre français via l’ADEME.
Bravo et bon vent à Vertiwind.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Photo 1: Préfiguration de l'éolienne Vertiwind©technip. 2 : Prototype Vertiwind © Nenuphar
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Tuesday, January 18, 2011
OPEN HYDRO : curieux incident sur le prototype de la Baie de Fundy
BAY OF FUNDY - (Canada) - 19/01/2011- 3B Conseils - Une bien curieuse histoire arrive à l'hydrolienne de 1 MW fabriquée par l'irlandais Open Hydro et testée depuis novembre 2009 dans la Baie de Fundy (Canada) en collaboration avec le distributeur d'électricité canadien Nova Scotia Power. C'est Robin Mac Adam, vice-président de Nova Scotia Power, qui la raconte sur son blog car il est impossible de trouver une quelconque relation de cette affaire sur le propre site d'Open Hydro et encore moins sur sa page de communiqués de presse.
Lorsque l'hydrolienne Open Hydro, que beaucoup présentent, forte de son 1 mégawatt de capacité, comme l'une des plus performantes et prometteuses du marché avec son trou central destiné à laisser le passage aux mammifères marins, est posée dans le Minas Passage, nul ne doute que tout va se passer le mieux du monde. Rien, si ce ne sont quelques vagues petits incidents mineurs, ne devrait alors venir troubler les essais en cours. Et effectivement pendant près d'un an tout se passe bien. Jusqu'à ce qu'au milieu du mois de décembre 2010, une folle rumeur commence à courir dans le Landernau des énergies marines : " Open Hydro s'est cassée !". Aucune confirmation ou infirmation du côté du site du constructeur et épais silence sur la zone des essais. Il faut attendre fin décembre 2010 pour que Robin Mac Adam révèle sur son blog qu'effectivement Open Hydro a eu des problèmes. Et pas mineurs ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'en parle, appliquant le principe de l'indulgence pour des technologies aussi jeunes et me refusant à hurler avec les loups à la moindre panne. Pour résumer : Robin Mac Adam nous apprend qu'après l'année entière d'essais apparemment sans problèmes, pendant laquelle Open Hydro semblait ronronner paisiblement sous la surface des eaux, le constructeur s'aperçoit, lors d'une vérification de routine, que deux des douze lames de la turbine de l'hydrolienne ont disparu. La compagnie Open Hydro prend alors la décision de remonter la turbine à la surface pour tenter d'analyser comment cet incident a pu arriver et surtout pourquoi ces deux lames précisément ont eu à pâtir des conditions d'utilisation. Au milieu de mois de décembre 2010, Nova Scotia Power et Open Hydro décident donc de soulever les 400 tonnes de la turbine pour une analyse technique détaillée. Mais, là, surprise : les 10 autres lames de la turbine ont également disparu ! C'est donc une turbine édentée et en tout cas complètement inactive que les ingénieurs remontent à la surface, avec l'arrière-pensée que les courants marins dans la Baie de Fundy contiennent bien plus d'énergie qu'ils ne l'avaient d'abord envisagé !
Les premières observations ont permis de constater que, malgré cette perte de pales, la structure de la turbine était intacte et avait assez bien résisté. A mi-chemin de sa durée d'expérimentation (les essais doivent durer 2 ans), cela a permis au moins aux ingénieurs qui préfèrent toujours voir le verre à moitié plein, de constater que la turbine pouvait être récupérée sans difficulté à l'endroit même où elle avait été immergée , c'est-à-dire au beau milieu d'un courant marin dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est très actif ! Open Hydro et Nova Scotia Power veulent voir dans l'incident des pales perdues, une étape naturelle et indispensable vers la commercialisation de la technologie. La turbine de 400 tonnes a été lentement acheminée par voie de terre vers le chantier Cherubini Metalworks à Dartmouth (Canada), où les ingénieurs espèrent trouver la solution pour faire affronter aux pales de cet engin des conditions de mer décidément plus difficiles qu'ils n'imaginaient. Au passage, beaucoup d'experts notent que ce sont surtout les hydroliennes de forte capacité (1MW) comme Open Hydro ou la MK 100 d'Altlantis Ressources (dont les pales se sont aussi rompues) qui connaissent ce type de problème et non pas les hydroliennes de moindre capacité (entre 10 et 100 kw) de type Sabella. Les conditions des essais sont aussi mises en causes et beaucoup se demandent si des essais en rivières ou à l'embouchure des fleuves ne sont pas préférables dans un premier temps aux essais en pleine mer. Il semblerait enfin pour certains que le grand ennemi des technologies marines à l'essai soit la course à la capacité et aux subventions. Mais cette course-là est-elle la seule ennemie des technologies marines ?
