Tuesday, May 31, 2011

Fondations d'éoliennes posées : base gravitaire, monopieu ou jackets ?


LONDRES - (Royaume- Uni) - 01/06/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Selon le rapport (accès payant) Offshore Wind Construction and Installation Report signalé par Tidal Today, 20 à 25% des dépenses d'un parc éolien offshore passeraient dans les fondations sous-marines posées. Ceci aurait pour principal effet d'incliner les constructeurs à éloigner les futurs parcs le plus possible des côtes et à privilégier les parcs en haute mer sur fondations flottantes. Les concepteurs, les développeurs et les organismes soutenus par le gouvernement britannique ont donc un véritable défi logistique à relever en proposant dorénavant de nouvelles conceptions de fondations sous-marines moins coûteuses que leurs aînées.

Cela n'est pas aussi facile qu'il y parait, surtout si on rapproche ce défi des puissances de plus en plus importantes que les turbines atteignent, de la taille des nouvelles pales et des poids de plus en plus conséquents que les mâts et donc les fondations ont à supporter." Avec des tailles d'éoliennes qui peuvent maintenant atteindre jusqu'à 5MW et même au-delà, la masse présente au sommet devient presque le double de la taille commune actuelle ", explique Alan Tricklebank, auteur du rapport qui annonce aussi que la production en grand nombre d'une nouvelle génération de fondations sous-marines faciles à installer va être amorcée au cours des 2 ans à venir.

Parmi la foule de nouveaux modèles qui seraient sur le point de sortir, ce rapport croit beaucoup plus aux fondations à base gravitaire qu'il considère comme particulièrement prometteuses, qu'aux fondations monopieu.
Petit rappel :
- Les fondations monopieu en acier constituent le type de fondation le plus utilisé actuellement dans les parcs éoliens offshore à cause de la simplicité de sa fabrication et de son installation. On a l'habitude de comparer la fondation monopieu à un pieu géant enfoncé dans les parties dures du sous-sol marin. L'enfoncement de la fondation dans le sous-sol lui permet de résister aux charges du vent, des marées et des vagues. Le monopieu est soit enfoncé à l'aide d'un marteau hydraulique (monopieu battu), soit placé dans un trou percé avec une perceuse hydraulique (monopieu foré). Le diamètre de la fondation est de l'ordre de 5 à 6,5 m. La hauteur de la fondation monopieu sera variable selon les conditions de profondeur et la géologie du fond de la mer pour chaque emplacement d'éolienne.

- Les fondations "en massif gravitaire" ou "à base gravitaire" sont composées d'une large base en acier ou en béton conçue pour être placée sur le fond de la mer et suffisamment lourde pour rester en place même dans des conditions de mer extrêmement violentes (normes de la tempête cinquantenaire). Elles sont adaptées aux profondeurs d'eau comprises entre 0 et 30 m. La structure est adaptée avec une échelle d'accès, une plate-forme et d'autres installations exigées comme des pare-battages et conduit de câbles (J-tubes).

- Les fondations dites "jacket" maîtrisées depuis de nombreuses années par les filières de l’industrie pétrolière offshore.
Cela se présente sous la forme d'une tour-treillis d’acier tubulaire, reposant sur 4 pieds ancrés par des pieux, une forme très familière pour avoir été vue et revue dans l'industrie pétrolière, qui a largement fait ses preuves en matière de résistance( et de coût) dont on connaît bien la technique d'installation.
Ce type de fondation a déjà été testé dans le parc Béatrice (Ecosse) parc démonstrateur par 45m.
Le premier parc belge C-power, après une première phase de 6 éoliennes installées sur base gravitaire, a choisi de construire la 2e phase sur jackets.
Les fondations de type "jacket" sont 10 fois plus légères que les fondations gravitaires standard (cette comparaison ne vaut pas avec les derniers modèles en cours d'élaboration).

Depuis de nombreuses années le Concrete Centre (Centre britannique du Béton) en charge de l'actualisation des normes en matière de béton, recommande aux constructeurs de parcs éoliens offshore britanniques l'usage de fondations à base gravitaire pour l'éolien offshore britannique. Si cette recommandation a été très peu suivie d'effets jusqu'à aujourd'hui, c'est principalement à cause des coûts de ces fondations loin d'être aussi compétitifs que ceux des fondations monopieu ou de type jackets. Le rapport avoue que "des approches novatrices doivent être appliquées à leur conception, à leur production et leur installation".

Plusieurs sociétés sont déjà en mesure d'apporter des options satisfaisantes dans le domaine des fondations à base gravitaire d'ici 2014. Parmi celles-ci : BMT Group (consortium Gifford-BMT - Freyssinet) qui a mis au point, en 2009, un modèle de base gravitaire en béton précontraint renforcé, (annonce ICI) spécialement conçu pour être produit en grand nombre et pouvant être déposé jusqu'à 45m de profondeur. Ce modèle sélectionné par le Carbon Trust en 2009 innove en ce qu'il propose de pré-assembler à terre le mât et la turbine sur l'unité de la base gravitaire, avant d' installer le tout comme une structure complète au large des côtes, en une seule opération et un seul transport.
Le consortium Hochtief-Costain-Arup travaille également sur une solution de base gravitaire conçue selon un assemblage en deux étapes : d'abord l'achèvement au port du "logement" stockable à quai puis son remorquage jusqu'au site par des remorqueurs de type DP2 (hauteur des vagues allant jusqu'à 2m), avant que la fondation ne soit positionnée, lestée et coulée précisément sur sa position (cf article Construction News). Le consortium Hochtief-Costain-Arup qui a déjà fait ses preuves en installant par 11 mètres de fond 49 fondations à base gravitaire de 1400 tonnes chacune pour le parc de Lilligrun en Suède, qualifie ce type de fondation "d'auto-installable" et travaille à en renforcer la souplesse (toute relative) de la mise en place.

Autre entreprise innovante sur le marché des bases gravitaires la start-up norvégienne, Seatower, avec son modèle "Cranefree" recommandé pour les parcs éoliens offshore en eau profonde. Ce modèle a la particularité de pouvoir être complètement assemblé de façon individuelle à quai et d'être flottant à la verticale, une fois mis à l'eau dans le port même. Cette structure flottante est ensuite remorquée sur site où elle est lestée d'un poids d'eau suffisant pour la faire couler et pour la faire s'enfoncer de quelques mètres sur le fond meuble (vidéo de comparaison des anciens modèles et du modèle Cranefree ICI). Le simple fait qu'aucun transport de cargaison à logements multiples (gourmand en coût) ne soit nécessaire pour transporter ce modèle flottant d'un seul tenant réduit drastiquement les coûts. Le transporter ou plutôt le remorquer sur site (ce qui ne nécessite pas ce type de navire) peut se faire en 1 ou 2 jours en profitant d'une fenêtre météo de mer calme à peu agitée.

En France, où aucun parc éolien offshore n'est pour l'instant construit, les fondations à base gravitaire semblent aussi retenir la faveur des équipementiers et notamment de STX France Solutions qui propose :
- Une fondation gravitaire béton transportable par PosEole, un projet de développement d’un navire de pose d’éoliennes porté par STX France SA (cf. article du 18 mai 2011).
- Une fondation gravitaire mixte acier/ béton, transportable par PosEole, auto-installable.
- Ceci dit STX France Solutions étoffe aussi son offre par une ou plusieurs fondations de type jacket et par des fondations mixtes (cf. newsletter STX France Solutions du 21 Mai 2011)

Quelle que soit la technologie de base gravitaire utilisée, elle paraît, à terme, plus rentable à mettre en oeuvre que la technologie des monopieux en acier, qui nécessite la mobilisation de plusieurs navires d'installation sur place pendant plusieurs jours, livrant chacun leurs propres composants. Parmi les autres considérations qui entrent en jeu comme les nuisances sonores ou la robustesse des monopieux, je retiendrai surtout celle concernant le prix de l'acier et les problèmes d'approvisionnement auxquels les constructeurs pourraient être soumis en cas de forte demande. Le béton, principal composant des "bases gravitaires", a le mérite d'être une matière relativement abondante et non soumise aux fluctuations des marchés financiers.

