Tuesday, August 31, 2010

SSE et RWE achèvent les140 fondations de Greater Gabbard





(LOWESTOFT - Royaume Uni - U.E.) - 01/09/2010- 3B Conseils-Les développeurs SSE (Scottish and Southern Energy) et RWE ont annoncé ICI qu'ils viennent de terminer la mise en place des 140 fondations monopiles des turbines qui constitueront le futur parc éolien offshore de Greater Gabbard d'une capacité de 500MW. Les deux développeurs ont aussi précisé qu'ils venaient d'achever l'installation de 30 turbines éoliennes (modèle Siemens SWT-3.6-107). Ce parc éolien qui devait entrer en fonction fin 2010 mais qui, finalement, ne commencera à être opérationnel qu'en 2012 est situé en Mer du Nord à environ 25 km au large des côtes du Suffolk. Ce parc alimentera environ 500.000 foyers. Dans son communiqué SSE a précisé que le centre de maintenance de Lowestoft, dans l'équipement duquel £1 million a été investi, notamment dans le réaménagement de l'ancien marché aux poissons de la ville en bureaux, installations de contrôles de haute technologie et entrepôts, était désormais pleinement opérationnel. Environ 30 personnes travaillent déjà dans le centre de Lowestoft, ce chiffre devant passer à environ une centaine au moment où le parc éolien sera terminé. Le coût de l'ensemble du projet Greater Gabbard est actuellement toujours estimé à 1,512 milliards de livres.
Jim Smith, directeur des activités offshore chez SSE a déclaré : "Une étape importante dans le développement du parc éolien de Greater Gabbard vient d'être franchie et démontre que le projet progresse, malgré tout, de façon significative, et permettra au Royaume-Uni de remplir ses objectifs en matière de production d'électricité à partir des énergies renouvelables. "
On sent tout de même que les deux ans de retard estimés ont quelque peu émoussé les belles déclarations enthousiastes du début, mais il ne faut pas douter que les objectifs seront tenus coûte que coûte et puis, comble de la gloire, le parc éolien offshore de Greater Gabbard a désormais sa page Wikipedia ICI en plus de sa propre page descriptive sur le site SSE ICI.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés Photos et cartes © SSE

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :

- Construction du parc éolien Greater Gabbard ( 01 Sept 2008)


Monday, August 30, 2010

ORPC installe TidGen ™, la première hydrolienne américaine



EASTPORT - (Etat du Maine - Etats Unis) - 31/08/2010- 3B Conseils - La chaîne de radio MPBN (Maine Public Brodacasting Network) a révélé ICI le 27 août 2010 que la compagnie américaine Ocean Renewable Power Company venait d'installer un premier générateur de récupération d'énergie des courants au large de Cobscook Bay en réponse a une commande passée par l'unité des gardes-côtes américains basée à Easport. La technologie ORPC sur laquelle j'ai déjà écrit beaucoup dans ce blog (cf. liens plus bas), et qui est utilisable aussi bien en rivière qu'en mer, est particulièrement bien décrite par son constructeur ICI. L'hydrolienne ORPC, appelée TidGen ™ System n'a pas tout à fait les mêmes caractéristiques et forme que celles que nous avons l'habitude (déjà!) de voir. C'est une hydrolienne horizontale dont la forme ressemble plus à celle d'une tondeuse à gazon qu'à celle d'un ventilateur, les hélices étant en l'occurrence disposées horizontalement.
Lors de la description cette hydrolienne, Chris Sauer, PDG de ORPC a tenu a précisé : " Les turbines mesurent environ 20 pieds (6m) par 8 pieds (2,43m) de diamètre. Elles sont faites de matériaux composites dont l'intégralité a été fabriquée dans le Maine à Bath pour être précis. Le cadre où sont disposées les lames en alliage d' acier et de matériaux composite a été fabriqué par les métaux Stillwater à Bangor ". Ces précisions répondent à une préoccupation des politiques américains échaudés par les problèmes de dépendances énergétiques et qui ne souhaitent qu'aucun élément constitutif des futures énergies renouvelables soit fabriqué de l'étranger... ou en tout cas le moins possible.
Chris Sauer a précisé aussi qu'il s'agissait là de " la plus importante centrale hydrolienne jamais installée dans les eaux américaines " . La mise à l'eau du TidGen ™ System s'est opérée devant une brochette d'invités de marque parmi lesquels, entre autres, le Gouverneur de l'Etat du Maine John Baldacci qui n'a jamais failli dans son combat en faveur de l'implantation des énergies renouvelables marines sur les côtes du Maine et surtout en matière d'éolien offshore. Le Gouverneur a tenu à préciser : " Je pense que ce qui est en train de se passer ici aujourd'hui est une réduction de ce qui pourrait se passer dans tout l'État du Maine. Beaucoup veulent voir avant de croire... et bien qu'ils viennent ici et qu'ils cessent de s'interroger sur ce que nous devrions faire pour que notre Etat ou la Nation sorte de sa dépendance énergétique. Qu'ils viennent ici voir ce qui se passe réellement, grâce aux investisseurs du Maine, aux entrepreneurs du Maine, aux étudiants de l'Université du Maine, aux diplômés de l'Université du Maine, à la Maine Maritime Academy et à l'énergie de toute la communauté locale ". Parmi les autres invités, on comptait aussi Raye Kevin, sénateur républicain de l'Etat ou encore Mike Michaud, député démocrate, scellant l'unanimité politique en quelque sorte autour de ce projet d'EMR.
Chris Sauer a ensuite expliqué les caractéristiques techniques de sa technologie et son mode de production d'électricité spécifique pour les gardes-côtes. Le générateur utilise la puissance des turbines pour charger en mer de grandes batteries, qui sont transportées quotidiennement par bateau à la station des gardes-côtes d'Eastport. Les batteries fournissent près de 20 kilowatts-heures d'électricité par jour, soit environ la moitié des besoins énergétiques de la station des gardes côtes et de leur navire. " Il s'agit d'une petite quantité d'énergie, a fait remarquer le capitaine de la garde côtière James McPherson, d'une goutte dans l'océan... si nous installions 25 de ces turbines à égalité de capacité nominale avec celle des éoliennes installées dernièrement sur Vinalhaven nous ne produirions que ce que produit une seule de ces éoliennes ! Mais c'est un bon début. Nous avons vu et venons de voir ce qui se passe lorsque le pétrole est rejeté dans l'environnement. On peut espérer qu'en se projetant dans 20 ans, l'électricité sera entièrement produite ici par des technologies utilisant les énergies marines. Nous vivons aujourd'hui une première étape importante, et je suis heureux que cela se passe ici à Eastport. "
Chris Sauer a précisé que les énergies marines ont dans, le seul Etat du Maine, le potentiel de constituer une industrie de " plusieurs milliards de dollars créant des centaines d'emplois pour les sept à dix prochaines années ". Concernant les impacts environnementaux de ce genre de turbines sensiblement différentes de celles testées dans le monde jusqu'ici, Gayle Zydlewski chercheur à l'Université du Maine, a d'ores et déjà entamé des études visant à déterminer si - et comment - leur fonctionnement affecterait les poissons. " Cette étude permettra d'ailleurs au passage, dit elle, d'en apprendre davantage sur les migrations des poissons (gaspareau, saumon, maquereau et hareng) dans la baie, migrations qui sont très peu documentées dans notre région aujourd'hui. "
Le projet a coûté 4 millions de dollars, dont plus d'un million de dollars de soutien fédéral et étatique (principalement Maine Technology Institute et U.S. Department of Energy). Ocean Renewable Power Company utilisera les données recueillies dans cette première installation pour mettre au point une installation plus conséquente dans Cobscook Bay, prévue pour 2011. Ce système, selon la société, devrait générer suffisamment d'électricité pour alimenter 50 ou 60 logements. Ocean Renewable Power Company détient d'ores et déjà des permis FERC préliminaires au processus d'obtention de licences pour d'autres projets pilotes hydroliens dans le Maine et l'Alaska, deux Etats des Etats-Unis qui ont été récemment désignés comme " de première catégorie mondiale " dans le domaine des ressources marines par le Conseil Mondial de l'Energie (World Energy Council).
Enfin, les efforts de sensibilisation d'ORPC en direction de toutes les parties concernés (riverains, plaisanciers, pêcheurs) concernant le projet d'Eastport ont été cités comme un modèle du genre par le gouverneur de la Maine Ocean Energy Task Force.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photos © ORPC

