Thursday, April 28, 2011

Le Mans Wind Cluster et les métiers de l'éolien offshore



LE MANS - (France - U.E.) - 29/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - L’appel à projet** qui va être lancé en mai 2011 pour ouvrir le marché des éoliennes en mer (offshore) fait régner une agitation bienvenue et trouve des échos dans plusieurs villes françaises : Brest (cf. articles du 9 mai 2009, 29 octobre 2010 et 1 mars 2010, Nantes - St-Nazaire - Le Havre (cf. article du 26 janvier 2011), Bordeaux (cf. article du 7 décembre 2009), le Mans (sujet d'aujourd'hui) et Dunkerque bientôt (j'y reviendrai sous peu).
Pour l'heure Le Mans entend bien être en bonne position sur la ligne de départ pour la compétition de l'éolien offshore français. Rappelons que la France qui a la chance de bénéficier d'une ressource éolienne terrestre et offshore parmi les 5 plus importantes de la planète n'en fait encore qu'un usage "timide". Il est donc temps de réagir et c'est d'ailleurs ce qu'encourage inlassablement à faire le SER (Syndicat des Energies Renouvelables) qui s'inquiétait encore très récemment des retards accumulés dans le développement des énergies renouvelables en général, et dans l' éolien offshore en particulier. Concernant l'éolien offshore je ne citerai qu'un titre explicite du dossier de presse du 26 avril 2011 : " Etat d’avancement de la feuille de route française fin 2010 : à ce rythme, nous ne serons pas au rendez-vous ".

Le Mans Métropole (qui regroupe les communes d' Allonnes, Arnage, Coulaines, La Chapelle-Saint-Aubin, Mulsanne, Rouillon, Sargé-lès-Le Mans, Yvré-l'Évêque) s'est positionné sur la ligne de départ depuis maintenant deux ans pour former un cluster éolien complémentaire du cluster Pays de Loire (cf.article du 3 mai 2010). Je signale, par parenthèses, qu'au-delà des clusters industriels, d’autres formations régionales existent également en France qui sont pertinentes au regard de leur potentiel dans l’éolien, c'est le cas entre autres des Pôles Mer Bretagne et Paca.
Voici deux ans donc en octobre 2009, Le Mans Développement (agence de développement économique de Le Mans Métropole) lançait une filière de maintenance de parcs éoliens terrestres incluant les pôles formation, maintenance/réparation et R & D. A ce stade, il convient de préciser que la maintenance d’une éolienne terrestre ou en mer répond, dans les grandes lignes, à peu près aux mêmes exigences. Les constructeurs demandent en général aux techniciens une expérience de 2 ans sur les éoliennes terrestres avant de pouvoir travailler sur les parcs éoliens en mer. L’appel d’offre** qui sera lancé officiellement en mai 2011, clos en novembre 2011 et dont les attributions seront faites au cours du premier semestre 2012, s'appuie d'ores et déjà sur 2 critères prépondérants pour le choix des acteurs : le prix du kWh et le délai de mise en œuvre. Le Mans Développement participe à la création d’une filière éolienne offshore Pays de la Loire en tant que représentant de la filière de maintenance éolienne on shore. Sous l’égide de la CCI de Nantes Saint Nazaire, 6 groupes de travail regroupant des sociétés et des collectivités (le constructeur naval STX, le pôle industriel atlantique NEOPOLIA, la réunion des ports de Nantes et St Nazaire dans le Port Atlantique, la communauté d'agglomérations de St Nazaire CARENE et Le Mans Développement…) ont été constitués afin de définir l’offre et les acteurs locaux correspondant à toute la chaîne de valeur (formation, industrie, R&D, logistique, raccordement électrique…). Dans le cadre du partenariat entre les ports de Saint Nazaire et du Havre, un second groupe de travail a été mis sur pied dans lequel participe également Le Mans Développement en tant que représentant la filière de maintenance mancelle.
Les compétences acquises par la filière mancelle donnent à la future filière régionale offshore une première expérience dans les domaines de la formation à la maintenance et de la maintenance proprement dite.

Le Mans Wind Cluster a mis en place trois activités spécifiques à travers :
- Le GRETA qui a formé 40 jeunes dont 20 ont déjà trouvé un travail dans le secteur de l’éolien onshore. Une nouvelle session a débuté en début d’année 2011. A la formation de base (on shore celle qui a formé 40 jeunes) existant déjà au Greta du Mans, on associe des modules spécifiques à l’offshore dispensés par le Centre d’Etudes et de Pratique de la Survie de Lorient, dont le siège est à Pornic. Cette formation à l'éolien offshore est la première en France qui ait été validée par l'institution allemande BZEE (Bildungszentrum für Erneuerbare Energiena) qui a visité les infrastructures du CEPS (bassin avec cabine immergée d’hélicoptère, navire d’accostage…). Le CEPS et le GRETA recherchent actuellement des partenaires pour financer l’envoi de formateurs en Allemagne et l’acquisition de matériels de sécurité, à hauteur de 36 500 €.

- Le groupement d’entreprises de maintenance NET-WIND composé du puissant industriel Groupe Chastagner, de Cegelec Ouest, du leader européen du BTP Eiffage, d'Hydratight, du fabricant de treuils electriques Fixator et du spécialiste des contrôles techniques et inspection Apave. NET WIND a créé une offre de services de maintenance et de réparation reconnue sur le marché français de la maintenance. Fort de l'expérience acquise onshore, le groupement d’entreprises de maintenance Net-Wind se voit donc tout à fait qualifié pour intervenir sur les éoliennes en mer.
- Le pôle R&D au travers du CTTM (Centre de Transfert de Technologies du Mans), du LAUM (Laboratoire d'Acoustique de l'Université Mans/ CNRS), de l’ISMANS (Institut Supérieur des Matériaux et Mécaniques Avancés) et de l’ENSIM (Ecole Supérieure d'ingénieurs du Mans) propose son expertise dans les domaines de l’acoustique, des matériaux composites, de l’électromécanique et des systèmes embarqués. L’ISMANS travaille actuellement sur la réalisation de capteurs pour la prévention d’incendie des nacelles, une innovation que NET-WIND pourra proposer à ses clients.

** Appel à projet offshore :
600 éoliennes d’une puissance totale de 3000 MW (équivalent à 2 réacteurs de type EPR), représentant un investissement de 10 milliards d’euros et plusieurs milliers d’emplois à e installées d'ici 2015 sur les sites suivants :
- Saint-Nazaire : 150 éoliennes sur 78 km² - 750 MW
- Dieppe-le Tréport : 150 éoliennes sur 110 km² - 750 MW
- Fécamp : 100 éoliennes sur 88 km² - 500 MW
- Courseulles-sur-Mer : 100 éoliennes sur 77 km² - 500 MW
- Saint–Brieuc : 100 éoliennes sur 180 km² - 500 MW

Sources. Sités liés. Photo : Progression des emplois dans les Energies renouvelables © SER 2011 d'après ADEME.