Il faut enfin rappeler, à toutes fins utiles, que la législation européenne fait obligation aux développeurs des parcs éoliens en mer, une fois la durée de vie du parc achevée, de démonter les éoliennes, fondations comprises, et de restituer les fonds marins dans leur état ante. Cela vaut aussi bien pour les fondations monopieux en acier que pour les fondations à base gravitaire, mais pourrait être plus facile à gérer dans le futur pour ces dernières.

Docs : Sites liés. Photo 1 : Fondation à base gravitaire©ARUP. 2 : Transport de fondations à base gravitaire©Eole RES. 3 : Fondation monopieu©Enertrag 4. Fondation à base gravitaire ©Eole RES 5. Fondation de type Jackets©Owec. 6. Cranefree©Seatower . 7 : Fondation gravitaire auto installable©STX Solutions France

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Monday, May 30, 2011

ORETIC : un nouveau centre d'énergies marines en réseau

LONDRES - (Royaume-Uni - U.E.) - 31/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Le gouvernement britannique par le biais du BIS (Department for Business, Innovation and Skills) a annoncé officiellement ICI le lancement d'un concours en vue de mettre en place un super centre de R&D en réseau concernant l'ensemble des énergies renouvelables offshore. D'après le communiqué du BIS, cette structure dont l'anagramme pourrait être ORETIC (Offshore Renewable Energy Technology and Innovation Centre) sera dédiée en particulier aux technologies offshore éolienne, houlomotrice et hydrolienne.

Le gouvernement britannique a rappelé qu'il avait investi quelque 200 millions de livres (230 millions d'euros) au cours des 4 dernières années pour mettre en place un réseau d'excellence d'au moins 6 centres de Recherche et Développement. Ces centres offrent d'ores et déjà aux entreprises agissant dans le domaine des énergies renouvelables offshore un accès privilégié à des équipements et à des expertises, censés les aider grandement dans la voie de la commercialisation de ces nouvelles technologies aussi bien sur le marché national britannique que sur les marchés internationaux.
En préambule au lancement du concours le ministre Vince Cable a rappelé : "Le Royaume-Uni est un leader mondial de l'ingénierie offshore et nous avons déjà la réputation de posséder quelques-unes des meilleures structures mondiales de R&D dans ce domaine. La création de ce nouveau centre fournit au gouvernement une nouvelle opportunité de soutenir l'industrie offshore du Royaume-Uni et tout ce secteur de l'économie. En créant l'ORETIC nous franchissons un pas de plus pour conduire le Royaume-Uni vers une économie décarbonnée. Le gouvernement s'est engagé à rendre son économie plus verte et ce malgré les défis financiers importants auxquels nous sommes confrontés ; nous avons déjà proposé beaucoup de choses dans ce domaine comme la création d'une Banque d'Investissement Vert (Green Investment Bank) et l'engagement de prendre la tête de la réduction du C2 dans le monde".

C'est un organisme gouvernemental, dirigé par l'entreprise le Technology Strategy Board, qui supervisera la mise en place et le bon fonctionnement de ce centre de R&D en réseau. Les industriels du secteur de l'énergie éolienne offshore et des énergies marines agissant au Royaume-Uni ont plutôt bien accueilli cette annonce, tout en rappelant cependant au gouvernement que cette mise en place ne pourrait se faire en dehors du législatif et du réglementaire déjà élaborés pour ces secteurs. Si cette surprenante réflexion est faite, c'est que le gouvernement britannique aurait également envisagé d'investir, par le biais du UK Innovation Investment Fund qui dispose de 323 millions de livres, 20 millions de livres dans deux fonds de technologies vertes - Zouk Cleantech 2 et HG Capital Partners Renewables Power 2 - qui agissent déjà dans de nombreux domaines des énergies renouvelables en Europe. Le UK Innovation Investment Fund doit servir à soutenir les entreprises à "fort potentiel de croissance" en mobilisant des fonds propres vers les projets d'énergies alternatives, les infrastructures d'énergies renouvelables (y compris les parcs éoliens), l'efficacité énergétique, le traitement des eaux et la conservation.

Vince Cable a conclu en disant : "Ce financement fournit un support pour permettre aux industries du secteur privé de se développer et devenir plus éco-énergétiques. Transformer l'économie du Royaume-Uni en une économie sobre en carbone est un grand défi, dont nous prenons toute la mesure avec des investissements volontaires comme celui-ci."


Sources : sites liés.

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Compagnie du Vent Groupe GDF Suez : imbroglio sur fond d’appel d’offres

MONTPELLIER - (France-U.E.)- 30/05 2011 – 3B Conseils - Par Brigitte Bornemann - Est-ce le dernier acte avant le lancement de l’appel d’offre par le gouvernement français sur l'éolien en mer qui devait être publié au milieu du mois de mai ? L'Assemblée générale des associés de La Compagnie du Vent du vendredi 27 mai 2011 a décidé le remplacement de son Président, Jean-Michel Germa, par Thierry Conil. Cette décision a pris effet le jour même et fait suite à «un différend stratégique» majeur entre GDF Suez, actionnaire majoritaire (53%) de La Compagnie du Vent, et Jean-Michel Germa (47%). «Elle vise à préserver l'intérêt social de La Compagnie du Vent et à garantir son développement et sa pérennité et nous n'avons pas vocation à être sa banque», commente le groupe.
En février dernier, Thierry Conil avait été présenté à l'ensemble des personnels de la Compagnie du Vent comme le futur directeur général désigné de la société. Thierry Conil a plus de 30 ans d'expérience au sein de GDF Suez. Depuis 2008, il a participé aux développements majeurs des énergies renouvelables du groupe en France et a occupé les fonctions de président de l'une des filiales éoliennes (Great).

Le président et fondateur de la Compagnie du vent Jean-Michel Germa a contesté dès vendredi «avoir été révoqué ce jour et remplacé par Thierry Conil», indique-t-il dans un communiqué. Il devait quitter ses fonctions de président le 29 novembre 2011, selon GDF Suez, mais sa maison-mère a préféré anticiper son départ à l'approche de l'appel d'offre sur l'éolien en mer. La Compagnie du Vent a, en effet, pour projet de construire un parc éolien en mer, dit des «Deux-Côtes», (Cf notre article de juillet 2010) doté de 141 éoliennes au large de la Somme et de la Seine-Maritime. C’est la seule société française à avoir franchi toutes les étapes de la gouvernance jusqu’à ce jour, le projet d’Enertrag à Veulettes-sur-Mer (Seine Maritime) est toujours en attente.