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :

- ORPC : une nouvelle technologie américaine d'énergie des courants (22 mars 2010)


Sunday, August 29, 2010

SOLAZYME : accords spectaculaires avec CHEVRON et BUNGE


SAN FRANCISCO - (Etats Unis) - 30/08/2010 - 3B Conseils - La compagnie Solazyme Inc, actuellement leader mondial de la production et du développement de biotechnologies algales (carburants et produits dérivés mais aussi ingrédients alimentaires et produits de santé) a annoncé dans le New York Times du 10 août 2010 un nouveau financement de 52 millions de dollars à la suite de son 4e tour de table (Round D). Ce financement est plus particulièrement destiné à lui permettre de continuer à développer la production du carburant algal renouvelable qui doit être utilisé comme carburant alternatif par l'armée américaine. Le New York Times fait remarquer qu'alors que la plupart des concurrents de Solazyme connaissent des difficultés importantes (quand ils n'ont pas mis tout simplement la clé sous la porte), Solazyme continue envers et contre tout de mener ses recherches. Cette assurance, l'industriel de San Francisco la puise notamment dans le soutien de la Marine américaine (The Navy) qui a permis de fonder la compagnie grâce à une commande pour ses bateaux de guerre de 20.000 gallons de biocarburant (évalué à 8, 5 millions dollars) dont 1500 auraient déjà été livrés (chiffres NYT).
Le récent financement de 52 millions de dollars a été levé par l'intermédiaire de Braemar Energy Ventures et réunit des investisseurs dits stratégiques comme la multinationale pétrolière Chevron Technology Ventures LLC et San-Ei Gen, un très important fabricant et distributeur japonais d'ingrédients alimentaires (à base d'algues bien entendu).
Jonathan Wolfson, directeur général de Solazyme a déclaré lors de cette première annonce : " Notre technologie et nos prévisions de commercialisation progressent rapidement. Forts de nos multiples partenariats avec les leaders de l'industrie aussi bien qu'avec le ministère américain de la Défense nous sommes maintenant engagés dans la voie d'une commercialisation rapide. Le soutien de nos investisseurs actuels, lors de notre 4e tour de table est révélateur de notre capacité à progresser rapidement vers la production de carburant renouvelable destiné à des applications multiples à grande échelle."
A peine deux semaines après cette importante annonce, Solazyme communiquait voici quelques jours (le 26/08/2010) dans le média spécialisé Biofuels Digest qu'un nouvel accord avait été passé cette fois-ci avec la multinationale brésilienne sucrière BUNGE sans toutefois révéler le détail financier de l'accord. L'association de Solazyme et de Bunge en dit assez long sur la nature désormais résolument hybride du futur biocarburant qui sera livré à l'armée américaine et dans lequel il se pourrait bien que le sucre de canne et d'autres composés oléagnineux ou/et cellulosiques entrent également pour une part importante. Le schéma de transformation (cf. en tête d'article) décrit assez clairement d'ailleurs la part de chacun des composants dans le processus d'obtention des huiles algales que Solazyme se propose de produire et qui fourniront divers biocarburants, des dérivés chimiques verts (polymères, lubrifiants), des huiles destinées à l'alimentation humaine et aux soins, et des nutriments pour les animaux. Ça peut faire peur a certains, surtout quand Solazyme se met étrangement à ressembler à Soylent Green (Soleil Vert pour les intimes!), chef d'oeuvre du cinéma d'anticipation des années 70 dont certains se souviennent peut être avec frayeur !
Jonathan Wolfson, le PDG et co-fondateur de Solazyme n'a pas failli, à l'occasion de ce récent accord aussi spectaculaire que le précédent, à son enthousiaste habituelle déclaration de circonstance : " La technologie développée par Solazyme se situe exactement à la croisée de celles développées par Bunge et pourra bénéficier de son inégalable expérience dans le domaine de l'exploitation de la canne à sucre et du raffinage d'huiles végétales. Nous sommes très confiants sur le potentiel de ce que nos capacités jointes pourront apporter dans l'avenir à l'industrie des biocarburants "
On veut bien le croire...