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Wednesday, April 27, 2011

ECO CINETIC : une première hydrolienne à Bordeaux



BORDEAUX - (France-U.E.) - 28/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Le jeudi 21 avril 2011, une livraison intermédiaire du chantier du futur ponton d’honneur de la ville de Bordeaux a permis de révéler l'installation de la première hydrolienne estuarienne au monde intégrée à un ponton nautique. Le ponton de 500 tonnes et de 160 mètres de long, voulu par la mairie de Bordeaux pour accueillir de nombreux bateaux en plein cœur de la capitale girondine, mettra désormais à profit les puissants courants de la Garonne maritime pour produire de l’électricité par l’intermédiaire d’une hydrolienne Eco Cinetic. Il sera inauguré le 21 mai 2011. La technologie hydrolienne Eco Cinetic à axe vertical, fixée sous l’une des cinq plates-formes du futur maxi-ponton, alimentera dès lors le ponton en électricité. La technologie hydrolienne Eco Cinetic n'est pas une inconnue pour les lecteurs de ce blog (cf. nos articles du 7 décembre 2009 et du 15 novembre 2010) mais cette installation et son raccordement constitue une première pierre expérimentale pour une filière «Energies Marines Renouvelables» encore très timide en France.
«Suivant la force des courants, elle produira jusqu’à 4 kW d’électricité afin d’éclairer la signalétique du ponton par une mise en lumière contemporaine» indique Marc Lafosse, président du bureau d’études Energie de la Lune ayant travaillé sur l’étude d’assistance à maîtrise d’ouvrage et environnementale, le raccordement de l’hydrolienne et sa scénographie.
L’hydrolienne est, quant à elle, le fruit d'une dizaine d'années de recherches et de travail menés en France. Comme le proclame fièrement (et il y a de quoi) le communiqué de presse : "C'est un pur produit du Grand Sud-Ouest". Elle a été conçue par la jeune société de la Rochelle Éco-Cinétic, dont elle porte désormais le nom. L'entreprise est composée de Frédéric Mourier (designer industriel), Clément Nattier et Laurent Piat (ingénieurs en management industriel). D'autres sociétés charentaises ont participé à sa fabrication parmi lesquelles le constructeur de bateaux JP3 pour la partie tournante ou CSI (Chaudronnerie Serrurerie Industrielle) pour le bâti.
De taille modeste, cette hydrolienne à axe vertical de 1,70 m de haut et 70 centimètres de diamètre sera reliée à la maison écocitoyenne de Bordeaux où le grand public retrouvera ses performances sur un tableau pédagogique. Les développeurs de l’hydrolienne ont mis l'accent sur le design de leur technologie. Une attention particulière a été portée aux pales. Le design aux formes arrondies de celles-ci est adapté pour «écarter» tout corps étranger (poissons, débris végétaux) en cas de contact. De plus, d’après la vitesse du courant relevée sur le site, l’hydrolienne aura une vitesse de rotation lente. Le fonctionnement général de l’hydrolienne (emplacement, taille, vitesse de rotation, épaisseur et forme des pales) n’engendrera donc pas d’impact sur la faune du site. Cette installation constitue une première étape expérimentale réalisée par la ville de Bordeaux et qui pourrait se poursuivre à échelle industrielle, puisqu’un projet de site d’essais d’hydroliennes à proximité du pont de Pierre est toujours à l’étude (projet SEENEOH® – Site Expérimental Estuarien pour l’Essai et l’Optimisation d’Hydroliennes). Ce projet, porté par le bureau d’études Energie de la Lune, est soutenu par de nombreux partenaires publics et privés au niveau local.
Pour l'heure, Bordeaux est la première ville française à utiliser une hydrolienne à axe vertical pour approvisionner une activité publique en électricité, même si la fourniture est modeste.

Sources. Sites Liés. Photo Hydrolienne Eco cinetic © Energies de la Lune

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Tuesday, April 26, 2011

WAVEBERG™ : la punaise houlomotrice qui résiste aux tempêtes !


NEW YORK - (Etats-Unis) - 27/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Cet article continue une série consacrée jusqu'à l'été aux récupérateurs houlomoteurs et aux hydroliennes peu médiatisés, dont l'efficacité a été ou est en cours de validation. Certains de ces engins ont des formes souvent très inspirées de modèles animaux ou végétaux.

Le premier des engins à ouvrir cette série d'articles est le Waveberg™. C'est un récupérateur d'énergie des vagues particulièrement original dont l'invention remonte à 1977 et la première maquette à 1979. On doit le Waveberg™ à l'ingénieur canadien John Berg qui porte ce projet imperturbablement, depuis maintenant depuis plus de 35 ans. La première maquette flottante (cf. photo dans la piscine de jardin ci-contre !) a été mise au point en 1985. Le premier exemplaire montrable a été exhibé à l'Energy Expo de 1986 d'Oakland (Californie). Un premier prototype à l'echelle 1/30 a été testé en Baie de San Fransico en 1988. Les choses sérieuses commencent en 1990 lorsque le Waveberg™, que son inventeur en fin connaisseur du milieu maritime a voulu particulièrement résistant aux tempêtes, est mis en test par le Conseil National de La Recherche de l'Institut canadien sur les technologies océaniques (National Research Council Canada Institute for Ocean Technology).

Après plusieurs mois de tests dans ses bassins, le " National Research Council " confirme en 1991 les niveaux de puissance générés, ainsi que la résistance de l'engin aux conditions de tempête extrême. Quelques années plus tard en 1997, ces premiers tests de résistance trouveront une nouvelle illustration rêvée puisqu'un prototype de Waveberg™ de grande taille survit à une tempête sur une côte de Floride, tempête pendant laquelle la plupart des maisons du bord de mer furent détruites !
Du point de vue de la forme, il n'échappera à personne que l'engin emprunte celle d'un d'insecte d'eau familier : la ranâtre ou Ranatra linearis, plus connue sous le nom peu flatteur de "punaise d'eau", dont la particularité est de se déplacer rapidement à la surface à l'eau sans couler ! Le cousinage du Waveberg™ et de la ranâtre s'arrête là, l'engin étant constitué de tubes en plastique et fibre de verre qui lui confèrent un résistance particulièrement remarquable. En 1992, un essai en continu sur 14 mois a lieu en mer à Lunnebourg en Nouvelle-Ecosse (vidéo de cet essai ICI en condition de mer calme et en conditions de tempêtes ICI). Cette année d'essais se solde par des succès sur toute la ligne et par une nouvelle validation de la capacité de résistance exceptionnelle du Waveberg™ en situation de tempête.

Du point de vue des capacités : le modèle de référence du Waveberg™ génère un peu plus de 100 kW de puissance dans des conditions normales. En configuration de mer agitée, cette puissance double. Le modèle final aura 50 mètres de longueur et coûtera $100.000. Le constructeur assure qu'il génèrera 24 h/24h, l'équivalent de deux barils de pétrole. Des plans ont été établis pour installer les Waveberg™ en batterie pour agréger la puissance.
Une étude indiquait que les coûts pour une installation de 1,2 MW de Waveberg™ en batterie seraient inférieurs à $400 par kW et diminueraient pour des installations plus importantes.
En 2004, le Waveberg™ était présenté à la Emerging Technologies Conference du M.I.T.
En 2006, un prototype de Waveberg à l'échelle 1/50 subissait à nouveau des tests en bassin en Irlande dans le centre d'essais de l'université de Cork Hydraulic and Maritime Research Centre (HMRC). Depuis ce moment la société Waveberg, dont le siège social est à New York City, s'applique à rechercher des capitaux pour passer au stade commercial. Les progrès sont discrets et les démarches peu médiatisées.