GDF Suez, qui a récemment signé un partenariat avec Areva et Vinci (18-05-2011) pour créer une filière industrielle de l’éolien en mer compétitive, estime que «Jean-Michel Germa privilégiait une démarche de développement indépendant». Selon les propos rapportés de Jean-Michel Germa, celui-ci aurait affirmé que GDF Suez veut «s'approprier» le projet de parc éolien des Deux-Côtes, «actif essentiel de La Compagnie du Vent et mettre en place une organisation au niveau du groupe qui réduit le rôle de La Compagnie du Vent à la portion congrue». Aux yeux de GDF Suez, seule la création d'une véritable filière industrielle permettra d'investir avec succès le créneau de l'éolien offshore : «Entre les montants requis et les risques à assumer, les enjeux financiers sont tellement colossaux qu'il faut déployer une stratégie globale». Jean-Michel Germa qui avait sollicité cette semaine la protection du tribunal de commerce de Montpellier (où siège LCV) estime que «l'autorisation donnée par le Président du Tribunal de Commerce de tenir cette assemblée est judiciairement contestée par le biais d'une assignation en référé qui avait été signifiée à GDF Suez», indique-t-il, ajoutant qu'il «examine tous les autres recours à sa disposition contre les agissements inadmissibles de GDF Suez».

Suez avait racheté la majorité du capital de La Compagnie du Vent en novembre 2007 pour 321 millions d'euros.

Exploitant plusieurs parcs éoliens en France, La Compagnie du Vent dispose d'une puissance de production de 232 mégawatts (MW), en hausse de plus de 261% en trois ans.

Sources : AFP, Figaro.fr, Agefi.

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Thursday, May 26, 2011

ATLANPOLE BLUE CLUSTER : focus sur les micro-algues


LA ROCHELLE - (France - U.E.) - 27/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - La structure de développement économique créée en 1987, Atlanpole, soutenue par Nantes Métropole, le Conseil régional des Pays de la Loire, le Conseil général de Loire-Atlantique, la communauté d'agglomérations CARENE, la CCI de Nantes St-Nazaire, La Roche-sur-Yon Agglomération, l’Université de Nantes et le CHU de Nantes, s’est, depuis quelques années, fortement investie dans l’émergence d’une nouvelle filière économique destinée à valoriser les bio-ressources marines. Répondant au nom d'Atlanpole Blue Cluster, cette nouvelle structure a fait sa première apparition en 2008 (lors de la Convention Biomarine) à la suite d'une initiative commune entre la CARENE et Atlanpole.

Trois années plus tard, Atlanpole Blue Cluster, positionné au niveau du bassin économique de La Rochelle, fédère une centaine d’acteurs dans le Grand Ouest et confirme son fort potentiel de développement international. Son ambition est de devenir un centre d'excellence européen d'innovation capable de mobiliser industriels et chercheurs autour de projets forts. D'ores et déjà parmi la centaine d’acteurs qui constituent aujourd'hui Atlanpole Blue Cluster, on peut compter 33 laboratoires de recherche regroupant 1 500 chercheurs, 48 PME (dont 13 équipementiers) représentant 500 emplois. 80% des entreprises sont des start-ups de moins de 15 salariés, 20% ont été créées depuis plus de 20 ans. A cela s'ajoutent 6 organismes de formations et 18 plateformes. Ces experts ont tous pour particularité d'identifier, de sélectionner, de produire et de transformer la biomasse pour élaborer des molécules à valeur ajoutée.
Atlanpole Blue Cluster vise à favoriser en particulier le développement économique des activités relatives à la valorisation des bio-ressources marines, avec un focus sur les micro-algues et les coproduits de la mer. Les pays de la Loire sont leaders sur ces secteurs, promis à un important développement. Les champs d'étude des micro-algues et des co-produits de la mer sont variés couvrant les champs de l'énergie, de l'agroalimentaire, de la santé, de l'environnement, de la cosmétique... Pour le sujet qui nous concerne, l'énergie, Atlantople Blue Cluster s'intéresse particulièrement aux possibilités d'extraire du biocarburant ou de produire de l’hydrogène à partir de culture de micro-algues mais aussi de produire de l’électricité à partir de graisses de poisson (cf. article d'hier) ou du biogaz par méthanisation de déchets… Le futur carburant étant destiné aussi bien à l'industrie aéronautique civile qu'à une utilisation domestique, Atlanpole Blue Cluster est supporté pour ce secteur spécifique d'activités par le géant aéronautique AIRBUS, le réseau d’industriels NEOPOLIA, le pôle de compétitivité Aerospace Valley, le pôle de compétitivité EMC2 et le géant pétrolier TOTAL.
Comme le précise le Laboratoire de Physiologie et Biotechnologie des Algues d'IFREMER : "Le potentiel de valorisation des micro-algues est l'objet d'une prise de conscience sans précédent au niveau mondial. Dans le domaine de l'énergie, IFREMER s'est attaché à participer à cette valorisation à travers des actions liées aux deux contrats financés par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche). Dans un premier contrat, la production d'huile a été étudiée et la sélection de souches particulières a conduit à multiplier par deux cette expression. Dans un deuxième contrat, c'est le rapport carbone/azote qui a été influencé pour tenter de rendre la méthanisation des biomasses algales plus efficace."

Rappelons que tout reste à faire dans ces domaines et que, s’il existe dans le monde 30 000 espèces de micro-algues, une dizaine seulement est exploitée industriellement. Les co-produits, quant à eux, représentent la moitié des 300 000 tonnes de produits marins annuellement transformés en France. Parmi les structures agissant dans le domaine de l'énergie et membres d'Atlanpole Blue Cluster, citons : Algosources Technologies bureau d’ingénierie développant des plateformes de production de biocarburant à partir de micro-algues et partenaire du programme européen SUPRABIO et du projet de l'ANR, Algo Raffineries ; le GEPEA pour ses activités de transformation de micro-algues en biocarburant (cf. video ICI) ; STX France (Construction navale dont nous avons beaucoup parlé dans ce blog ); Bio-Littoral (Expertises et conseils en environnements marin et estuarien) et bien entendu IFREMER et son Laboratoire Physiologie et Biotechnologie des Algues dont la position est historique dans ce domaine.

Parmi les projets d'Atlanpole Blue Cluster en matière de biocarburant algal, trois grands axes se dégagent :

- La mise en place d’une Plateforme Régionale d’Innovation (PRI) sur les sites de Guérande, de Pen Bron et du Croisic. Ce projet est piloté par le Lycée professionnel de Guérande et vient renforcer la structuration de la filière dédiée à la valorisation des micro-algues portée par Atlanpole Blue Cluster. Il rassemble des professionnels du secteur des cultures marines, entreprises privées et laboratoires publics (GEPEA, laboratoire de physiologie et biotechnologie des algues de l’Ifremer, laboratoire MMS de l’Université de Nantes etc.) avec un
double objectif :
1. Identifier de nouvelles souches de micro-algues inhérentes aux marais, encore jamais exploitées, et tester différents modes optimaux de production de biomasse.
2. Former les techniciens et les ingénieurs à la culture de micro-algues et à la production par des équipements adaptés. Une licence pro sur la thématique des micro-algues sera d’ailleurs créée à l’Université de Nantes qui viendra renforcer le volet formation de cette PRI.
Atlanpole Blue Cluster aide au montage du projet en partenariat avec la SEM Régionale des Pays de la Loire. Le démarrage est prévu précisément en ce moment !

- La mise en place de la Plateforme micro-algues / Biocarburant pour relever le défi de la production de biocarburant algal à l’échelle industrielle (de préférence biokérosène),un travail est entamé depuis janvier 2009 au développement d’une plateforme de R&D.

- La mise en place d'un Institut des micro-algues qui agisse comme un outil performant, pour adapter, inventer des procédés, perfectionner des méthodes existantes et opérer une réduction drastique des coûts pour la production de micro-algues. Cet objectif de réduction passe par une valorisation des co-produits. L’IFREMER a lancé un audit des produits et savoir-faire propriétaires générés via le laboratoire de Jean-Paul Cadoret ainsi qu’une étude de faisabilité. Il a également inscrit le soutien du développement de cet institut dans son schéma quadriennal 2009 – 2010.