Article : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés. Schéma © Solazyme Inc


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Thursday, August 26, 2010

Le Projet NAUTILUS du NAREC : un banc d'essai européen en libre accès



BLYTH - (Royaume Uni - U.E.) - 27/08/2010 - 3B Conseils - En Juillet 2009, le ministère de l'énergie et le changement climatique (DECC) britannique avait désigné NAREC, EMEC et Wave Hub comme principaux bénéficiaires des fonds destinés à soutenir l'innovation stratégique dans leurs activités respectives et à favoriser le développement de l'industrie des énergies maritimes renouvelables. C'est dans ce cadre qu'une enveloppe de 10 millions de Livres portée pour la suite du projet à 15 millions de Livres été accordée au NAREC pour mener à bien le " Projet Nautilus ". De quoi s'agit -il ? Le Projet Nautilus qui sera accessible à partir de mars 2011 est un banc d'essais d'un genre nouveau destiné à tester principalement les problèmes de rotation rencontrés par les diverses technologies marines renouvelables (éoliennes, hydroliennes voir houlomotrices) avec, à l'appui, une infrastructure technique adéquate, la capacité d'utiliser des logiciels de modélisation et toute l'expertise technique nécessaire à satisfaire la demande croissante de l'industrie dans le domaine de l'expérimentation des technologies des énergies marines renouvelables. Le banc d'essais du projet Nautilus, par les activités de terrain qu'il va générer permet au NAREC de se spécialiser sur son son site de Blyth (Northumberland) dans les activités de certification sur la fiabilité et l'évaluation du rendement des nouveaux appareils testés. Le banc d'essai du projet Nautilus, théoriquement en libre accès international, permettra aux développeurs britanniques ou venant d'autres pays européens ou non européens, de tester et d'améliorer la fiabilité de leurs appareils tout au long de leur processus de développement, du stade de prototypes à échelle réduite à celui de l'échelle grandeur réelle des appareils commerciaux pour un coût nettement plus faible que ne permettrait de le faire des essais en mer. Dans une interview récemment accordée TidalToday, Stuart Herbert du NAREC laisse même entendre que ce banc d'essais serait accessible à des interlocuteurs venant des Etats-Unis et d'Asie. Le banc d'essai sera également disponible pour tester des améliorations ou des mises à jour d'ingénierie sur des engins déjà parvenus à l'échelle commerciale et ce de façon à réduire encore les coûts. Il n'existe pas de bancs d'essais comparables ailleurs dans le monde.
Nautilus est présenté avec insistance comme devant aider à améliorer considérablement la technologie du Royaume-Uni et ses capacités de développement dans le domaine des énergies marines, appuyant à la fois une croissance de l'industrie dans ce domaine d'ici à 2020 et au-delà. Pour être en mesure de mener à bien tous les essais de pointe nécessaires, NAREC a prévu de développer un train d'engrenage de 3MW, dont les données prendront en compte une multitude de paramètres de façon à documenter des modèles haute résolution de mécaniques marines. Le projet est soutenu par le Gouvernement britannique et le FEDER (Fonds européen de développement régional 2007-13). Dans le cadre des préparatifs de la demande d'aménagement, NAREC a déjà organisé en juillet 2010 une consultation publique sur le projet et en a prévu de nombreuses autres pour permettre au public de visualiser et de commenter les plans du projet avant soumission officielle.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos © NAREC

Wednesday, August 25, 2010

Eolien offshore en France : le gouvernement annonce un appel d'offres pour 3 GW


PARIS (France - U.E.) - 26/08/2010 - 3B Conseils-Selon la chaîne de télévision TF1 dans un reportage diffusé le 24 août 2010 dans son journal de 20 heures, la France va aller de l'avant concernant ses projets de 10 sites éoliens offshore d'une capacité totalisant 3GW. Le milieu de mois de septembre 2010 devrait, selon de ministère de l'énergie, être un mois décisif en ce qui concerne de nouveaux appels d'offres dans ce domaine. En effet le ministère qui avait prévu de communiquer les détails de son plan en mai 2011, semble visiblement avoir décidé de bousculer quelque peu le calendrier initial (remaniement ministériel à venir oblige ?) et de prendre les devants en annonçant en août qu'il allait annoncer en septembre ce qu'il devait annoncer en mai ! ... D'après plusieurs observateurs, le nouvel appel d'offres - très attendu - permettrait de créer des investissements de l'ordre de 10 milliards € rapportés à un coût de 3,5 millions € du MW installé. Le gouvernement s'attend à ce que les soumissionnaires retenus pour cet appel d'offre construisent environ 600 éoliennes d'ici 2015. Il espère également lancer rapidement un second appel d'offres qui permettrait de créer 3GW supplémentaires d'ici à 2020. La France serait ainsi en mesure d'honorer son engagement maintes fois clamé de construire 6 GW d'éolien offshore d'ici à 2020. Je rappelle que la France, pour diverses raisons maintes fois explicitées dans ce blog au cours des trois dernières années (cf.ref. plus bas), malgré son vaste littoral, ne dispose actuellement d'aucune capacité éolienne installée en mer contrairement à d'autres pays de l'UE.
Un premier appel d'offres lancé en 2004 par le gouvernement a eu pour effet la mise en route du projet du parc éolien offshore dit de la Côte d'Albâtre porté par Enertrag, soit 105 MW au large de Veulettes-sur-Mer, toujours pas construit à ce jour. D'après les informations fournies par TF1, le nouvel appel d'offres attendu en septembre inclurait les zones de la Manche et de la Mer du Nord, et il semblerait que la Méditerranée ne soit plus exclue des possibilités d'implantations de parc éolien offshore (dans un territoire maritime restreint au large du Languedoc-Roussillon).
Les entreprises intéressées seront invitées à soumettre des offres pour les régions, en précisant le prix auquel elles seront en mesure de vendre de l'électricité à EDF. Il se peut d'ailleurs que ce soit précisément là que le bât blesse, mais c'est un sujet si vaste qu'il méritera d'être traité étape par étape...
Enfin, le gouvernement français a laissé entendre qu'il prendrait des mesures pour encourager le développement d'une industrie de fabrication de turbines éoliennes domestique d'ici à 2015. Une turbine éolienne offshore, et non des moindres, porte déjà le nom d'Areva Multibrid, mais le lieu de fabrication de cet engin n'est pas situé en France et la technologie de fabrication est, à la base, allemande. Le gouvernement souhaiterait donc des structures industrielles locales et de préférence, comme c'est le cas en Allemagne, dans les zones portuaires déjà équipées pour la construction navale.
A bon entendeur.... à suivre.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs sites liés. Photos Parc éolien offshore de Horns Rev 1.