Sources. Sites liés. Photos : Waveberg history © Waveberg

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Monday, April 25, 2011

Un Butanol algal produit en recyclant les eaux usées


FAYETTEVILLE - (Arkansas - Etats-Unis) - 26/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Une équipe d'ingénieurs chimistes et d'étudiants chercheurs du Honours College dirigée par le professeur assistant et chef de projet, Jamie Hestekin, mène en ce moment même une étude à L'Université de l'Arkansas. Cette recherche explore une piste assez nouvelle qui met l'accent sur la conversion d'algues communes en algo-carburant pouvant être utilisé directement dans les automobiles possédant un moteur fonctionnant au combustible diesel. Ce type de carburant est connu sous le nom de Butanol fuel. La recherche est effectuée sur un type d'algues assez banales qui se nourrissent d'azote, de phosphore, de soleil et de dioxyde de carbone, et à partir desquelles il serait possible de produire facilement des acides organiques et des biocarburants. Dans un futur proche ces algues pourraient être cultivées dans de petits bassins creusés à même le sol d'environ 0,60 m de largeur et d'une longueur variable en fonction de la quantité souhaitée. Comme dans toute culture hydroponique classique, le semis sera posé sur une base de film ou de feutre qui laisse circuler l'eau à travers les bassins. L'azote et le phosphore de l'eau alliés à la photosynthèse permettent une croissance abondante d'algues boostée en l'occurrence par des apports réguliers et massifs de CO2 délivré via de longues fibres creuses. Après 5 à 8 jours de ce régime, les algues peuvent être récoltées. Transformer l'algue en Butanol est ensuite facilité par un processus de grattage et de séchage des algues permettant d'extraire les hydrates de carbone convertibles en sucres naturels. Par fermentation (cf. le processus intégral ICI), les sucres sont transformés en acide butanoïque (ou butyrique), acide lactique et acide acétique. Dans une dernière étape l'acide butanoïque est transformé en Butanol. Cette transformation s'opère grâce à la bactérie Clostridium acetobutylicum bien connue dans les procédés de fermentation du vinaigre et déjà testée par l'industrie des carburants dans les années 40. La dernière étape de tranformation est accélérée dans le nouveau procédé mis au point à l'Université de L'Arkansas par une technique spéciale développée par un membre de l'équipe et issue de l'électro-désionisation. Cette technique, gardée confidentielle, rendrait le processus de transformation de l'algue en combustible plus rapide et moins coûteuse.
Dans une optique d'exploitation future, il s'agirait aussi de ponctionner la source de CO2 nécessaire à la croissance des algues dans le réservoir d'eaux usées disponibles dans les municipalités et les services des Etats demandeurs ou d'exploiter les eaux polluées stagnantes dans des zones dites « mortes » et d'en extraire la surcharge d'azote et de phosphore issus des engrais agricoles, connue pour tuer la flore et la faune aquatiques. Cette double expérience de culture des algues grâce à l'aliment que représente le CO2 et le nettoyage des surplus phosphore azote fait déjà l'objet d'une expérience réussie à New York City où les équipes de la station d'épuration des eaux usées de Rockaway dans le Queens, Rockaway Wastewater Treatment Plant, travaillent en tandem avec les équipes municipales de la protection de l'environnement New York City Department of Environmental Protection.
En atteignant le double but jusqu'alors inédit de produire la matière première d'un carburant tout en dépolluant un environnement hautement pollué, le processus de conversion d'algues en carburants devient du même coup moins onéreux et surtout largement plus efficace d'un point de vue écologique. Cerise sur le gâteau : le Butanol serait de loin supérieur à l'éthanol en terme d'efficacité énergétique.
Dans un avenir plus ou moins proche, les Etats-Unis espèrent pouvoir remplacer 47 % du carburant fossile utilisé pour alimenter les moteurs de véhicules par un biocarburant.
Seul petit inconvénient : ce carburant a une odeur persistante de vomi !


Sources : Sites liés. Photo 1 : Clostridium acetobutylicum. photo 2 : Clostridium acetobutylicum (gros plan)

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Thursday, April 21, 2011

L'éolien offshore dans le monde : les chiffres




BRUXELLES - (Belgique - U.E.) - 22/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Faisant suite à la série d'articles que j'avais consacrés à l'état de l'art dans le monde en 2010, et avant que des mises à jour pays par pays soient disponibles dans le courant dès cette année, voici les derniers chiffres issus des statistiques de l'EWEA (European Wind Energy Assocation) , de Wind Powering America, de Wind Power Monthly dont certains on été relayés par Clean Technica.
Ce résumé permet de mieux cerner qui sont actuellement les principaux acteurs mondiaux dans le domaine et quels sont les chiffres en présence. Et pour commencer rien ne valant un bon petit classement, ne nous en privons pas !
Comme les lecteurs de ce blog le savent déjà, c'est l'Europe qui est le leader incontesté de l'éolien offshore dans le monde suivi par la Chine n°2, le Japon n°3 (car le Japon est un des rares pays à produire actuellement de l'énergie éolienne offshore) et les Etats-Unis n°4.


N° 1 UNION EUROPÉENNE


A la fin de 2010, l'Europe comptait un total de 1.136 éoliennes offshore installées et raccordées au réseau dans 45 parcs éoliens répartis dans 9 pays de l'Union et développant une capacité de 2.946 MW, soit de quoi alimenter 2,9 millions foyers selon l'EWEA.
Pour la seule année 2010, ce sont 308 éoliennes offshore qui ont été installées au large des côtes européennes développant une capacité de production totale de 883 MW, soit une augmentation de 51 % par rapport à 2009. La capacité d'énergie éolienne installée par année au large des côtes européennes tous pays confondus est donc passée de 4 MW en 2000 à 883 MW en 2010.
Les 9 pays de l'Union Européenne développant une capacité d'énergie éolienne offshore en 2010 étaient les suivants :
1. Royaume-Uni pour 1.341 MW
2. Danemark pour 854 MW
3. Pays-Bas pour 249 MW
4. Belgique pour 195 MW
5. Suède pour 164 MW
6. Allemagne pour 92 MW
7. Irlande pour 25 MW
8. Finlande pour 26 MW
9. Norvège pour 2,3 MW
Fin 2011, si les planifications sont respectées, la capacité d'énergie éolienne devrait s'accroître de 1.000 à 1.500 MW. Pour l'heure, 13 parcs d'éoliens sont en développement. Ils pourraient totaliser une capacité de près de 4.000 MW. Lorsqu'ils seront achevés, la capacité installée éolienne offshore sera proche de 7.000 MW.
19.000 MW de capacité éolienne offshore ont été approuvés jusqu'à présent en Europe soit de quoi alimenter 14 des plus grands capitales de l'Europe.
Pour plus d'informations se reporter au rapport "“The European offshore wind industry key trends and statistic" de l'EWEA téléchargeable en PDF
En 2011, la capacité européenne offshore doit continuer de croître.
Actuellement, sont en construction :
- 1860 MW au Royaume-Uni
- 1248 MW en Allemagne
- 412 MW au Danemark
- 165 MW en Belgique
- 90 MW en Italie.
La France qui n'est dans aucune des listes n'a aucun parc en fonction ou actuellement en construction mais a pris l'engagement de générer 6.000 MW de capacité éolienne offshore d'ici à 2020 et devrait ajouter, si l'on en croit les diverses déclarations faites ces mois derniers, 3000 MW au chiffre de l'U.E. d'ici 2015.