De telles structures peuvent permettre à la France et à l'U.E. de relever le défi d'une filière de production de biocarburant algal structurée et rentable, filière souvent tournée en dérision ces dernières années par les lobbyistes pétroliers... jusqu'à ce que les géants du pétrole eux-mêmes s'y investissent !

Sources : sites liés. Photos 1, 2, 3, 4 © Atlanpole Blue Cluster

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S3D veut transformer les résidus de la pêche en biocarburant



NANTES - (France - U.E.) - 26/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - La société française S3D (Solutions pour les Déchets et le Développement Durable), récompensée en avril dernier par le «Prix actine stratégie Innovact» et choisie par l'ADEME, voici quelques jours, pour assurer le suivi d'installations de méthanisation, a décidé d'appliquer sa technologie Valorfat®, de retraitement des graisses animales en biocarburant à la filière hallieutique. Ce but peut être atteint au travers d’un consortium formé entre S3D, le GEPEA (laboratoire du génie des procédés) et IFREMER (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). L’objectif est de concilier les intérêts de la filière halieutique, à court terme, à la problématique environnementale et énergétique à long terme.

Le procédé Valorfat® mis au point par S3D permet la production d’énergie (co-génération), via la préparation d’un biocarburant à partir de graisse animale et sa combustion dans un groupe électrogène. Le rendement est proche de celui obtenu avec du gasoil alors que les émissions de NOx et de particules sont diminuées de 80%. Forte de son succès, S3D veut appliquer désormais sa technologie à la filière halieutique. C'est une filière énergétique très intéressante qui se confirme donc en France et que j'avais déjà commencé à évoquer dans un article du 15 mai 2009
à propos des recherches faites au Vietnam, entre autres, dans le cadre du programme ENERFISH. Rappelons que le Vietnam a été le premier pays à produire du biocarburant à partir de graisses de poisson-chat (silure) dès 2006. En deux années, la configuration industrielle a considérablement évolué et les futurs protagonistes européens de ce marché prometteur semblent prendre plus précisément leurs marques. En France si Copalis semble avoir abonné la partie dans le domaine du biocarburant à partir des graisse de poissons, il est devenu le fournisseur mondial d’ingrédients marins naturels vers les marchés de la nutraceutique, de l’alimentation fonctionnelle, de la nutrition animale et des cosmétiques. Quant à Agriopale avec qui Copalis avait formé le projet de s'associer en 2009, il ne semble plus s'intéresser non plus au retraitement des déchets de la pêche et des graisses de poissons.
S3D pourrait avoir ainsi le champ libre dans ce domaine, en France en tout cas.

A la base de cet intérêt pour les déchets de poissons, plusieurs constats que l'on peut résumer ainsi :
- Les rejets en mer liés à la pêche industrielle ont un impact néfaste sur l’environnement. L’évolution de la réglementation européenne et ses nouvelles contraintes, notamment l'introduction d’une baisse des quotas de pêche, rapprochées de la hausse des prix du carburant et du coût de l’enlèvement des déchets nécessitent la mise en place de solutions nouvelles. La valorisation énergétique des déchets issus de la pêche est une de ces solutions.
- Le potentiel d’exploitation des huiles issues des co-produits aquacoles représente 5 à 10% du poids total des co-produits de la pêche, soit un pourcentage transformable en huile et utilisable en combustible. Ainsi, pour un volume de rejet en mer de 1 332 000 tonnes (zone de pêche de l’Atlantique Nord), on obtient un gisement potentiel de 100 000 tonnes de biocarburant (en considérant que 7,5 % est transformable en biocarburant).
- Le biocarburant semble être l’énergie renouvelable d’avenir pour le secteur du transport : les états européens ont pour obligation d’atteindre 10 % d’énergies renouvelables pour le secteur des transports en 2020 et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 35 % dès 2010 par rapport aux gaz habituels puis de 50 % à partir de 2017.

Sources : Sites liés et DP Convention Biomarine. Photo © Plos One

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Wednesday, May 25, 2011

SQUID, le convertisseur d'AlbaTERN à l'EMEC



MIDLOTHIAN - (Royaume-Uni-U.E.) - 25/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Selon The Engineers, c'est la société écossaise AlbaTERN qui sera l'un des tous premiers utilisateurs des nouvelles installations de l'EMEC dont je faisais état hier sur ce blog, pour tester son nouveau convertisseur d'énergie des vagues évolutif appelé SQUID (ce qui signifie en français "calmar"). A tout seigneur tout honneur, cette technologie écossaise développée depuis quatre ans, à l'abri des regards et des médias, ce petit convertisseur va pouvoir sortir de l'ombre et profiter des installations de l'EMEC pour vérifier ses capacités.

Si le dispositif SQUID est ainsi appelé c'est qu'il a bel et bien l'apparence d'un calmar dont il s'inspire en particulier avec ses bras en formes de longs tentacules qu'il laisse traîner à la remorque. C'est un dispositif très simple, très peu encombrant, extrêmement aisé à mettre en place et qui produit très peu d'électricité : autrement dit un dispositif idéal pour un usage individuel, le premier dispositif d'énergie marine, à ma connaissance, possible à utiliser individuellement. Ce n'est pas rien ! surtout rapporté aux besoins des nombreuses communautés insulaires à travers le globe dépendantes d'énergies extrêmement onéreuses.

Comment ça se présente ? C'est un absorbeur d'énergie des vagues qui ressemble à un gros ballon rempli d'eau (une seule représentation infographique est disponible). Positionné juste sous la surface des flots, l'absorbeur se laisse bercer par le passage des vagues, l'énergie créée par ce mouvement entraînant un générateur qui produit de l'électricité. On peut difficilement faire plus simple ! David Campbell, le directeur financier d'AlbaTERN, a déclaré : "Peu coûteux à construire il est aussi peu coûteux à déployer, exploiter et entretenir. C'est un dispositif idéal pour fournir de l'électricité à une maison individuelle, à des collectivités éloignées vivant à proximité de la mer, ou à tout autre utilisateur n'ayant pas accès au réseau électrique conventionnel tels que les fermes piscicoles par exemple. Nous recevons des marques d'intérêt en provenance du monde entier ".

Le dispositif SQUID sera testé à l'EMEC dès cet été. Des déclinaisons plus puissantes de cet absorbeur individuel pourraient être proposées dans un proche avenir. AlbaTERN pourrait les développer en fermes houlomotrices incluses dans son grand projet WaveNet (un nom très répandu sur internet !) sur lequel il reste très mystérieux si ce n'est que l'on sait qu'il se composera de plusieurs convertisseurs d'énergie houlomotrice. Rester évasif semble être d'ailleurs la profession de foi d'AlbaTERN dont le site est exemplaire à ce sujet !

Sources : sites liés. Photo SQUID ©AlbaTERN

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Tuesday, May 24, 2011

EMEC : accord stratégique avec le canadien " FORCE"



ORKNEY ISLANDS (Royaume Uni - U.E) - 24/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - L'EMEC (European Marine Energy Centre) faisait savoir, voici peu, sa volonté, d'agrandir son centre d'essai en mer situé aux Iles Orcades avec deux nouveaux emplacements spécialement dédiés aux prototypes à petite échelle de technologies d'énergies renouvelables marines. Financé par le ministère britannique de l'énergie et du changement climatique (DECC), l'un des deux emplacements se situera à Scapa Flow au nord-ouest de la baie Sainte-Marie et sera dédié aux dispositifs houlomoteurs, tandis que l'autre sera situé à Shapinsay Sound au large de Head of Holland et concernera plus spécifiquement les dispositifs d'énergie hydrolienne. Le directeur général de l' EMEC, Neil Kermode, a justifié ces deux nouvelles extensions en déclarant, non sans humour, qu'il était " indispensable que les développeurs de prototypes puisse tremper leurs pièces de métal dans l'eau. "
Ces deux nouveaux sites d'essai permettront de tester soit des prototypes de petites tailles soit des technologies différentes de celles testées jusqu'alors et ce dans un environnement marin moins violent que celui du site habituel de l'EMEC.

