Par Francis Rousseau
Comme le calendrier le laissait entendre, une partie de l'hydrolienne Open Hydro qui doit rejoindre le site test d'EDF à Paimpol-Brehat au début du mois d'aout est arrivé le 18 juillet dans le port de commerce de Brest, transportée par le cargo Filia Ariea en provenance de Greenore (au nord de Dublin). La pièce en question, accompagnée par un technicien spécialement détaché par Open Hydro, est la turbine de 110 tonnes et 16 métres de diamètre de l'hydrolienne que DCNS va commencer à assembler, après transport sur site par la barge Le Ter, dans le bassin numéro 9 de la base navale. Aujourd'hui même, Le Ter, chargée d'autres composants de l'hydrolienne, va faire une nouvelle navette. La livraison de l'hydrolienne Open Hydro sur le site de Brest a commencé le 21 juin 2011 avec quatre éléments de l'embase, fabriqués dans les ateliers de Construction métallique et préfabrication (CMP) de Dunkerque, et transportés par le cargo Beaumare.
Je rappelle que la société Open Hydro a été retenue pour fournir quatre hydroliennes de 500 kW devant entrer en fonction à partir de 2012 sur le premier site français d'EDF exploitant l'énergie des courants marins à Paimpol-Bréhat, le projet initial prévoyant 10 hydroliennes devant fonctionner dès 2011 (cf. article du 30 octobre 2008). Les quatre hydroliennes Open Hydro retenues dans le projet actuel, dont une partie des pièces est fabriquée en Irlande, seront assemblées à Brest par DCNS, soit sur la base navale soit sur un site du port de commerce (à déterminer d'ici la fin de l'année). La première hydrolienne, en cours d'assemblage actuellement dans le bassin n° 9 de la base navale de Brest, devrait quitter le port à la fin du mois d'août pour le site de la Horaine au large de Bréhat où elle sera immergée jusqu'à octobre 2011, pour une série de premiers tests en conditions de fonctionnement réel. L'objectif fixé en 2008 est donc tenu puisqu'une Open Hydro fonctionnera bel et bien dès 2011.
Les opérations de débarquement des divers composants de cette première hydrolienne ont été rendues possible grâce au concours de plusieurs partenaires du Port de Brest sollicités par Blue Water Shipping parmi lesquels la CCI Brest, Atlandit Docks Stevdoring (ADS) - Port de Brest et Manuport Brest.D'après un communiqué de DCNS (ICI), Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, est venu découvrir la turbine et constater sur place la concrétisation des engagements de la Région à Brest en visitant le site industriel de DCNS. Le Président de la Région a dit : " Brest se positionne pour devenir LE port français des énergies marines renouvelables. L'énergie marine, ce n'est plus du rêve, c'est concret. La Bretagne s'est mobilisée pour faire figure d'exemple national, c'est le premier acte qui se joue aujourd'hui à Brest." (cf. détails dans article du blog Science et éthique). Lors de cette visite, Jean-Yves Le Drian a rencontré les équipes de l’incubateur énergies marine de DCNS, aussi localisé à Brest. Cette structure a pour objectif de regrouper et d’accroître les investissements de recherche et développement du Groupe dans ce domaine. Elle vise également à fédérer les compétences de DCNS et de ses partenaires. Jean-Yves Le Drian a notamment rappelé l’engagement du Conseil régional, mais également des industriels, comme EDF et DCNS, dans la mise en place d’une filière industrielle française sur les énergies marines, centrée sur Brest, par le biais, en particulier, de leur soutien sans réserve à la création de l’Institut d’Excellence dans le domaine des Energies Décarbonées France Energies Marines (142M€ de budget sur10 ans, dont 43M€ demandés à l'État).
Concernant France Energies Marines, selon le Télégramme : " Le 1er juin, après une étude par le jury, le ministère de la Recherche avait demandé de fournir des éléments complémentaires d'ici le 18 juillet. Dans le dossier initial, il était prévu que la présidence revienne aux industriels. Il a été réclamé d'être plus précis dans certains engagements. Le 18 juillet, Jean-Yves Le Drian indiquait qu'EDF assurerait la première présidence du conseil d'administration. Il avait été demandé aussi, notamment, d'être plus précis en matière d'éolien offshore posé. Et cela a été fait. La réponse pourrait intervenir rapidement, avec peut-être des éléments le 28 juillet, date d'une rencontre entre Jean-Yves le Drian et René Ricol, Commissaire général à l'investissement (ex grand emprunt), autour de projets impliquant la Bretagne. Lors de la récente visite en presqu'île de Crozon du président de la République, Nicolas Sarkozy, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet avait évoqué de façon positive le dossier qui restait à préciser."
Selon Ouest France, l'atout majeur de Brest demeure son " polder ", cette partie du port de commerce, située à proximité de la zone de réparation navale, inexploitée jusque-là. Des travaux y ont démarré (700 000 m3 de dragage pour l'accès au chenal) qui devraient permettre, notamment, d'accueillir la construction des fondations des éoliennes qui seront posées au large de Saint-Brieuc. C'est là, selon Frédéric Le Lidec, directeur des activités énergies marines pour DCNS, que "DCNS aimerait assembler les éoliennes flottantes". Entre 60 et 70 millions d'euros seront déboursés au polder pour le pôle «énergies marines», contre 150 millions pour le projet global. Aucun calendrier d''attribution des 40 hectares disponibles n'a encore été publié mais Brest dispose définitivement de tous les atouts pour devenir un pôle important des énergies marines renouvelables dans leur ensemble et pas seulement de l'éolien offshore.
Sources : sites liés et cités. Photo 1 : Turbine Open hydro © Ouest France. 2 : Hydrolienne Open Hydro©open Hydro
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