N° 2 CHINE

Le projet de Shanghai’s East Sea Bridge est le plus connu des projets offshore chinois. Sa mise en service a été voulue par les autorités simultanément à l'ouverture de l'Exposition Universelle de Shanghai 2010. (Cf . notre article Eolien offshore en Chine : bilan 2010). La première phase du parc développant 102 MW a donc été mise en service le 8 juin 2010. La construction de la deuxième phase du projet (100 MW) devrait commencer avant fin 2011, ce qui donnera à Shanghai East Sea la capacité de 202 MW. La capacité totale de la Chine à l'heure actuelle est de 103,5 MW. Mais tout ceci n'est qu'un timide début. En effet si l'on en réfère à l'agence de conseil en Energie pékinoise Azure International, la Chine devrait installer 514 MW d'éolienne offshore d'ici 2015 et prévoit d'ici 2020 d'investir 100 milliards de dollars dans ce secteur pour installer en 5 ans jusqu'à 30.000 MW ! "Il s'agit là de l'équivalent de l'ensemble des fermes éoliennes onshore actuellement installées en Chine, qui constituent à elles seules déjà le plus grand marché éolien de la planète" fait remarquer Technology review. Dans l'attente, le Bureau national de l'énergie aurait décidé de lancer dès cette année la construction de 1.000 MW de projets éoliens offshore.

N° 3 JAPON
Le Japon est le seul autre pays dans le monde dont la totalité de la production de l'énergie éolienne offshore soit raccordée au réseau. Le pays dispose de 17 turbines en activité réparties dans 3 parcs (Kamitsu, Sakata et Setana) produisant 28,5 MW (cf notre article du 23 mars 2011, actuellement le plus lu du blog d'après Google). Certains experts ont émis l'hypothèse qu'après la tragédie de la centrale nucléaire de Fukushima, qui est en passe de devenir le plus grave accident nucléaire jamais advenu à ce jour dans le monde, les efforts risquent de se concentrer beaucoup plus sur le développement des énergies renouvelables. Et ce d'autant plus qu'aucune des turbines éoliennes offshore en service au Japon n'a été endommagée par le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami qui a suivi, et ceci malgré leur implantation sur des zones assez proches de l'épicentre du séisme ; c'est le cas de Kamitsu situé à 300 km de l'épicentre qui, étant un parc nearshore, n'a pas non plus souffert de l'impact du tsunami. Cela fait de la technologie éolienne offshore japonaise la plus sûre du moment en cas de catastrophe naturelle majeure.

N° 4 ÉTATS UNIS
Le département américain de l'Énergie a consacré quelques $ 50.500.000 pour faire avancer la technologie de l'énergie éolienne offshore aux Etats-Unis et l'administration Obama a déjà annoncé qu'elle aimerait voir le premier parc éolien offshore américain construit sous son mandat. Bien que les ressources soient considérables sur les côtes de ce pays et que 1/3 de la population puisse espérer être alimenté par l'éolien offshore, aucun parc n'est encore entré en phase de construction significative dans le pays et bien malin qui pourrait dire qui sera le premier construit ! Après des années de retard (plus de 10 ans tout de même !) le projet Cape Wind a été approuvé par l'administration Obama et a reçu un bail d'exploitation officiel en bonne et due forme. Il devrait être théoriquement le premier projet à voir le jour mais pour l'instant aucune pale ne s'est encore profilée à l'horizon ! Second sur la liste mais avec une chance de doubler le premier au poteau, le projet de parc sur les Grands Lacs dont les prémices de la construction ont commencé dans l'Ohio.
Les Américains n'étant pas velléitaires, si les projets traînent autant c'est qu'il y a des raisons de fond. Elles sont de deux ordres : les choix technologiques éoliens (flottant ? fondation ? quelle puissance ? ) et, surtout, le réseau électrique américain, vétuste et incapable de supporter en l'état un afflux de nouvelles sources d'énergie. Mais de grands projets sont en gestation comme celui d'une "autoroute de l'électricité en mer ", dans laquelle le géant Google, vient d'investir une considérable somme d'argent.

Il y a fort à parier que l'année prochaine à la même époque, le classement donné ci-dessus aura déjà considérablement changé. On peut s'amuser à deviner en faveur de qui...

Sources : sites liés. Photos : 1 Graphique de la capacité éolienne offshore installée en Europe © EWEA . 2 Carte de l'éolien offshore en Europe 3 Parc éolien en mer de Shanghai East Sea Bridge. 4. Parc éolien nearshore de Kamitsu (Japon). 5. Carte de la ressource éolienne américaine. © NERL

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Wednesday, April 20, 2011

Parc éolien offshore du Grand Léjon : une victoire de la concertation



SAINT-BRIEUC - (France - U.E.) - 21/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Alors que l'Etat s'apprête à lancer officiellement courant mai 2011 son appel d'offres de 1,75 milliard d'euros pour la construction d'une centaine d'éoliennes offshore en baie de Saint-Brieuc, au moins cinq sociétés pourraient être intéressées par le projet : les français Poweo, Nass & Wind, Neoen (filiale de Direct Energie), Vent d'Ouest Énergie et le portugais EDP Renoveis. S'il n'y a pas pour l'heure de favori officiel, la compagnie Nass et Wind, qui vient de prendre récemment une participation dans le grand groupe éolien français Vergnet, fait figure en tout cas de mieux placée pour remporter ce marché. Mais il pourra tout aussi bien s'agir d'un consortium formé de plusieurs compagnies, comme cela se fait au Royaume-Uni par exemple.
Concernant Nass & Wind, ce n'est un secret pour personne que cette compagnie s'intéresse et s'investit dans ce projet depuis plusieurs années déjà notamment avec son éolienne flottante Winflo labellisée en 2008 par le Pôle Mer Bretagne (cf. nos articles du 19 octobre 2008 et 8 décembre 2010). La priorité de Nass & Wind qui a toujours été de favoriser la concertation semble porter aujourd'hui ses fruits. Dès octobre 2009 l'industriel affirmait en effet que la concertation serait la priorité pour l'implantation d'un parc éolien offshore à Saint-Brieuc. Le 5 décembre 2010, Nass & Wind signait une convention de collaboration avec les pêcheurs du Croisic. Le 17 décembre 2010 un accord de même type était signé avec les pêcheurs de Bretagne Nord. Il se trouve que cette concertation avec les professionnels de la mer (pêcheurs, acteurs du tourisme..) sera placée au centre du cahier des charges en cours de finition que devront impérativement respecter les candidats retenus pour le parc éolien. A ce sujet, à l'issue d'une assemblée qui réunissait élus, parlementaires, professionnels de la pêche, décideurs économiques et services de l'État, Rémi Thuau, préfet des Côtes-d'Armor, a déclaré voici quelques jours dans un article du Télégramme : "Les discussions avancent bien. Si bien que nous constatons une évolution assez sensible de la position des pêcheurs. La faisabilité du projet est devenue envisageable pour eux. Tout n'est pas réglé pour autant mais c'est positif ". De son côté, Alain Coudray, président du Comité local des pêches de Saint-Brieuc, déclare dans le même article au Télégramme : " Nous ne sommes pas opposés à la construction d'un champ d'éoliennes. Nous ne l'avons d'ailleurs jamais été. Tout ce que nous voulons, c'est que la zone sud ne soit pas choisie par les opérateurs, afin que l'impact soit le plus faible possible sur l'activité pêche". La taxe spéciale levée sur l'éolien offshore (6 millions d'euros par an) qui profitera aux professionnels de la mer et aux 23 collectivités concernées devrait contribuer à améliorer encore le dialogue.
Rappel : le futur parc éolien composé d'une centaine de turbines développant 500 MW soit de quoi alimenter 240.000 foyers, sera implanté dans une zone de 200 km² située autour du Grand Léjon (tel que défini en septembre 2010 par la Région) et dont la concession est accordée pour 20 ans. Le ou les opérateurs retenus seront déclarés au printemps 2012. Les procédures administratives prendront ensuite entre 1 an et demi et 2 ans avant d'aboutir. Les travaux de construction proprement dits commenceront en 2014. Brest et Cherbourg se sont portés candidats pour accueillir le chantier de construction dans leur port respectif. Le parc devrait être opérationnel en 2016. Ce serait la première implantation éolienne offshore d'importance en France.