Peu de temps après avoir annoncé cette extension, l'EMEC a fait savoir à la Conférence All Energy d'Aberdeen, qu'il venait de signer un impotrant accord stratégique avec le Fundy Ocean Research Center for Energy (FORCE) le centre de R&D de technologies marines le plus important du Canada (et le meilleur concurrent de l'EMEC !) dans le but " d'aider l'industrie des énergies marines renouvelables à progresser à travers le monde ". Ainsi, les deux plus importants centres de recherches mondiaux de R&D en matière d'énergie renouvelables marines sont donc désormais unis pour coordonner leurs efforts et pour mener " une recherche plus intelligente, plus rapide, plus sécurisée et plus fiable " , si l'on en croit les déclarations de John Woods, Président du FORCE qui a ajouté : " Deux têtes valent toujours mieux qu'une."

L 'EMEC dont le site a été choisi pour l'excellence de sa ressource houlomotrice et hydrolienne mais aussi pour ses facilités de raccordement au réseau et ses installations portuaires est devenu en quelques années synonyme de centre mondial d'excellence en matière de R&D d'énergies renouvelables marines avec 11 projets, soit en tests soit en fabrication sur sites. Les installations ont été agrandies une première fois en 2010, pour atteindre un total de cinq postes câblés sur le site houlomoteur et de sept sur le site hydrolien auxquels il faut ajouter les deux derniers sites créés pour les dispositifs à petite échelle dont je parlais en début d'article. Ce qui permet à Richard Morris, directeur commercial de l'EMEC, de déclarer : " Il y a eu plus de convertisseurs d'énergie marine connectés au réseau à l'EMEC que sur tout autre site au monde. Au cours des huit dernières années, l'EMEC a acquis une connaissance approfondie et une expérience de tout premier plan qui en font un leader mondial incontesté. Nous sommes heureux de mettre le savoir-faire de notre centre d'essai pour tester de nouveaux dispositifs dans d'autres pays. Selon RenewableUK, l'industrie des énergies marines renouvelables pourrait créer 10.000 emplois d'ici 2020 au Royaume-Uni. L' EMEC est ravi de collaborer avec le FORCE et les leaders de l'industrie pour renforcer les promesses que ces sources d'énergies propres offrent. "

De son côté, le (FORCE) Fundy Ocean Research Center for Energy est situé dans le secteur du Minas Passage de la baie de Fundy en Nouvelle-Écosse (Canada) , connu pour avoir les plus fortes amplitudes de marées sur la planète ; des estimations ont indiqué que jusqu'à 2500 MW pouvaient être extraits en toute sécurité de cette zone c'est à dire plus que la demande totale d'électricité de la Nouvelle-Écosse. Le FORCE a d'ores et déjà prévu d'accueillir quatre des technologies hydroliennes les plus avancées du monde d'ici 2012 et a lancé la fabrication de quatre câbles sous-marins d'une capacité totale combinée de 64 MW, ce qui est en fait la plus grande capacité disponible au monde. L'ensemble de ces projets totalisant un investissement d'un montant de 100 millions de dollars.

Du côté des industriels qui testent en ce moment des technologies marines sur l'un et l'autre de ces deux sites mondiaux majeurs, les réactions sont aussi très enthousiastes et optimistes.
Ainsi pour Atlantis Resources Corporation, fabricant de la plus puissante hydrolienne actuellement construite au monde, dont les projets sont mis en place en Inde, en Australie et au Royaume Uni (Pentland Firth) : " Atlantis s'est engagé depuis le début et pour le long terme dans des tests à grande échelle en vue de programmes commerciaux à la fois avec le FORCE et avec l' EMEC. Les deux établissements offrent d'excellentes installations d'essais dans les conditions océaniques souhaitables pour des dispositifs captant l'énergie des courants. Cet accord va renforcer ces deux grandes organisations qui sont déjà les chefs de file mondiaux du secteur de l'énergie marine. C'est aussi et surtout une excellentes nouvelle pour l'industrie des énergies marines qui ne peut que se réjouir que ces deux géants s'engagent à travailler ensemble pour partager les leçons apprises. "
De même pour OpenHydro qui " soutient avec détermination ce partenariat et ce partage de connaissances entre l'EMEC et le FORCE. Ce partenariat offre la perspective d'avantages à long terme pour des technologies que nous allons commercialiser. Notre expérience sur les deux sites à la fois est partie intégrante de notre technologie et de son développement. Nous espérons que ce partenariat permettra de mieux développer les pratiques et les normes pour soutenir une industrie des énergies marines renouvelables parvenue à un moment critique de son histoire. "

Sources : Sites liés Photo Atlantis Resources Corp.

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Monday, May 23, 2011

WAVENRG : la simplicité comme principal atout



PARIS/GDANSK- (France/Pologne - U. E.) - 23/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - J'ai pris l'habitude dans ce blog de tenir les lecteurs informés d'inventions en cours d'essais qui ne jouissent pas toujours de couverture médiatique importante. C'est précisément le cas du système houlomoteur WAVENRG inventé par Slawomir Klukowski. Le petit prototype actuellement testé dans un bassin à houle du Centre des Techniques Navales de Toulon (France) en collaboration avec l'Université de Technologie de Gdansk (Pologne) a confirmé le bon fonctionnement du système. Le système WAVENRG de centrale houlomotrice est couvert par un brevet déposé en 2008. WAVENRG est constitué d'un flotteur qui permet de transformer l'énergie d'un fluide en mouvement en énergie mécanique. D'après son inventeur, Slawomir Klukowski, la réalisation industrielle d'un tel système serait très simple (c'est même là son atout principal) et "ne nécessiterait pas d'installation sous-marine onéreuse, ce qui réduit ainsi les coûts de fabrication et d’entretien."

Comment ça marche ? WAVENRG est composé d’un flotteur solidaire d'une colonne où se trouve un arbre de transmission. Le mouvement des vagues met en roulis le flotteur à la surface de l'eau, faisant dévier l'axe de la colonne. Une hélice, attachée à l'extrémité de ce dernier, se déplace sous l’eau, provoquant ainsi sa rotation. Sa forme est étudiée pour être mise en rotation en sens unique quelle que soit l’orientation de débattement de la colonne. Dans un second temps, l'arbre de transmission entraîne soit un générateur classique, soit un générateur spécifique à faible vitesse de rotation. Le courant électrique ainsi créé est transmis par les câbles électriques au réseau sur la terre ferme. Le flotteur est ancré au fond marin par des câbles, lui permettant de se balancer sur les vagues, mais l'empêchant de tourner autour de son axe vertical. Reliés en réseau, les flotteurs peuvent avoir d’autres utilités : en plus de la production d'énergie, ils pourraient tenir lieu de balises afin de délimiter les entrées des ports, les zones dangereuses, etc...

Les travaux d'étude et de développement réalisés par l' Université de Technologie de Gdansk et le Centre des Techniques Navales (CTO) portent notamment sur : 
- la réalisation de calculs et la vérification expérimentale de la puissance développée par la turbine en fonction du diamètre des pales, de leur nombre et de leur distance par rapport à l'axe de rotation pour différentes vitesses d'écoulement d'eau sur la turbine. 
- la réalisation d'un prototype de centrale houlomotrice WAVENRG avec un diamètre de pales variant de 0,3 à 1 m, et une hauteur de colonne de 2 m ; l'étude du comportement du flotteur en fonction de la houle et les mesures de la puissance fournie par la turbine 
- l'optimisation de la forme des pales de la turbine 
- l'optimisation de la forme du flotteur pour augmenter son roulis 
- l'étude de l'influence gyroscopique du générateur qui se trouve à bord de la centrale sur la trajectoire de la turbine dans l'eau.