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :
- Les centrales éoliennes offshore en France. Chap.1 : Nass&Wind Offshore (21 octobre 2009)
- Les centrales éoliennes offshore en France. Chap.2: Blue H France (22 octobre 2009)
Les centrales éoliennes offshore en France. Chap.3 : Enertrag (23 octobre 2009)
- Les centrales éoliennes offshore en France. Chap 4: WPD Offshore France (29 octobre 2009)
- LA COMPAGNIE DU VENT : débat public Parc des Deux-Côtes positif à mi parcours ( 25 juin 2010)
- Bonne brise pour les écologistes (vendredi20 août)

Tuesday, August 24, 2010

L'Australie parie toujours sur les énergies marines... CETO 3 en tête



SYDNEY - (Australie) - 25/08/2010- 3B Conseils-Un rapport qui vient d'être commandé par la CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) confirme que la ressource australienne en matière d'énergie des vagues est de tout premier ordre. Le rapport de la CSIRO, téléchargeable sur le site du leader australien de l'houlomoteur, Carnegie Wave Energy's
à la date du 18/08/2010
, estime ainsi que ce sont quelques 146.000 MW qui pourraient être tirés de la seule énergie des vagues disponible sur les côtes du continent australien. Le rapport estime que la moitié des besoins en électricité de l'Australie pourraient être couverts même si l'on n'exploitait que 10% de la ressource en énergie des vagues répertoriée.
Ce rapport tombe en même temps qu'une enquête publiée par l'important media The Edge of Malaysia (contenu accessible sur abonnement uniquement) qui rappelle qu'à l'heure actuelle 6% de l'énergie consommée en Australie est d'origine renouvelable, ce qui est déjà un chiffre très élevé dans un pays où la ressource fossile, et notamment le charbon, est abondante (l'Australie est le plus gros exportateur mondial de charbon) et où les entreprises pourraient se contenter de la facilité de son exploitation à un coût très compétitif. The Edge rappelle que la volonté de l'Australie est de s'investir significativement dans les énergies renouvelables et " notamment dans l'éolien, l'houlomoteur et le solaire ". Après l'inauguration le 12 août dernier de la ferme éolienne de Markatur (la plus grande structure éolienne actuellement érigée dans l'hémisphère sud) portée par l'opérateur australien AGL Energy et le néo-zélandais Meridan Energy, c'est au tour de l'énergie houlomotrice de commencer à faire ses preuves. Pour le Dr Michael Ottaviano, directeur de Carnegie Wave Energy’s : " Le rapport CSIRO confirme officiellement que l'Australie possède une ressource de première importance, en l'occurrence l'énergie des vagues, actuellement inexploitée. Carnegie a déjà pris en charge la responsabilité de commercialiser cette ressource renouvelable grâce à ses démonstrateurs houlomoteurs CETO testés en ce moment même à Garden Island, (Australie occidentale), en Nouvelle Galles du Sud et dans le Sud-Ouest de l'Australie. " En septembre 2008, Carnegie avait déjà publié les résultats d'un rapport effectué par RPS MetOcean. Ce rapport avait alors estimé que, sur tout le sud du littoral australien, la ressource d'énergie des vagues near shore (exploitable par moins de 25 mètres de profondeur) était de 170.000 MW, soit environ quatre fois la capacité totale installée de production d'électricité de l'Australie (chiffres Carnegie). Les données du rapport provenaient alors principalement du système de modélisation des vagues à l'échelle mondial NOAA WaveWatch III, ramené au secteur du sud de l'Australie. Dans ce discours résolument optimiste et volontariste, aucune contrainte liée à l'exploitation de l'énergie des vagues n'est évoquée si ce n'est (très légèrement) la constitution d'un nouveau réseau électrique sur ce continent où relier une côte à une centrale peut équivaloir facilement à tirer des câbles sur une distance équivalente à Paris-Moscou. Le 24 août 2010, Carnegie Wave Energy’s annonçait donc la poursuite du déploiement offshore de son démonstrateur houlomoteur vedette CETO 3 (de troisième génération, donc pas plus avancé finalement que certains projets britanniques ou même - oops - français!) sur le site Garden Island près de Perth, dans l'ouest de l'Australie : " Notre expertise dans le domaine de l'exploitation du démonstrateur est maintenant comparable à celle de l'offshore pétrolier ou gazier " a déclaré le Dr Michael Ottaviano à l'issue de ce déploiement. Phrase qui se veut rassurante mais qui n'a pas manqué de faire dire à certains experts que le projet CETO n'était pas si avancé que sa communication voulait bien le laisser penser et que des difficultés de mise au point subsistaient. D'autant que je rappelle que CETO (cf. mes anciens articles sur le sujet) est une technologie-gigogne qui en utilise deux, dont une encore très expérimentale.
En effet CETO utilise d'abord l'énergie houlomotrice near-shore captée par des bouées pour propulser à terre une eau mer sous pression destinée à alimenter des turbines produisant de l'électricité MAIS... aussi alimenter une mini centrale de dessalement par osmose inverse, incluse dans le projet. Le schéma technique de CETO a toujours été très clair à ce sujet depuis le début de sa publication et ne varie pas. Le dernier en date étant celui donné ci-contre, pas plus tard qu'hier. Mettre au point une technologie émergente c'est déjà une gageure, alors deux à la fois, dont une qui pose de multiples problèmes techniques non résolus (problème d'engorgement des membranes dans le cas de l'osmose inverse, cf. article d'hier)... ça demande du temps on va dire, et ça va fait jaser ! Reste enfin que dans le domaine des énergies hydrocynétiques, Carnegie Wave Energy’s n'est pas, comme le rappellent fort à propos plusieurs analystes, le seul interlocuteur australien possible pour une future exploitation des énergies renouvelables marines ! Le pays compte en effet un nombre honorable d'industries spécialisées dans la fabrication de turbines hydrauliques captant les courants des fleuves et rivières et l'on sait (comme nous le prouve constamment une entreprise comme Alstom par exemple) que les deux technologies, pour être différentes, ne sont pas complètement étrangères l'une à l'autre. Si je ne craignais le jeu de mot facile, je dirais que le rapport du CSIRO met encore plus CETO sous pression.
A suivre donc surtout dans le nouveau contexte politique de l'Australie...