Sources. Sites liés dans l'article. Photos Eolienne flottante Winflo © Nass & Wind

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Tuesday, April 19, 2011

WAVEBOB et ABENGOA : accord de recherche signé



BELFAST - (Irlande-U.E.) - 20/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - La société irlandaise Wavebob, qui a mis au point le système de récupération d'énergie des vagues du même nom, a annoncé avoir passé un accord de coopération avec la société espagnole, Abengoa, spécialisée dans l'innovation technologique et notamment dans la production d'électricité par le soleil, dans la production de biocarburants, le dessalement de l'eau de mer et le recyclage. L'accord qui porte sur un travail conjoint dans le domaine de la recherche, du développement et de la commercialisation de technologies mutuelles a été annoncé lors de la visite officielle en Espagne, de la présidente irlandaise Mary McAleese.
Cet accord est prévu pour une période d'au moins six ans, période estimée nécessaire à l'achèvement d'un programme de R & D et à la mise en place d'une stratégie commerciale européenne pour le déploiement de la technologie Wavebob. Cette technologie américano-irlandaise, considérée par son fabricant comme leader mondial dans son domaine, est présentée comme, je cite, "l'unique convertisseur d'énergie des vagues capable de produire de l'électricité propre à faible coût". Le tableau est idyllique comme d'habitude. Certainement plus que la réalité si l'on songe qu'il faudra donc au moins 6 années avant que l'ensemble soit capable de produire " plus d'un mégawatt " comme annoncé. Ce n'est pas une critique c'est une constatation. Quant au parc houlomoteur de 100 unités capables d'alimenter 30.000 foyers, c'est pour l'instant du domaine de la prospective !

Le Wavebob, qui n'est pas un inconnu pour les lecteurs de ce blog
(j'en ai déjà fait état le 15 avril 2008 et le 13 Janvier 2009 lors de précédents accords déjà passés avec Chevron et Vatenfall), est une structure axi-symétrique de type bouées. Le prototype est à l'essai au large des côtes irlandaises depuis 2006 donc depuis déjà près de 6 ans et tente toujours de passer de la capacité initiale de 30kv du démonstrateur à celle de 1,5 KW, capacité idéale visée pour une exploitation commerciale rentable.
Ce qui est intéressant dans l'annonce faite par Wavebob c'est que la firme annonce en fait qu'il lui faudra au minimum 12 ans pour développer une version commerciale de sa technologie à partir de son prototype initial. C'est effectivement un délai qui ne surprendra pas les experts du domaine ! Pour la première fois dans l'histoire de Wavebob, on sait enfin à quoi s'en tenir exactement bien qu'aucune précision n'ait été apportée sur les bénéfices que les précédents accords passés avaient permis d'apporter à cette technologie.
Abengoa de son côté est une société internationale réputée dont l'expérience est incontestable et qui visiblement voit dans cet accord une façon de se positionner avantageusement sur le marché des énergies marines et du houlomoteur en particulier. C'est d'ailleurs exactement ce qu'a déclaré Jose B. Terceiro pour Abengoa à l'issue de la signature de l'accord : "L'énergie des vagues est tout-à-fait en phase avec la stratégie de développement de solutions technologiques innovatrices durables d'Abengoa. C'est pourquoi nous avons jugé utile de mener des efforts conjoints de R & D avec de bons partenaires et d'explorer le potentiel de ce nouveau champ d'activités".
Ne soyons pas pessimistes donc et considérons, contrairement à ce que pensent certains esprits chagrins, que Wavebob est effectivement le bon partenaire.