D'après son inventeur, le système WAVENRG peut d'autre part favoriser une meilleure utilisation de la surface disponible pour la production d'énergie électrique en mer, en étant notamment implanté entre les éoliennes offshore dont l'espacement est de 600 à 1000 mètres. Les flotteurs du système WAVENRG disposés autour des pylônes des éoliennes pourraient faire office de zone de protection contre d'éventuelles collisions de matériaux ou simplement délimiter la zone occupée par les éoliennes en servant de balises lumineuses flottantes. Enfin, dernier avantage, mais non des moindres, de ce système houlomoteur plein de ressources : grâce à son hélice il peut fonctionner également comme une hydrolienne, pour peu qu'il y ait suffisamment de courant marin à l'endroit où il est arrimé. L'objectif de l'inventeur est maintenant de participer avec WAVENRG au deuxième appel à projet dans le cadre du programme NER300 initié par L'Union Européenne qui aura lieu fin 2012. Ce programme exige la construction d'une ferme en mer avec un seuil de puissance minimal de 5MW avant fin 2017.
Bonne chance à ce projet dont vous pouvez retrouver la démo en video ICI.

Sources : Sites liés

Photos © WARENG

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Friday, May 20, 2011

All-Energy : système de levage pour l'industrie des énergies renouvelables offshore


ABERDEEN (Ecosse) -20/05/2011- 3B Conseils - L’usine chimique Aubin a lancé son Gel Lift System qui peut être utilisé pour installer des infrastructures d’énergies renouvelables offshore utilisant le vent, les vagues et les marées sur le site All Energy à Aberdeen, en Écosse.

Cette technologie, développée en partenariat avec l'ingénierie Subsea Ecosse,utilise un nouveau gel de faible densité et respectueux de l'environnement, selon Aubin. La technologie GLS Aubin peut prendre en charge des infrastructures de plus de 1000 tonnes et les installer jusqu’à 100 mètres de profondeur.

Le Directeur général d’Aubin, Paddy Collins, a déclaré: "La technologie GLS permettra aux développeurs des énergies offshore renouvelables de mettre des turbines en place dès leur sortie d’usine, sans avoir à attendre que l’ensemble des unités soient assemblées. Chaque éolienne coûte jusqu'à 5 millions de livres sterling et occupe beaucoup d’espace sur les chantiers de construction, il est extrêmement utile de proposer un système qui permette d’installer les turbines au fur et à mesure de leur construction. Cela permet une mise à disposition rapide des turbines sur le marché. Les installateurs n'ont pas à engager des fonds pour louer ou acheter un bateau ni à attendre qu’une entreprise soit disponible pour installer ces infrastructures. Nous avons étudié le marché et aucune offre propose la même flexibilité que la technologie GLS."

Article BB 3B Conseils

Sources: sites liés

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Thursday, May 19, 2011

La Chine intègre la technologie Converteam à ses éoliennes offshore


SHANGHAÏ - (Chine) - 19/05/2011 - 3B Conseils - Les chinois ont intégré la technologie Converteam à leurs démonstrateurs de turbines éoliennes offshore.

La société Chinoise Envision Energy va utiliser le générateur Converteam pour son nouveau prototype (DD-PMG) et le convertisseur MV3000 à pleine puissance, pour ses turbines éoliennes offshore GC-1, d'une capacité de 3,6 MW.

Dans un premier temps, Envision va construire deux éoliennes offshore qui devraient être mises en service au Danemark en 2012 pour les tester et valider cette nouvelle technologie.

Dans un accord séparé, Converteam a également prévu la livraison de 350 convertisseurs modulaires Prowind d’une puissance de 1,5 MW pour la production d’énergie éolienne en Chine.

Les convertisseurs pour ces éoliennes seront fabriqués à l'usine de Converteam à Shanghai, et seront conçus pour des générateurs à induction et pourvus d’une double alimentation.

Anders Rebsdorf, Directeur du centre de recherche d’Envision Danemark, a déclaré que «L’éolienne offshore GC-1 sera un élément clé de notre offre d'éoliennes, ce qui permettra d'optimiser le potentiel économique et environnemental de l'énergie éolienne. En choisissant Converteam pour la GC-1 nous allons renforcer une relation de coopération, établie depuis notre entrée sur le marché éolien en 2007, et intégrer ainsi des convertisseurs de puissance Converteam dans nos turbines."

Traduction CL

Source: sites liés


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Wednesday, May 18, 2011

Eolien offshore : STX France et la région des Pays de la Loire investissent

SAINT-NAZAIRE (France - UE) 18/05/2011 - 3B Conseils - STX France estime à 100 millions d'euros les investissements nécessaires au développement de ses diversifications dans les énergies marines renouvelables. Ces investissements s'effectueraient à Saint-Nazaire, mais aussi sur d'autres sites proches d'autres champs éoliens offshore en France.

Jacques Hardelay, directeur général de STX France, compte en particulier sur l'appel d'offres de l'État français pour des parcs totalisant 3.000 mégawatts, qui doit être bouclé d'ici la fin de l'année, il cible plus largement le marché européen où 7.200 éoliennes doivent être posées d'ici à 2020. (lire aussi article sur la diversification de STX-France).

Le 12 mai dernier, le chantier naval a estimé à 200 millions d'euros de chiffre d'affaires de potentiel dans ce domaine, ce qui permettrait de créer 600 emplois nouveaux chez STX et ses sous-traitants.

La diversification des chantiers STX de Saint-Nazaire , correspond à la fois à la nouvelle politique développée par le gouvernement français en faveur des énergies renouvelables de la mer et les accords récents que le chantier avaient déjà pris avec plusieurs acteurs, dont DCNS et le Port du Havre.


Jacques Auxiette, président de la région des Pays-de-la-Loire, et Jacques Hardelay, directeur général de STX-France, ont signé “trois conventions d’aide à l’innovation” concernant les projets Fondéol (fondations pour les éoliennes off-shore), Poséole (bateau pour la pose d’éoliennes) et Wattéole (sous-station électrique pour les champs éoliens off-shore).

le projet Poséole

La Région allouera 1,141 M€ à STX et le reste de sa subvention de 2,23 M€ – soit 1,09 M€ – aux autres partenaires travaillant sur ces trois projets. “L’objectif : faire des EMR (Energies marines renouvelables, ndlr) une carte maîtresse de l’économie régionale dans les dix ans à venir”, a expliqué le conseil régional.

Fondéole, des fondations innovantes pour éoliennes.
Pour ces dernières, les partenaires associés dans le projet (STX Solutions, STX France, Centrale Nantes et EMCC) ont adopté une démarche en trois axes : établir un état de l'art de l'ensemble des champs éoliens offshore en Europe et assurer une veille technologique tout au long du projet, développer les outils, méthodes et processus de calculs pour les fondations pour éoliennes (fondation gravitaire béton, mixte acier/béton, transportable et auto-installables, une ou plusieurs fondations de type jacket, fondations mixtes.

La région Pays de la Loire est directement concernée par le premier appel d'offres national sur l'implantation des champs d'éoliennes offshore avec le site du banc de Guérande et du site des Deux Iles (au large de l'île d'Yeu et Noirmoutier) qui connaît un nouveau développement et a décidé 30 millions d'euros sur 10 ans d’investissements pour les EMR et aurait déjà consacrée 6 millions d'euros aux énergies marines renouvelables.