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés. Photos © CSIRO et © Carnegie Wave Energy's ltd


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Monday, August 23, 2010

NORIT X FLOW et BEFESA : une usine osmotique de dessalement en Chine




ENSCHEDE - (Pays Bas-U.E) / BEIJING - (Chine) - 24/08/2010 - 3B Conseils - Le géant hollandais de la purification de l'eau douce et salée, NORIT a été sélectionné par la Chine pour son gigantesque projet d'usine de dessalement d'eau de mer par osmose inverse dans le port de Qingdao. Norit fournirait pour l'occasion par le biais de sa filiale Norit X-Flow une technologie innovante de pré-traitement de l'eau par ultrafiltration. La technologie utilisée sera donc celle de l'osmose inverse alliée au procédé novateur de filtre dit de pré-traitement par ultrafiltration membranaire (UF). Cette technologie a été mise au point pour pallier à un des inconvénients majeurs connus dans le processus de dessalement par osmose inverse, à savoir le colmatage rapide des membranes utilisées. Le procédé de filtration UF de Norit X-Flow supprime les limons fins ainsi que la turbidité de l'eau causée par les particules en suspension et atténue la présence de certains micro-organismes contaminants. Norit X-Flow serait ainsi le premier fabricant mondial à proposer une membrane spécialement conçue pour pré-traiter l'eau de mer. Ce système pourrait bénéficier à d'autres applications comme celui de la production d'électricité par osmose inverse... Pour ce projet en l'occurrence, Norit X-Flow utiliserait notamment son système d'ultrafiltration de membrane Seaguard. L'usine de Qingdao contiendra ainsi 2.280 modules de filtres Seaguard disposés par galettes de 20. La compagnie tient à préciser que ces filtres innovants ont fait leurs preuves de fiabilité dans des conditions extrêmes d'exploitation et ont rempli les exigences les plus strictes de qualité.
Situé dans la province de Shandong sur la Mer Jaune, Qingdao est le deuxième plus grand port commercial du nord de la Chine. L'usine osmotique de dessalement sera conçue pour traiter 100.000 mètres cubes d'eau par jour, ce qui devrait permettre d'approvisionner en eau potable une population d'environ un demi million de personnes. L'usine de dessalement de Qingdao sera la plus grande usine du genre jamais construite à ce jour en Chine, pays dont le gigantisme des projets n'est plus à démontrer ! D'autres usines de dessalement sont censées suivre. Outre le fait d'être une première en matière de gigantisme, ce projet est aussi une première en matière de financement. En effet, cette usine sera la première entièrement financée par des capitaux privés en Chine, grâce à un montage entièrement élaboré par des banques locales. Le projet devrait entrer en service en 2012.
Je me dois de préciser au lecteur de ce blog que l'européen NORIT est loin d'être un inconnu pour les autorités chinoises. Le 30 octobre 2009 en effet, un consortium formé par Norit et GreenTech s’est déjà vu officiellement attribuer le contrat pour la conception, la livraison, l’installation, et la mise en route du projet municipal de Qinghe qui recycle 180 000 m3/ jour d’eaux usées à Pékin. Ce projet, qui est le plus important projet de réutilisation des eaux usées en Chine, est aussi du même coup le plus important projet de réutilisation d’eau actuellement conçu dans le monde. C'est, fort de son expérience dans ce domaine à Pékin que NORIT a pu obtenir le nouveau projet de dessalement du port de Qingdao. Pour mener le mener à bien, Norit X-Flow a signé un accord avec le spécialiste mondial du traitement des déchets industriels, l'espagnol BEFESA qui sera responsable de la conception, de la construction et de l'exploitation de l'usine sous les termes d'un contrat de 25 ans.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photo : © Norit


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Sunday, August 22, 2010

ATLANTIS RESSOURCES présente sa double turbine géante AK 1 000


CROMARTHY FIRTH - (Royaume Uni -U.E.) - 23/08/2010- 3B Conseils - C'est dans le courant de ce mois d'août 2010, qu'Atlantis Resources a révélé ICI à la presse sa super double turbine hydrolienne AK1000. Conçue pour affronter des conditions extrêmes, cette hydrolienne qui comporte donc, on l'a bien compris, deux turbines au lieu d'une seule pour les modèles habituels, est actuellement la plus grosse et la plus puissante qui ait jamais été construite. Cette super hydrolienne, baptisée l’Atlantis Ressources AK 1000, sera immergée à l'EMEC au large aux îles Orcades sous peu, avant la fin de cet été. Les dimensions de cette machine sont de 22,5 mètres de haut (74 pieds), pour des rotors qui battent tous les records du genre avec 18 mètres de diamètre (60 pieds). Le poids total de l'ensemble est de 1300 tonnes. Ces dimensions hors normes et son double rotor permettent à l'Atlantis Ressources AK 1000 de produire 1 MW, ce qui est supérieur à ce que pourrait produire n'importe laquelle des hydroliennes à un seul rotor testées dans le monde à ce jour (si l'on fait exception de l'hydrolienne Seagen) . Lors de la présentation de cette technologie, Timothy Cornelius d’Atlantis Ressources Corporation, société à la fois basée à Singapour et à Londres , a déclaré : " L’installation de l’AK 1000 constitue une étape importante pour l’implantation de l'industrie des énergies marines au Royaume-Uni. A elle seule, cette technologie permettra d’accroître considérablement la capacité de production d’énergie renouvelable de l’Ecosse dans les années à venir ".
La nouvelle a été immédiatement reprise et largement diffusée par BBC News.
A ceux qui s'inquiéteraient des dimensions impressionnantes de ce monstre sous-marin (les photos prises sur le port la nuit et onshore permettent de se rendre compte du gigantisme de cet engin), Atlantis Ressources rétorque déjà que toutes les précautions ont été prises non seulement pour que l'AK 1000 passe inaperçue dans les profondeurs de la mer du Nord ; cela suppose qu'elle sera installée sur des fonds d'au moins 25 à 30 mètres. Atlantis a aussi précisé qu'un soin particulier avait été apporté à étudier son impact sur la faune et la flore sous marine. La lenteur de rotation des pales de l'AK100 a été calculée pour garantir une sécurité totale à la vie aquatique environnante (le fameux phénomène du " hachis de poissons " !). " Les turbines qui tournent entre 6 et 8 tours/minute n’auront aucun impact sur l’environnement et permettront aux poissons qui voudraient la traverser de le faire avec un maximum de sécurité " a indiqué Atlantis Ressources Corporation. Bien que l'AK 1000 n'ait pas été retenue par le Crown Estate pour être implantée sur le site de Pentland Firth, le développement du projet est d'ores et déjà planifié pour les deux années qui viennent.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés. Photos AK 100 en août 2010© Atlantis Ressources Corp.


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Friday, August 20, 2010

Bonne brise pour les écologistes !