Sources. Sites liés. Photos 1 et 2 : Wavebob © Wavebob

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Monday, April 18, 2011

CREST ENERGY : 200 hydroliennes au large de la Nouvelle-Zélande


KAIPARA HARBOUR - (Nouvelle-Zélande) - 19/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Crest Energy Ltd a obtenu voici deux semaines du gouvernement néo-zélandais l'autorisation de construire un parc hydrolien à l'embouchure de Kaipara Harbour, au nord de la Nouvelle-Zélande. Cet important projet devrait permettre de déployer 200 hydroliennes, totalement submergées, précise le texte (ce qui exclut donc des modèles de type Seagen) d'une capacité de production maximale d'environ 200 MW. Crest Energy fait part, en tête de son site web, de cette décision que la ministre de l'environnement néo-zélandaise, l'Honorable Kate Wilkinson, a prise officiellement le 17 mars dernier dans le cadre du Resource Management Act de 1991.
Ce permis de construire a été entériné par le Conseil de l'Environnement (Conservation Council) après examen très attentif de tous les aspects du projet. La ministre a déclaré : " Il s'agira de la première implantation à l'échelle commerciale en Nouvelle-Zélande de production d'électricité à partir de l'énergie des courants, une énergie marine dont le potentiel est très important dans notre pays. Les possibles impacts environnementaux de ce projet ont été soigneusement examinés au travers d'un processus d'enquêtes très minutieux qui a pris quatre ans. Au cours de ces années, le Ministère de l'Environnement a toujours pu communiquer constamment avec toutes les parties concernées.Conscients des préoccupations des diverses parties, nous avons voulu que les conditions que nous avons posées protègent des éventuels impacts négatifs qui pourraient se produire sur l'environnement. Nous avons voulu tout prévoir pour une prise en compte efficace." De nombreux organismes et institutions ont été activement impliqués dans la gestion du projet de Kaipara Harbour parmi lesquels des ministères, des ONG, des associations communautaires et Tangata Whenua (termes maoris qui désignent le rassemblement des peuples natifs). A chaque étape de la future installation du parc hydrolien, un compte-rendu public sera communiqué à toutes les parties impliquées. Si, à un quelconque stade de l'installation ou de l'exploitation, des impacts environnementaux venaient à être constatés, l'engagement est pris par l'Etat que l'installation sera immédiatement stoppée et les hydroliennes démontées. L'exploitation commerciale des hydroliennes sera d'autre part strictement encadrée avec une approche privilégiant un suivi continu des effets sur l'environnement, illustrée par des rapports indépendants et fréquents. C'est ce que l'on appelle des conditions drastiques ! Mais pour les Autorités néo-zélandaises, la crédibilité environnementale de l'hydrolien doit passer par de telles conditions sans concessions. Le Conseil régional du Northland a été chargé de contrôler l'impact environnemental sur la faune marine et en particulier sur les requins, les raies, les mammifères marins, plusieurs variétés de poissons avec une attention particulière pour le Vivaneau (Lutjanus vivanus).
Lorsqu'il fonctionnera à plein rendement, ce parc hydrolien pourra générer assez d'électricité pour alimenter un territoire qui s'étend d'Albany à Cape Reinga. Kaipara Harbour où sera situé le futur premier parc hydrolien est l'un des plus grands ports du monde puisqu'il s'étend sur 60 km du Nord au Sud. C'est un site particulièrement adapté à l'installation d'un grand nombre de turbines hydroliennes puisque l'on estime que quelques 8.000 millions de mètres cubes d'eau entrent et sortent du port chaque jour et que l'amplitude des marées y est de 2,10m. Pour toutes ces raisons auxquelles il faut ajouter la présence de bancs de sable à son embouchure, ce grand port est rarement utilisé pour la navigation commerciale. Kaipara Harbour est situé dans une zone géographique au climat tempéré avec une moyenne de 16º C et est situé à proximité de deux grands centres urbains : Auckland (1,5 million habitants), et Whangarei. L'électricité produite par les hydroliennes de Kaipara Harbour pourrait être acheminée dans ces grandes villes par les lignes de transmission déjà existantes sans qu'il soit nécessaire de les modifier. Le coût total du projet hydrolien est estimé pour les dix premières années à environ 600 millions de dollars néo-zélandais (330 millions d'euros).
Je rappelle qu'actuellement plus de la moitié de l'électricité en Nouvelle-Zélande est déjà produite à partir des énergies renouvelables (hydroélectrique, géothermique, éolien, solaire).
D'après plusieurs experts de l'énergie hydrolienne et d'après les indications données par le cahier des charges (très précis) du gouvernement néo-zélandais concernant le projet de Kaipara Harbour, l'équipementier actuellement le mieux placé pour fournir les turbines paraît être le britannique Open Hydro. Son hydrolienne fait partie de celles qui correspondent le mieux aux critères aussi bien du point de vue technique (elle ne comporte aucune partie hors d'eau) que du point de vue environnemental (elle possède en son centre une passe à poisson). Le choix n'est cependant pas encore officiellement décidé.
Une première phase prévoit d'ici peu l'installation de 3 premières turbines sur les 200 du projet.

Sources : sites liés. Photos : Carte du site d'implantation des 200 hydroliennes © Crest Energy. 2 Carte de localisation de Kaipara Harbour © Wikipedia

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Sunday, April 17, 2011

Le nouveau pari hydrolien des Etats-Unis




NEW YORK CITY - (Etats-Unis) - 18/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau -
Un intéressant article paru dans Tidal Today sous la plume de John R. Johnson met l'accent sur les choix qui pourraient être faits en faveur d'une solution hydrolienne marine pour permettre à une partie des Etats-Unis d'atteindre l'indépendance énergétique si recherchée et se débarrasser de la coûteuse et encombrante (en termes de CO2) option pétrole et charbon.
Alors que le solaire et l'éolien terrestre semblent remplir pleinement ce rôle pour tout le reste du pays, la solution marine renouvelable pourrait bien faire figure de solution idéale pour le Nord-Ouest aussi bien que pour le Nord-Est des Etats-Unis. C'est la constance et l'importance de la ressource (cf. cartes) qui pourraient faire pencher la balance des décideurs en faveur des énergies marines et en particulier de l'énergie des courants marins. C'est en tout cas ce qu'à déclaré Paul Jacobson, spécialiste des énergies marines pour Electric Power Research Institute (EPRI), en ajoutant que les deux autres facteurs en faveur du recours à ces énergies étaient la proximité des grands centres de consommation d'électricité et le fait que les projets d'énergie hydrolienne sont situés sous la mer, c'est-à-dire invisibles contrairement aux projets terrestres ou à d'autres projets en mer (à peine sous-entendu : les éoliennes offshore). "L'exploitation de ces énergies est encore en phase pré-commerciale", a-t-il pris soin de préciser "mais nous sommes très proches du moment où elles vont faire leur entrée sur le marché commercial."
Et en effet, bien qu'il s'agisse de petites structures, deux ou trois projets hydroliens devraient être connectés au réseau électrique américain avant la fin 2011 et dans le courant de 2012. Ainsi Verdant Power, basé à New-York City, prévoit de raccorder au réseau ses turbines sous-marines immergées dans l'East River d'ici la fin de cette année (cf. nos articles du 17 mars 2008 et du 12 janvier 2011). Dans le Maine, Ocean Renewable Power Co. (cf. nos articles du 17 mars 2009 et du 11 avril 2011) affirme qu'une de ses hydroliennes de 150 kW pourrait produire de l'électricité au large des côtes d'Eastport et être raccordée au réseau d'ici la fin de l'année 2011 alimentant 60 foyers. Quatre autres turbines de même puissance seront ajoutées en 2012 dans une passe de la Baie de Fundy, considérée comme l'un des endroits de la planète où la ressource en courants marins est la meilleure. D'ici 2014, le parc hydrolien pourrait ainsi produire jusqu'à 3,2 MW, soit assez d'énergie pour alimenter plus de 1.000 foyers. "La prévisibilité et la constance de l'énergie des courants marins constituent leur avantage majeur", précise Chris Sauer, D. G. d'Ocean Renewable Power. "Nous sommes maintenant en mesure de prévoir l'énergie qui va être produite par tranches de six minutes, c'est donc pour nous une énergie très prévisible. "
Si, aussi bien Jacobsen que Sauer se trouvent d'accord pour dire que les États-Unis sont en retard sur d'autres parties du monde en matière d'exploitation d'énergie des courants marins, ils pensent aussi, de concert, que cela risque de changer rapidement. " En adoptant l'énergie d'origine hydrolienne bien avant nous, le Royaume-Uni et l'Europe ont pris une longueur d'avance sur les États-Unis ", renchérit Sauer dans l'entretien publié par Tidal Today : "Il y a deux ou trois entreprises en Europe qui sont un peu plus avancées que nous, même si nous avons fait pas mal de chemin de notre côté. Ils ont su rationaliser les processus des permissions de construire et agir de telle façon que l'industrie avance". Une vision pour le moins optimiste, voire même tout à fait idéale, qui vaut peut-être pour le Royaume-Uni et le Portugal mais difficilement pour le reste de l'Europe ! Cette vision est d'ailleurs immédiatement tempérée par une constatation sans appel : "Toutefois, note-t-il, aucune de leurs hydroliennes n'est encore disponible commercialement, alors que dans moins de deux ans, on pourra les acheter chez Ocean Renewable Power et éventuellement chez un ou deux autres équipementiers. Nous sommes en effet sur le point de passer du stade du démonstrateur à celui du projet connecté au réseau et capable de vendre de l'électricité."
Voilà une belle assurance américaine qui devrait faire réfléchir une Europe toujours prompte à s'endormir sur ses acquis. Jacobson avoue cependant que "des progrès restent à faire dans la conception des turbines appelées à évoluer surtout en matière d'impacts environnementaux".
Les autres avantages soudainement trouvés par les américains pour les faire aimer les hydroliennes ne sont pas très originaux :
1. économiques : à capacité égale, les hydroliennes sont plus petites que les éoliennes et donc moins onéreuses à fabriquer (en terme de matière première en tout cas).
2. environnementaux : pour ne pas dire esthétiques, les hydroliennes situées pour la plupart sous la mer ne sont pas visibles.
"La meilleure illustration est fournie par le projet de Roosevelt Island dans l'East River à NYC", dit Jacobson. "Environ 1 million de personnes passent par ici chaque jour et n'ont aucune idée de ce qui passe là-dessous."
Les deux seuls points d'interrogation (de taille!) concernent la rapidité avec laquelle l'industrie hydrolienne va être en capacité d'innover aux États-Unis et la quantité d'énergie totale qui pourra être produite. Il faut dire, à ce sujet, que les estimations varient considérablement. Ocean Power Renewable, par exemple, estime pouvoir exploiter jusqu'à 100 MW d'énergie issue des courants marins sur le seul site d'Eastport. Des chercheurs de Georgia Tech mènent des études plus globales pour déterminer combien d'énergie pourrait être récoltée sous la mer aux États-Unis. Un rapport récent de l'EPRI avançait le chiffre de "115 TWh d'énergie par an", la plus grande partie de cette ressource étant située au large de l'Alaska (cf. notre article du 2 septembre 2010)
Les estimations à l'échelle mondiale varient de 100 TWh par an à plus de 3.500 TWh ! C'est une variation énorme, mais chacun est au moins d'accord pour dire que les estimations sont difficiles à établir dans un domaine où l'on ne connaît pas encore complètement le comportement des machines en situation de production.
Quoi qu'il en soit, les acteurs américains, même très enthousiastes du domaine hydrolien, savent bien que c'est l'appel à l'ensemble des ressources renouvelables marines qui, éventuellement, pourra permettre à leur pays d'atteindre plus d'indépendance énergétique tout en respectant l'environnement.
Visiblement la dynamique est lancée. Comme d'habitude la hausse du prix du carburants conjuguée aux questions nouvelles posées par la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima n'y est pas étrangère.