Article : BB
Sources : Le Télégramme 12 mai , Usine Nouvelle 13 mai, La Tribune 16 mai.

Monday, May 16, 2011

Dunkerque : un des futurs clusters régionaux de l'éolien en mer


DUNKERQUE - (France- U.E.) - 17/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - L'expérience de Dunkerque dans le domaine de l'éolien offshore a déjà commencé. En 10 mois la ville a contribué, au sein de son Grand Port Maritime (3ème port français en eaux profondes), au pré-assemblage de 100 éoliennes V90 de 3MW du parc éolien offshore britannique de Thanet (actuellement le plus grand du monde) sur une base logistique de 8 ha au Môle 3 du port concédé au géant danois Vestas. La présence sur le territoire du levageur belge Sarens France, spécialiste des grues de forte puissance, et l’expérience des manutentionnaires Barra & Dewulf, a été un atout pour cette intervention.

A la suite de cette première collaboration réussie avec Vestas, Dunkerque Port a développé deux offres foncières dites "bord à quai" pour l’implantation d’activités industrielles et logistiques et entend poursuivre la structuration de sa filière industrielle, entouré d'une trentaine d'entreprises nationales et internationales. Expert en offshore pétrolier et gazier, Dunkerque, 1ère plate-forme énergétique d'Europe, entend donc aussi désormais se positionner en tant que leader pour intégrer le cluster France éolien en cours de constitution à travers plusieurs clusters régionaux compétitifs. Candidat en décembre 2010 dans le dossier de constitution du cluster WINDUSTRY FRANCE 2.0 (PDF téléchargeable ICI) porté par le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et déclaré éligible en février 2011. La réponse du gouvernement pour une labellisation est attendue en juin prochain.

Une présentation du projet complet sera faite à la mi-juin lors des Assises de la mer de Dunkerque (cf. calendrier du blog) où la ville fera valoir ses atouts par la voix de Michel Delebarre - ancien Ministre, Député maire de Dunkerque et Président de la Communauté urbaine de Dunkerque (Dunkerque Grand Littoral), avec les soutiens du SER (qui regroupe 500 entreprises adhérentes), de FEE (France Energie Eolienne) rattaché au SER et réunissant plus de 230 membres professionnels participant au développement de la filière éolienne en France, du Grand Port Maritime de Dunkerque, de l'agence de développement économique Dunkerque Promotion, du Pôle Energie 2020, pôle d'excellence régionale, et ,enfin, du MEDEE pôle phare de la recherche technologique de la maîtrise énergétique des entraînements électriques.

Dunkerque a compris depuis un moment déjà que les besoins de l’éolien offshore recoupaient en partie les savoir-faire de l’offshore pétrolier et gazier pour lesquels la ville et le port disposent de nombreux atouts. La concentration de compétences dans les secteurs de l’énergie, la métallurgie, la mécanique et la logistique est exceptionnelle comme en témoigne la présence sur le territoire d’ASCOMETAL (producteur d’aciers spéciaux), de GTS Industries (leader mondial des grosses tubulures soudées et acteur incontournable de tous les grands projets offshore), EUROPIPE (fournisseur de fondations tubulaires), de CMP (chaudronnerie lourde,) filiale du groupe Entrepose Contracting, et d'une trentaine d'autres entreprises parmi lesquelles Actenium groupe Vinci Energies (génie électrique, matériels et équipements électriques),
SDI groupe DEME (spécialiste de l’ingénierie environnementale et marine), EIFFEL ETCM (leader de la construction métallique), BCM Baudin Chateauneuf Metalnord (chaudronnerie) SDV Bolloré Logistic group (logistique et transport multimodal).

Dunkerque entend aussi mettre pleinement à profit son positionnement géographique stratégique à proximité des projets éoliens offshore de la côte Atlantique (façade Manche/ Mer du Nord mais aussi côtes anglaises, néerlandaises, allemandes et danoises) pour s'ouvrir au vaste marché européen comme il l'a déjà fait avec le projet Thanet. La région de Dunkerque au titre de l’une des plus grandes réserves foncières d’Europe (3000 ha disponibles) associée aux infrastructures portuaires, permet à un porteur de projet de répondre rapidement aux besoins logistiques ou industriels du marché que ce soit en matière de sites de stockage, de montage industriel, de fabrication de composants, de préparations finales des sous-ensembles, de production, d' assemblage, de maintenance ou de raccordement.
Dunkerque qui n' en finit pas d'aligner les atouts en faveur d'une position de futur pôle majeur de l'éolien en mer, souhaite enfin communiquer plus largement sur cette activité. Pour preuve de sa détermination, la ville accueille les 14 et 15 juin prochains : Les Journées techniques européennes de l’éolien offshore, important rendez-vous professionnel dans le cadre de la mise en place du cluster. Les acteurs mondiaux de l’éolien offshore y sont attendus (cf. notre calendrier).


Sources. Sites liés, EURO RSCG.

Photos 1 : Carte de Dunkerque et du port 2 : Turbines et mâts d'éoliennes entreposés sur le port de Dunkerque © Vent de l'Artois 2009. 2. Pales d'éoliennes sur le port de Dunkerque © Vent de l'Artois 2009


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Sunday, May 15, 2011

L'éolien en mer concurrentiel d'ici 2025



LONDRES - (Royaume Uni - U.E.) - 16/05/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Selon la récente étude-sondage Offshore Proof menée par PWC (PricewaterhouseCoopers) auprès de plusieurs représentants gouvernementaux à travers le monde et publiée le 12 mai 2011, l'industrie de l'éolien en mer devrait atteindre des prix compétitifs avec ceux des autres technologies énergétiques d'ici 15 ans. L'étude précise même que la plupart des organismes gouvernementaux pensent que l'éolien offshore pourrait se passer de toute subvention étatique d'ici 10 ans.

Globalement positive pour l'éolien offshore, l'étude s'interroge cependant sur le fait que, malgré les résultats spectaculaires et le développement extraordinaire dans les pays d'Europe du Nord, "certains gouvernements soient toujours partagés entre opinions positives et opinions négatives à propos de cette technologie". Pour PWC, les cinq prochaines années apparaissent comme décisives dans la lutte que l'éolien en mer doit mener pour prouver sa valeur par rapport à l'éolien terrestre, même si les opérateurs de projets éoliens offshore sont d'ores et déjà généralement considérés comme aussi compétents et efficaces que leurs homologues onshore. Ainsi moins d'un développeur offshore sur cinq dit avoir rencontré des difficultés supérieures à celles qu'il avait initialement prévues et la grande majorité des développeurs se déclare satisfaite du retour sur investissement confortable offert par les parcs éoliens offshore.

Pour l'heure, plus de 80% des développeurs européens engrangeraient des taux de rendement interne de 10-15% pour des coûts de construction estimés entre $3 à 5 millions de dollars (€2,1 à 3,5 millions par MW). Pour les développeurs asiatiques qui ont répondu à l'enquête - la Chine, le Japon et la Corée du Sud planifient d'importants projets éoliens offshore - les estimations sont similaires concernant les coûts de construction.

Autre fait déjà connu mais confirmé par cette étude, l'industrie éolienne en mer a bénéficié des retombées de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Interrogés par PWC avant la catastrophe de Fukushima, la plupart des investisseurs privilégiait la solution nucléaire. Interrogés à nouveau six semaines plus tard, les 3/4 des répondants du même groupe avaient déplacé leur préférence d'investissement du nucléaire vers l'éolien offshore.