NANTES - (France-U.E.) - 20/08/2010- 3B Conseils - La rentrée d'Europe Ecologie et des Verts a débuté par des annonces présidentielles : l'entrée en lice de l'ancienne magistrate Eva Joly, une conférence sur le bilan pessimiste des négociations internationales Climat en vue du Sommet de Cancun (Denis Baupin adjoint au Maire de Paris, Ronan Dantec adjoint au maire de Nantes et porte parole Collectivités locales à Copenhague, Yannick Jadot député européen vert, Karine Gavan de Greenpeace et Dominique Plihon d'Attac), un atelier sur une pêche durable, la quête du "Graal" ! (Janick Moriceau avec Jean-Paul Bésset et Alain le Sann, collectif pêche et développement), ...

Comme nous l'avions annoncé mercredi, pour la première fois un Parti politique (www.journeesdete.fr) parle du rôle des énergies renouvelables marines. L’atelier préparé par Guillaume Marie géographe, animé par Christian Bucher (www.brest-ouvert.net) et Antoine Bonduelle des Commissions Mer & Littoral et Energies des Verts avait réuni 4 acteurs.

Christophe le Visage (ex du SG Mer) a rappelé que les énergies marines renouvelables ne peuvent pas être seulement réduites à une énergie de proximité pour des villes du littoral, mais doivent être envisagées comme une énergie mondiale et durable pour la planète.

Un avis que les états de plus en plus nombreux partagent avec des scientifiques et industriels et qui devrait être confirmé par le 3ème groupe du GIEC, composé d'économistes et d'ingénieurs. Ceux-ci apportent les dernières corrections au rapport d'Anthony Lewis et de Segen Estefen, à paraître en janvier 2011. Un chiffre qui sera certainement conservé dans le rapport : la capacité énergétique océanique serait de : 330 EJ/an et entre + 15 et 130 EJ pour l'éolien offshore, à comparer à une consommation mondiale d'énergie de l'ordre de 600 à 700 EJ/an (source AIE, 2008)...

Malgré le Grenelle de la mer, l'annonce par le Président de la République du souhait d'atteindre les 6000MW d'ici 2020 avec les énergies de la mer, et l'annonce par l'Etat d'une prochaine planification, les nombreuses contraintes et dissuasions rencontrées par un développeur qui souhaite implanter en France un parc d'éoliennes posées en mer ont été "comptées" par Philippe Gouverneur du Syndicat des énergies renouvelables.

Enfin, Gérald Hussenot, Secrétaire général du Comité régional des pêches de Bretagne et Violaine Mérrien, chargée de mission pour les énergies de la mer avaient préparé un excellent powerpoint (cliquez ici) sur le partage de l'espace entre les pêcheurs de coquilles Saint Jacques, les autres formes de pêches et les futures installations éoliennes offshore étudiées par Poweo, Nass&Wind et Vent d'Ouest en Baie de Saint Brieuc.

C’est par ailleurs l'occasion de rappeler que la rentrée doit apporter de nouvelles informations pour le développement des énergies de la mer en France : Jean-Louis Borloo, doit annoncer début septembre les sites propices retenus par l'Etat pour l'implantation des PARCS EOLIENS EN MER. D'ici là, l'Etat attend les propositions qui seront transmises par le Préfet de Région de Bretagne après la réunion finale qu'il organise lundi prochain 23 août et à laquelle participeront notamment, le Comité régional des pêches de Bretagne et les trois développeurs. Les professionnels de la pêche souhaitent une véritable concertation et n'ont pas d'opposition de principe à l'implantation d'énergies renouvelables en mer. Les développeurs devraient se mettre d'accord avec l'aide de Philippe Gouverneur du SER sur des propositions dans un espace partagé. La loi de modernisation agricole votée en juillet dernier apportera, d'ailleurs, une redevance pour l'éolien offshore d'un montant de 50% aux comités régionaux des pêches. La Région Bretagne présidée par Jean-Yves Le Drian, présente la caractéristique d'être la collectivité métropolitaine la plus avancée dans le développement des énergies de la mer (éolien posé et hydrolien) et sert aussi de territoire d'expérimentations. C'est un véritable espace de dialogue et de gouvernance qui doit se mettre en place pour avancer vite et bien.

Article : Brigitte Bornemann.

Wednesday, August 18, 2010

Journées d'été du Rassemblement des écologistes à Nantes. Les énergies marines renouvelables : de nouvelles perspectives pour les régions littorales ?

NANTES - (France-U.E.) - 19/08/2010- 3B Conseils - Europe-Ecologie ouvre le bal des réunions de militants, des universités d'été, des journées de rassemblement... avec un débat qui s'impose au moment où les enjeux politiques pour un mix énergétique devrait s'ouvrir en France. Nous sommes deux ans après le Grenelle de la mer et l'annonce en décembre dernier par le Premier Ministre de la création d'une plate forme pour des sites d'essais à Brest.

" À l’heure où les énergies fossiles s’épuisent, le développement attendu des énergies marines pourrait permettre aux régions littorales d’atteindre leur autonomie énergétique, à condition qu’elles n’empiètent pas sur le milieu et se fasse en concertation avec les usagers de la mer et sans s’affranchir des nécessaires économies d’énergie". Brigitte Bornemann assistera au débat animé par Christian Bucher membre de la Commission Mer et Littoral des Verts, Antoine Bonduelle membre de la Commission Énergie des Verts, avec la participation de Christophe Le Visage ex Secrétariat général à la Mer, Philippe Gouverneur Syndicat Énergies renouvelables - Violaine Mérrien CRPM Bretagne - Bertrand Alessandrini École Centrale Nantes (sous réserve). Pour en savoir plus : www.journeesdete.fr

Une bonne entrée en matière avant les entretiens Science et Ethique qui se tiendront à Brest les lundi et mardi 18 et 19 octobre prochain à Océanopolis sur le thème : Energies, Villes et ports de demain.