Sources. Sites liés. Carte 1 : Sites de ressource en énergie des courants marins exploitables aux USA. 2. Carte des ressources en énergie des courants dans le monde (en rouge les zones les plus denses)

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Thursday, April 14, 2011

MARINE CURRENT TURBINES : 8 MW raccordés au réseau en 2014



INVERNESS - (Royaume Uni - U. E.) - 15/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - MCT (Marine Current Turbines), qui exploite au large de l'Irlande du Nord (Strangford Lough) depuis 2008 une hydrolienne SeaGen à double turbine développant 1,2 MW, la toute première hydrolienne mise en service dans le monde (cf. notre article du 22 mai 2008), a obtenu le 1er avril dernier du Crown Estate les baux en mer nécessaires pour doter l'Ecosse de 8MW d'énergie d'origine marine obtenus grâce à l'implantation de 4 de ses SeaGen au large des côtes écossaises qui alimenteront quelques 8000 foyers.
MCT a révélé sur son site ICI que pour préciser cette implantation Martin Wright, D.G. de MCT, avait rencontré le 12 avril 2011 le Dr Michael Foxley, du Conseil des Highlands (Ecosse) ainsi que d'autres membres du Conseil pour discuter du projet. L'implantation de 4 SeaGen est prévue d'ici 2014 sur le site de à Kyle Rhea, un détroit situé entre l'île de Skye et le continent écossais. Cette opération, dont le coût s'élèvera à £ 40 millions, devrait être financée partiellement par le Gouvernement britannique via le Low Carbon Innovation Fund et par des fonds privés.
Le calendrier de déploiement de cette nouvelle implantation prévoit une communication au début 2012 du planning précis des travaux à Marine Scotland, l'antenne maritime du Gouvernement écossais.

Un travail en amont a déjà été réalisé dans l'année qui vient de s'écouler, pendant laquelle Marine Current Turbine a entrepris avec le consultant en environnement Royal Haskoning une série d'études environnementales et techniques et consulté des organisations locales et nationales, y compris le Conseil des Highlands, Marine Scotland, MCA - Maritime & Coastguard Agency (les garde-côtes), The Northern Lighthouse Board (Le bureau des phares), the RSPB, association à but non lucratif chargée de la protection des oiseaux, The Glenelg and Arnisdale Development Trust et RNLI basé à Kyle of Lochalsh et chargé de la protection de la faune et de la flore marine.

A la suite de la réunion du 12 avril le Dr Michael Foxley a déclaré pour le Conseil des Highlands : "J'ai été rassuré de l'engagement pris par MCT de travailler en étroite collaboration avec le Conseil des Highlands dans l'intérêt des communautés locales pour ce projet sensible qui devrait apporter des avantages économiques tangibles à l'île de Skye et à la région entière. Le Conseil des Highlands reconnaît les avantages économiques potentiels que l'exploitation de l'énergie des courants peut revêtir pour la région. Nous prenons très au sérieux les perspectives ouvertes par ce projet de Kyle Rhea vers une future industrie des énergies marines plus importante et qui pourra créer une nouvelle économie dans les HighLands ".
Martin Wright a déclaré pour MCT : " Nous sommes entièrement dévoués au travail avec le Conseil des Highlands et aux membres de la communauté qui souhaitent porter le projet à terme. Nous appliquerons pour les Highlands les mêmes méthodes que celles que nous avons employées lors de notre première expérience en Irlande du Nord à Strangford Lough. Tous les aspects, environnementaux, sociaux et économiques, ont été soigneusement examinés et c'est cela qui a pu garantir le succès de la première opération ".
Concernant le projet écossais Kyle Rhea, de nouvelles réunions, des présentations publiques et des expositions seront organisées d'ici la fin de l'année 2011 pour faire en sorte que la communauté soit pleinement informée de son impact avant même qu'il ne soit soumis à Marine Scotland début 2012.
Johanna Yates, au nom de Scottish Renewables Offshore, a appuyé ce concert de déclarations en disant : " Avec ce nouveau projet, l'Écosse est bien entrée dans une nouvelle phase de développement et d'intensification des prototypes à taille réelle de récupérateurs d'énergie des vagues et des courants. Le projet de Kyle Rhea illustre la croissance de notre secteur maritime. C'est ce genre de projet dans les eaux écossaises qui va non seulement maintenir mais aussi renforcer notre leadership mondial dans ces technologies. "

Sources : Sites liés dans le texte. Photos © MCT

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Wednesday, April 13, 2011

Vers des coûts d'installation plus bas pour les E.M.R.



LONDRES - (Royaume-Uni - U. E.) - 14/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - La compagnie britannique d'ingénierie marine, Sustainable Marine Technologies (SMT), n'a pas froid aux yeux. Elle ambitionne à elle seule de devenir le porte-drapeau d'une restructuration très importante et extrêmement ambitieuse dans le monde des énergies marines renouvelables outre-Manche. Cette restructuration est menée dans le but d'affronter, je cite, "ce grand défi d'aujourd'hui que représente le coût élevé de l'installation et de l'entretien des appareils servant à extraire les énergies renouvelables marines". Cette jeune entreprise, qui a reçu en 2010 le "Prix du meilleur nouveau venu" aux International Tidal Awards, s'est fixé l'objectif - dont c'est peu de dire qu'il est audacieux - de développer une nouvelle génération de solutions d'installation et d'entretien des machines en mer susceptible d'entraîner une réduction radicale des coûts, "condition indispensable pour permettre aux énergies marines de devenir commercialement viables". Pour atteindre ce but, SMT situé en plein coeur de la City a remodelé ses activités, investi dans les nouvelles technologies et renforcé son équipe en cadres supérieurs spécialisés dans le déploiement des énergies marines. D'ores et déjà SMT annonce avoir commencé à travailler sur la baisse des coûts d'installation et d'entretien des éoliennes à axe horizontal.