Les zones d'ombre qui subsistent dans le développement de l'éolien offshore concernent les questions liées aux menaces pesant sur la chaîne d'approvisionnement. 4/5 des répondants craignent en effet la pénurie de composants et de navires d'installation. Alors que 42% des personnes interrogées s'attendent à ce que le coût des éoliennes offshore diminue, 25% pensent au contraire que face à la demande exponentielle et à l'augmentation du coût des matières premières, le coût de l'éolien offshore va aller en s'accroissant.

L'étude répertorie six défis lancés à l'industrie éolienne dans les années qui viennent ; ce secteur industriel devra les relever ou... disparaître ! Ces défis concernent la réduction des coûts, la maitrise du risque financier de construction, la sécurisation de la chaîne d'approvisionnement, les accès au réseau, l'attractivité financière et la sécurité de rendement. Des mouvements positifs ont d'ores et déjà été constatés. Ainsi, dans le domaine de l'attractivité financière, il apparait que les 2/3 des institutions financières européennes pensent que le risque financier a été réduit au cours des deux dernières années en matière d'investissement dans l'éolien offshore. 9% seulement pensent le contraire. En matière de sécurisation de la chaîne d'approvisionnement, 64% des développeurs sont satisfaits de la façon dont ils ont géré ce risque jusqu'ici.

L'étude Offshore Proof a été menée de décembre 2010 à février 2011 auprès de représentants de 6 gouvernements européens et de 2 gouvernement asiatiques ayant des programmes éoliens offshore significatifs mais aussi auprès de développeurs, d'équipementiers, de distributeurs d'électricité et d'institutions financières internationales.


Sources : Sites Liés.

Photo : Parc éolien offshore de Thanet (Royaume Uni), actuellement le plus grand parc éolien offshore du monde.


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Friday, May 13, 2011

Conseil européen : « Aucune politique de l'énergie sans ingénieurs ».


Bruxelles – (UE) – 13/05/2011 – 3B Conseils - Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen place l’énergie en tête des agendas politiques avec comme première préoccupation, la sécurisation de l'approvisionnement dans le cadre de la présidence hongroise de l’Union européenne qui prendra fin le 31 juin. Le World Energy Outlook 2010 de l'Agence internationale de l'énergie présente une hausse globale de 30% de la demande d'énergie d’ici à 2035, 93% de cette croissance proviendront de pays non membres de l'OCDE, 36% proviennent d'un pays, la Chine.

La deuxième préoccupation est les prix du pétrole et du gaz dont l’augmentation est dûe à leur raréfaction. Leurs cours sont devenus très volatils, avec des hausses importantes en 2008 et 2011, et devraient continuer à augmenter. En contrepartie, la hausse des prix peut conduire à une utilisation plus modérée de l'énergie. Depuis les premiers chocs pétroliers en 1973, l'intensité énergétique (la consommation d'énergie par unité de PIB produite) a diminué de 40% à 50% dans les pays industrialisés.

Le troisième défi est d’ordre environnemental. C’est le mérite de la Conférence de Copenhague fin 2009 d’avoir démontré qu’il fallait agir collectivement pour lutter contre le changement climatique.

Pour la première fois, en février 2011, un Conseil européen avait été consacré à fixer des priorités stratégiques dans le domaine de l'énergie, avec :

  • la mise en place d’un marché intérieur de l'énergie d'ici 2014,
  • davantage d’investissement dans les infrastructures énergétiques et le gaz
  • les interconnexions pour le gaz et l'électricité, l'adaptation des réseaux, sur le rivage et au large des côtes.
  • la croissance à faible intensité carbonique, avec des politiques climatiques très ambitieuses alors que nous sommes en pleine période de crise économique, et le démarrage d’une nouvelle croissance verte « pierre angulaire de la stratégie de UE pour 2020 ».
Le prochain Conseil européen du 24 juin permettra d'évaluer si les programmes de réforme nationaux des États membres ont fait les bons choix.

« Le chiffre d'affaires sur les marchés européens pour les produits à faible émission de carbone, en faveur de l'environnement et des technologies vertes s’élève à 300 milliards d'euros et ils fournissent de l'emploi à 3, 5 millions de personnes ».

La feuille de route pour 2050 en ce qui concerne la diminution des émissions carbones a été présentée par la Commissaire Connie Hedegaard le 8 mars 2011. Les dirigeants ont également décidé que les marchés publics pour les bâtiments publics et les services répondront à des normes d'efficacité énergétiques à partir de 2012 (cf. le plan d'efficacité énergétique (8 mars également) du Commissaire Günther Oettinger). Ces défis nécessitent des investissements majeurs. Les estimations de la Commission montrent que dans les 10 années à venir, 1 milliard d'euros seront nécessaires pour investir dans les infrastructures de production et de transport. Le secteur privé doit prendre les devants, mais les pouvoirs publics doivent encourager les investissements.

A travers le budget de l'Union, il y a un risque que la pression actuelle sur les budgets nationaux entraîne des réductions de croissance. Ce serait dramatique! Les investissements dans la sécurité énergétique et les technologies innovantes sont des moteurs de la croissance économique. C'est pourquoi les dirigeants européens ont convenu que dans la conduite de l'assainissement budgétaire, les dépenses favorisant la croissance durable dans les secteurs tels que l'énergie et l'innovation demeurent une priorité. "Je suis heureux de voir que certains États membres ont déjà choisi le maintient, voire l'augmentation des investissements publics dans ces domaines."

L'UE a investi près de 4 milliards d'euros dans les interconnexions, les projets off-shore éoliens et les projets de captage et de stockage. L'effet de levier est spectaculaire. Pour les 2,3 milliards d'euros investis dans les interconnexions, par exemple, la Commission européenne a calculé que cela engendrerai des investissements nationaux et privés, d’une valeur de quelques 22 milliards d'euros pour les 3-5 prochaines années. Une multiplication par 10! La Commission européenne présentera son rapport en Juin au Conseil sur les besoins d'investissement et des suggestions pour les couvrir.

Le Gaz et le charbon représentent actuellement une part importante de notre bouquet énergétique. Cela peut changer si nous sommes capables de faire preuve d'innovation. 12 projets pilotes ont été lancés en Europe sur le captage et le stockage de l’énergie.
Une question ouverte aujourd'hui dans l'UE porte sur les gaz non classiques. Nous savons que pour les États-Unis, le gaz de schiste a rapidement créé des opportunités de marché énormes. Des rapports récents montrent que le potentiel en Europe est prometteur. D’un autre côté, nous ne pouvons pas négliger les effets sur l'environnement. Nous devrons répondre à cette question très attentivement.(abrogation des permis exclusifs de recherches d'hydrocarbures non conventionnels et interdiction de leur exploration et leur exploitation sur le territoire national, Assemblée nationale)

Les événements récents au Japon ont à nouveau souligné l'importance de la sûreté nucléaire dans le monde entier et le Conseil européen de mars l’a longuement évoqué. Ce n'était pas un débat sur le choix de l'énergie nucléaire en lui-même, nous respectons l'autonomie des États membres. Nous avons tiré les leçons de ces événements.

"Nous avons souligné que seuls les plus hauts standards de sécurité sont acceptables dans l'UE et que nous attendons de nos pays voisins d'avoir une approche similaire. En décembre, le Conseil européen évaluera les premiers résultats sur la base du rapport de la Commission européenne. La sûreté nucléaire restera un sujet de préoccupation pour le Conseil européen…. (alors que l’accident de FUKUSHIMA est considéré comme accident maximal dans le réacteur N°1 ) Bien sûr, nous ne réussirons que si les esprits novateurs trouvent des solutions intelligentes. Aucune politique de l'énergie sans ingénieurs ».

Article BB, traduction MG, 3B Conseils

Sources :


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