Article : 3B Conseils

Thursday, August 5, 2010

NENUPHAR récolte € 3 millions pour l'éolienne flottante VERTIWIND


LILLE - (France-U.E.) - 06/08/2010- 3B Conseils- Un pas décisif vient d'être franchi par la Société française NENUPHAR dans la fabrication future de l'éolienne flottante française à axe vertical VERTIWIND (cf. articles plus bas). Idinvest Partners (ex-AGF Private Equity) l'un des partenaires impliqués dans le projet vient, selon un article paru dans La Tribune, de s'engager à investir 3 millions d'euros pour accélérer le développement de ces premières éoliennes flottantes en mer d'un type particulier. Après quatre ans de travail acharné, Charles Smadja et Frédéric Silvert, les deux créateurs associés de la jeune société lilloise Nénuphar, ont donc réussi leur entrée dans la cour des grands. Je n'aurai qu'un mot : bravo ! Leur technologie flottante possède en effet tous les atouts nécessaires pour aider à lever encore une peu plus les freins au développement de l'éolien maritime en France. Contrairement aux éoliennes traditionnelles, elle est capable de flotter en haute mer, là où les fonds atteignent jusqu'à 200 mètres de profondeur et second atout, totalement indépendant du premier, elles est aussi capable de mieux capter l'énergie du vent grâce à leurs pales disposées verticalement et non de façon traditionnelle.
Le projet Vertiwind de Nénuphar, déjà bien connu des lecteurs de ce blog et qui était candidat au soutien du Fonds démonstrateur de recherche présélectionné par l'Ademe en juin dernier, dispose déjà des soutiens importants de Technip, chargé de la conception et de la fabrication des flotteurs sur lesquels reposent la génératrice et les pales, mais aussi des soutiens d' EDF France, de Seal Engineering (filiale de Technip), Bureau Veritas et de l'Ecole des Arts et Métiers ParisTech.
Depuis maintenant trois mois, un premier prototype à échelle 0,5 est en test sur le site des Carrières du Boulonnais. Construit dans les laboratoires de l'Ecole des Arts et Métiers de Lille, il a une puissance de 35 kW. Avec les fonds d'Idinvest Partners, Nénuphar va pouvoir fabriquer et tester un modèle de taille réelle, d'abord sur terre puis sur mer. Si tout se passe comme prévu, les premières réalisations commerciales devraient voir le jour en mer Méditerranée (cf. article de novembre 2009 plus bas) puis en Bretagne et en Écosse, une fois la technologie éprouvée. Je rappelle les principales caractéristiques techniques de cette éolienne flottante française déjà décrite dans de précédents articles :
- 90 mètres de haut contre plus de 100 mètres de hauteur pour les éoliennes offshore traditionnelles
- Une flottaison ne nécessitant qu'un faible tirant d'eau, d'une dizaine de mètres, ce qui rend son remorquage depuis la terre où elle entièrement montée et équipée, d'autant moins complexe.
- Des pales verticales qui tournent autour d'un axe lui-même vertical comme un tourniquet de manège
- Une vitesse de rotation de l'éolienne qui varie en fonction du vent grâce à un système électronique d'asservissement supprimant tout risque de vibration des pales.
Charles Smadja précise : " La manipulation de cette éolienne n'a rien à voir avec les gros chantiers nécessaires au montage en mer des éoliennes classiques qui pèsent 200 tonnes ". J'ajouterai que les performances par rapport aux éoliennes s'avèrent identiques et qu'elles pourraient se révéler même très rapidement supérieures.
On ne peut que se féliciter que les investisseurs qui ont eu la clairvoyance de parier sur cette magnifique technologie. Sur cette bonne nouvelle, le blog prend le le large pour 15 jours : rendez vous pour de nouveaux post le 23 août. D'ici là ne manquez pas de consultez les riches archives du blog !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs / Sites liés. Photos éolienne Vertiwind © Nenuphar

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :
- Projet VERTIWIND : une éolienne à axe vertical en mer d'ici fin 2009 (6 novembre 2009)
- L'ADEME et les projets ORCA, WINFLO, SABELLA, VERTIWIND (23 juin 2010)
- NOVA : une turbine verticale en mer prévue pour 2015 (24 février 2010)

Wednesday, August 4, 2010

La Pologne et l'éolien offshore


LONDRES / VARSOVIE - (U.E) - 05/08/2010- 3B Conseils - Une intéressante étude publiée à Londres par le cabinet Frost & Sullivan, spécialiste de l'aide à la croissance industrielle, traite du développement des parcs éoliens offshore en Pologne. Frost & Sullivan part de la constatation qu'en dépit de la position de leader de la Pologne en Europe centrale et orientale dans le domaine de l'éolien onshore, le développement de l'éolien offshore y est lent. Cela tient, selon eux, au fait que si le marché de l'énergie éolienne en mer est bien établi dans certains pays d'Europe occidentale et principalement au Royaume-Uni et au Danemark, l'Europe centrale et orientale n'a pas encore réellement manifester leur intérêt pour ce segment du marché. Selon les chiffres des analyses publiés par Frost & Sullivan la Pologne aurait, à la date de Juin 2010, une capacité installée totale de 1005 MW, entièrement située à terre. Pourtant je rappelle que la Pologne possède une façade maritime sur la Mer Baltique, longue de 528 kilomètres. Pour la plupart, le littoral polonais est régulier, formé par le mouvement continuel du sable, par des courants et des vents dominants soufflant d'ouest en est. Les plus grandes villes portuaires sont Gdynia, Gdańsk, Szczecin, et Świnoujście.
Certains développeurs, comme PGE (Poslka Grupa Energetyczna) auraient déjà exprimé leur intérêt pour établir des fermes éoliennes offshore. Mais l'obstacle le plus redoutable auquel est actuellement confronté le secteur est l'absence d'une législation permettant l'établissement de projets d'éoliens en mer, une infrastructure de réseau sous-développée et une absence totale de connectivité au réseau.
L'analyste Magdalena Dziegielewska de chez Frost & Sullivan explique : " Outre les questions de réseau et d'absence de législation plusieurs autres aspects freinent actuellement le développement de l'éolien offshore. L'un d'eux réside dans le fait que, selon la législation polonaise actuelle, les plates-formes offshore sont établies comme des îles artificielles dont la durée d'existence est fixée à 5 ans. C'est un frein important si l'on se souvient que le processus d'investissement et de développement d'une ferme éolienne offshore prend environ 7 à 8 ans et que la ferme éolienne a une durée de vie d'au moins 20-25 ans. "
La pression européenne placée sur la Pologne pour remplir ses objectifs en matière de réduction de CO2 plaiderait plutôt en faveur du développement des parcs éoliens offshore. En effet pour remplir les objectifs de l'U.E., la Pologne devra porter sa capacité totale installée des 1.005 MW aujourd'hui jusqu'à 10.000 à 12.000 MW d'ici 2020, selon l'European Wind Energy Association (EWEA). Il apparait clairement que cette augmentation sera très difficile à réaliser sans la haute productivité de parcs éoliens offshore. A cet effet, le Polish Marine Network Consortium a été créé pour stimuler le développement et éliminer les obstacles rencontrés dans le secteur. Selon l'analyste Magdalena Dziegielewska " une des façons de le faire est de commencer par développer un réseau de transmission électrique sous-marin entre les îles polonaises de la Baltique qui ne pourra qu'être bénéfique au raccordement à la fois des futurs transformateurs offshore au réseau principal et des parcs éoliens aux transformateurs."
Pour certains observateurs européens, c'est une vision très optimiste de penser que l'établissement de l'éolien offshore en Pologne et le développement du réseau pourront être menés d'ici à 2020, mais ils constatent aussi que la Pologne a su relever avec succès des défis importants ces dernières années, donc pourquoi pas celui de l'éolien offshore.
L'étude de Frost et Sullivan sur la faisabilité des parcs éoliens en Pologne est consultable dans son intégralité en anglais ICI : Feasibility of offshore wind farms in Poland