On s'est engagé chez Open Hydro à " ré-installer la turbine dans les plus brefs délais " (sic!) .
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : Sites liés. Images / 1 : Hydrolienne Open Hydro en fonction dans la Baie de Fundy © Open Hydro. 2 Bay of Fundy © carte wikipedia. 3. Open Hydro : au fond à droite de l'atelier la turbine à 12 pales © Open Hydro
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Monday, January 17, 2011
Parc offshore sur le lac Erié : bail signé avec l'Ohio
CLEVELAND - (Etat de l'Ohio - Etats-Unis) - 18/01/2011- 3B Conseils Les compagnies privées Lake Erie Energy Development Corporation (LEEDCo), Bechtel Development Company, Cavallo Great Lakes Ohio Wind, Great Lakes Wind Energy (GLWE) ont annoncé ICI avoir signé une option de bail avec l'État de l'Ohio concernant un emplacement prévu pour un projet éolien offshore sur le Lac Érié qui sera le premier projet de ce genre jamais construit en Amérique du Nord. Ce consortium de compagnies mené par Lake Erie Energy Development Corporation (LEEDCo) prévoit d'installer dans un premier temps, cinq éoliennes de 4 MW soit 20MW. Les travaux devraient commencer fin 2012 pour fixer ces éoliennes dans les eaux du Lac Erié, l'un des cinq grands lacs américano-canadiens, à une distance située entre 5 et 10 miles (8 à 16 km) au large de Cleveland. LEEDCo a annoncé d'ores et déjà qu'il prévoyait d'exploiter 1000 MW (1 gigawatt) à partir de l'éolien sur les lacs d'ici 2020 et pense que la réalisation de projets de grande ampleur reste à terme le meilleur moyen d'en rendre les coûts compétitifs, tout en développant le marché local de l'emploi, durement affecté dans ces régions.
LEEDCo avait déjà annoncé en mai dernier que, si ce projet se réalisait, c'est General Electric (GE) qui serait chargé de construire les turbines et d'en assurer l'entretien, sachant que ces turbines, outre le fait d'être offshore, doivent obéir à des normes "grands froids". La signature du bail est l'aboutissement d'un long processus d'autorisations mené auprès de l'Ohio Department of Natural Resources (ODNR) au terme duquel un droit exclusif d'une période maximale de quatre ans a été accordé à LEEDCo. Une nouvelle négociation devra être menée avant l'obtention du bail foncier définitif concernant cet emplacement immergé situé à environ sept miles au nord-ouest du Cleveland Browns Stadium.
Le Dr Lorry Wagner, président LEEDCo, a déclaré : "Nous sommes heureux que cette option de bail ait été approuvée par l'État de l'Ohio et nous sommes impatients de travailler avec la nouvelle administration du gouverneur John Kasich pour nous aider à réaliser ce projet comme un premier pas vers la construction d'un secteur à forte croissance pour l'Ohio. La taille de cette première implantation est volontairement modeste pour minimiser l'impact environnemental tout en nous permettant d'apprendre et de tester comment transposer le modèle offshore maritime sur le Lac Erié de façon à rendre cette technologie économiquement rentable et écologiquement responsable. C'est un accord historique qui va permettre de favoriser l'émergence d'une industrie régionale pour exploiter cette immense ressource d'énergie."
Article: Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés. Photos 1 : préfiguration d'implantation d'éoliennes sur un lac © GE ; 2. éoliennes offshores © GE
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Sunday, January 16, 2011
ATLANTIS RESSOURCES va installer une première centrale hydrolienne en Inde
GANDHINAGAR - (Etat du Gujarat, Inde) - 17/01/2011- 3B Conseils - Selon un communiqué d'Atlantis Ressources, Narendra Modi, Premier Ministre de l'Etat du Gujarat (Inde) vient de signer avec Atlantis Ressources, lors du dernier Vibrant Gujarat Sommet 2011, un protocole d'accord décidant l'installation d'un projet d'énergie hydrolienne de 250 MW avec une première tranche de 50MW dans le Golfe de Kutch dans l'Etat indien du Gujarat. J'avais consacré le 23 août 2010 un long article à la technologie d'Atlantis Ressources et notamment à sa gigantesque hydrolienne AK100 (1300 tonnes, 22 mètres de hauteur) à double hélice (18 mètres de diamètre de rotor) capable de produire 1 MW. Pour mener à bien le déploiement des 250 hydroliennes AK1000 nécessaires à la réalisation du projet indien, les développeurs d'Atlantis Ressources collaboreront sous l'égide du gouvernement du Gujarat avec l'opérateur local d'électricité Gujarat Power Corporation Limited .
Les signataires ont annoncé que la construction de ce projet historique pourrait commencer dès 2011 en rappelant que la première tranche sera de 50 MW, soit 50 hydroliennes AK 100. Avant de choisir le Golfe de Kutch, Altantis avait mené toute une série d'études sur la ressource en parvenant à la conclusion que quelques 300 MW étaient exploitables sur ce site. De nouvelles études vont être menées, qui envisageront la possibilité de combiner la capacité des ressources éoliennes offshore avec les ressources des courants de marée pour évaluer la faisabilité d'un projet de mix énergétique au Gujarat.
L'équipe du projet a décidé de commencer à travailler sans tarder sur le projet initial de 50MW. Il nécessitera des centaines de millions de dollars d'investissements pour la fabrication des hydroliennes, des infrastructures connexes pour exporter l'électricité à terre et le développement d'une chaîne d'approvisionnement locale qui aboutira à la création de centaines d'emplois dans la région. Des traditionnels commentaires officiels qui entourent la signature de ce genre d'accord, on retiendra du coté de Tim Corneille, PDG d'Atlantis Ressources : " Ce projet n'est pas seulement intéressant pour le Gujarat et l'Inde mais pour l'Asie entière, où il va servir de référent. Il faut remercier les gouvernements du Gujarat et de l'Inde pour leur volonté de s'engager concrètement dans l'utilisation de ressources renouvelables marines comme moyen de production d'énergie mais aussi comme stimulation économique créatrice d'emplois. Nous sommes honorés d'être associés à un projet aussi important et historique. "
M. DJ Pandian, Président et directeur général de Gujarat Power Corporation Limited, a déclaré de son côté : " Le Gujarat possède des ressources renouvelables marines importantes sur ses côtes, et l'énergie des courants marins représente une énorme opportunité pour nous. Ce projet sera pour l'Inde et pour l'Asie entière le premier grand projet mené à l'échelle commerciale "
Quitte à jouer les trouble-fêtes dans ce concert d'enthousiasme, je rappellerai que sur le marché asiatique, la Corée du Sud a aussi de grandes ambitions en matière d'énergies renouvelables marines avec son projet de production de 400 MW à partir de l'énergie marémotrice et a déjà commencé à les concrétiser (cf. article du 28 mai 2009) de même en matière d'éolien offshore (cf. article du 18 novembre 2010). Je rappellerai enfin que, pour l'heure, Altlantis Ressources continue de tester dans les eaux écossaises à l'EMEC (European Marine Energy Center), le premier prototype commercial de son hydrolienne AK100 surnommé Prince of Tides - Prince des Courants. ( cf. article du 11 septembre 2010)
Article Francis ROUSSEAU
Docs. Sites liés. Images. AK 100 © Atlantis ressource
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