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos : Littoral polonais sur la Baltique - Gdynia

Tuesday, August 3, 2010

E. ON rejoint l'initiative OWA du Carbon Trust


DUSSELDORF / LONDRES - (U.E) - 04/08/2010- 3B Conseils - The Carbon Trust a fait savoir ICI que le géant de l'énergie E. ON allait investir dans l'initiative dite OWA (Offshore Wind Accelerator). La société allemande E.ON est en fait la toute dernière à rejoindre, après Mainstream Renewable Power, l'OWA crée par Carbon Trust en 2008 dans le but d'améliorer l'économie du secteur et de réduire le coût de l'énergie éolienne offshore de 10% d'ici à 2020. E.ON rejoint ainsi DONG Energy, RWE Innogy, ScottishPower Renewables, SSE Renewables et Statoil, qui ont récemment renouvelé leur engagement pour 4 ans dans l'OWA portant ainsi l'investissement total à £9.2millions (11 millions d'euros). Cette initiative de collaboration de l'industrie se concentre sur la réduction des coûts d'immobilisation et d'exploitation, l'amélioration des rendements et la réduction les coûts de financement. Ensemble, les partenaires OWA représentent 61% de la capacité éolienne en mer autorisées dans les eaux britanniques (30GW). Michael Lewis, directeur général européen des énergies renouvelables chez E. ON a déclaré : " E. ON a installé 64% de toutes les capacités offshore en Europe jusqu'à présent cette année, et nous avons 4000 MW de projets d'énergie éolienne offshore dans nos cartons, cela signifie clairement que la réduction des coûts est d'une importance vitale pour nous. L'OWA va permettre de concentrer les efforts de l'industrie et de s'attaquer aux grands problèmes d'une manière coordonnée avec des résultats qui pourront bénéficier à tous."
Tom Delay a déclaré pour The Carbon Trust, que l'engagement d'E.ON dans l'OWA avait pour lui valeur de preuve que les grands de l'industrie éolienne étaient décidés à innover pour trouver les solutions aux problèmes actuels de coûts. Le ministre britannique de l'énergie britannique Charles Hendry, et Rob Hasting le responsable du secteur marin au Crown Estate se sont aussi félicités de concert de cette initiative qui contribuera à installer de façon rentable et efficace les " 48 GW offshore prévu dans le programme du gouvernement britannique. "

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés Photo © The Carbon Trust


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Monday, August 2, 2010

GAMESA change sa stratégie éolienne offshore...



MADRID - (Espagne - U.E) - 03/08/2010 - 3B Conseils - Le 29 juillet dernier le géant de l'éolien espagnol GAMESA annonçait ICI sa volonté de réviser entièrement sa stratégie éolienne offshore et de renoncer notamment à poursuivre son processus d'acquisition de la compagnie allemande BARD offshore spécialisée dans les fondations, les pales et divers composants des turbines offshore. Le processus de rapprochement des deux compagnies avait été entamé en Février 2010 lorsque les deux sociétés avaient annoncé avoir signé un protocole d'accord devant leur permettre de développer et de commercialiser conjointement des dispositifs offshore ; la possibilité était alors évoquée par GAMESA de construire des éoliennes offshore sous licence BARD. Beaucoup de rumeurs colportées dans l'industrie éolienne via le net à la fin du mois de Mai auraient fait échouer, selon Wind Power Monthly, les négociations entre les deux parties. Il semblerait toutefois, selon plusieurs sources concordantes, que GAMESA ait finalement fait marche arrière après s'être livrée à une analyse plus fine des finances de BARD offshore. Questionnées sur ce point précis les deux sociétés se sont refusées à tous commentaires. Chez GAMESA cependant on laisse volontiers entendre que l'on a pas renoncé à construire une usine pour produire des turbines offshore " Compte tenu d'objectifs nationaux comme celui du Royaume-Uni par exemple qui se propose d'atteindre 30GW offshore d'ici à 2020. " Sans entrer plus avant dans les détails GAMESA a confié à Wind Power Monthly que, des pourparlers étaient en cours avec le gouvernement britannique à ce sujet...
Les rapports de GAMESA avec l'éolien offshore ont toujours été assez chaotique, les responsables ayant longtemps douté de la capacité de cette technologie à s'implanter sur le marché. On se souvient qu'en 2007 déjà des mots malheureux avaient été prononcés par la compagnie à propos de sa propre expérience sur l'éolienne Ceowind qu'elle avait commencé à développer avant de faire brusquement volte face en qualifiant le marché de l'éolien offshore de " niche immature ". Et voilà maintenant que Gamesa, comme preuve sans doute de sa foi soudainement retrouvée dans l'éolien offshore, annonce, en même temps que la rupture avec BARD offshore, l'élaboration par ses propres moyen d'ici à 2013 d'une turbine de 5 MW et d'ici à 2015 d'une turbine offshore de 6/7MW offshore. Dans un tel contexte de déclarations spectaculaires, les observateurs du marché n'ont pas caché leur surprise de voir GAMESA exclu du grand projet de R&D EMERGE visant à développer des turbines flottantes. Et ce d'autant plus que le projet EMERGE est porté par INERDROLA RENOVABLES, premier opérateur mondial éolien (onshore et offshore) dont GAMESA est à la fois le plus gros client et l'actionnaire. Ce ne sera pas GAMESA qui fabriquera ces turbines mais Alstom Ecotècnia comme annoncé ICI... qui se trouve être le principal concurrent international de GAMESA !
Changement de stratégie avoué ou pas, on finit par se demander à quel jeu joue la firme de Madrid et si elle ne s'est pas un peu prise les pieds dans le tapis d'une façon durable (si je peux dire) à s'obstiner pendant des années à minimiser l'impact de l'éolien offshore dans les futurs dispositifs d'énergies renouvelables en mer.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites Liés. Photos © BARD Offshore


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