Jason Hayman, le directeur général, et David Stoddart-Scott, le directeur des projets, se sont engagés à dévoiler sous peu d'autres engagements mirobolants concernant des développements novateurs dans le domaine de l'énergie des courants (coûts d'installation et d'entretien des hydroliennes). A ce sujet Jason Hayman a laissé entendre que les solutions envisagées par SMT devraient permettre de rendre le déploiement des technologies hydroliennes et houlomotrices beaucoup plus viables que ce n'est le cas jusqu'ici. Ils n'hésitent pas à avancer le nom du site de Pentland Firth comme terrain d'expérimentation de leur théorie. Jason Hayman a ainsi affirmé : "SMT a l'intention de proposer des solutions d'entretien viables économiquement pour que les énergies marines renouvelables deviennent enfin une réalité économique."

Bien que cela sente son appel à lever des fonds pour mettre en oeuvre ladite politique audacieuse, il n'en reste pas moins que SMT n'a rien d'une société écervelée ou farfelue. Son expérience est déjà importante et internationale. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner de près ses états de service à travers la planète. A l'EMEC (European Marine Energy Center) basé aux Iles Orcades, SMT supervise l'installation intégrée des systèmes d'accès-entretien du prototype pilote à taille réelle d'une hydrolienne de 1 MW conçu par Voith Hydro en collaboration avec le coréen Renetec en préparation d'un futur parc hydrolien coréen dont les 3 premières machines ont été testées en... 2007. SMT travaille également sur le site coréen de Jindo où il apporte à Voith Hydro Ocean son expertise dans le génie système d'intégration, la fourniture et la sélection des navires d'installation, la modification des navires, les équipements d'approvisionnement, la supervision de la fabrication et le soutien des opérations maritimes sur site.
En mer Baltique, au large de l'Allemagne, SMT travaille avec Baltic Taucher sur des projets de développement de navires spécifiques et de technologies à même d'accroître la rapidité de l'installation du parc éolien en mer de Rostock.
A Zagreb (Croatie), SMT fourni une évaluation tierce-partie d'un projet d'énergie renouvelable pour un groupe de conseils en investissements. Ceci inclus une fonction consultative dans les domaines des technologies de pointe, l'évaluation du site et la vérification des coûts.
Aux Bahamas, SMT exécute une mission d'évaluation du potentiel technologique des énergies renouvelables pour les services publics locaux de distribution d'électricité avec des applications hors réseau à travers toutes les îles. SMT mène une évaluation technico-économique pour déterminer la pertinence technique et les coûts associés à une gamme de technologies d'énergies renouvelables sur des aires marines et terrestres.
Enfin à Bornéo (East Kalimantan), SMT a travaillé avec succès au renflouement et au sauvetage d'un grand vraquier échoué dans une zone écologique sensible. L'opération a été menée avec zéro pollution et aucun impact visible sur la faune et la flore.
C'est de cette multiplicité d'expériences que cette audacieuse compagnie entend se prévaloir désormais pour tenter de bouleverser les habitudes industrielles du monde des énergies marines. A croire que, bien que jeune, ce monde des EMR aurait déjà de mauvaises habitudes...

Sources : Sites liés dans le texte. Photos d'installation d'hydrolienne en mer © Voith Hydro

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Tuesday, April 12, 2011

CARNEGIE vise le marché houlomoteur insulaire


HAMILTON - (Bermudes - Royaume-Uni) - 13/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - La compagnie australienne Carnegie Wave Energy Ltd, dont l'activité médiatique est toujours très intense, vient de faire savoir qu'elle avait mis en place une bouée-test au large des côtes sud de l'archipel des Bermudes, territoire d'outre-mer du Royaume-Uni. Cette opération a été rendue possible grâce à l'association de Carnegie avec le développeur d'énergies marines basée aux Bermudes Triton Renewable Energy Ltd (Triton).
Carnegie et Triton ne sont pas des inconnus l'un pour l'autre ; ils ont en effet déjà signé en 2009 un protocole d'accord en vue de développer une version commerciale du récupérateur d'énergie des vagues CETO que les lecteurs du blog connaissent bien (cf. entre autres articles du 6 février 2008 et du 28 juillet 2010). Les études de pré-faisabilité et les études environnementales sont à présent achevées. Ce projet a par ailleurs été sélectionné par le fournisseur d'électricité BELCO (Bermuda Electric Light Company Ltd) comme un de ses projets d'énergie renouvelable préférés en février 2009 date à laquelle Carnegie et Triton avaient soumis leur candidature à un projet de démonstrateur de 2 MW avec, pour optique, une extension à 20 MW. BELCO est le fournisseur exclusif d'électricité pour tout l'archipel des Bermudes qui compte un peu plus de 65000 habitants. Le déploiement de la bouée qui a eu lieu ces jours derniers est une étape parmi d'autres dans la stratégie d'implantation de Carnegie Wave Energy aux Bermudes, et d'une façon générale sur le marché de la fourniture d'électricité aux territoires insulaires. Pour l'instant, le but précis de ce déploiement est de recueillir des données pour permettre de quantifier la ressource houlomotrice dans le secteur des Bermudes en vue de l'implantation commerciale de la technologie CETO.

Je rappelle que cette technologie houlomotrice de type nearshore fournit, à partir de l'eau de mer, à la fois de l'électricité et de l'eau dessalée, ce qui peut, dans un contexte insulaire, revêtir une importance capitale. La bouée sera amarrée au large des Bermudes pendant une période minimale d'1 an. Les données recueillies grâce à un partenariat exclusif avec le service de données météorologiques locale BAS-Serco seront rendues publiques et accessibles à tous les citoyens des Bermudes.
A l'occasion de la signature du lancement de ce projet Tim Hasselbrin, le D.G. de Triton, a déclaré : "C'est une étape intéressante pour un projet qui se trouve être d'une grande utilité pour les Bermudes. L'obtention de ces données est d'autant plus essentielle qu'il n'y a jamais eu jusqu'à ce jour de mesure directe de la ressource houlomotrice aux Bermudes." Triton Renewable Energy Ltd est une compagnie implantée localement aux Bermudes qui s'est spécialisée dans le développement de projets d'énergies renouvelables. Elle se compose d'experts de l'environnement et d'hommes d'affaires, basés aux Bermudes, dont le but est ouvertement de promouvoir l'émergence d'une nouvelle génération d'énergies propres et renouvelables aux Bermudes, principalement à partir des ressources océaniques.

Sources : Sites liés. Photos © Carnegie Wave Ltd

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Monday, April 11, 2011

Projet MERIFIC : de quoi s'agit-il ?























BREST - (France - U.E.) - 12/04/2011- 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Le projet MERIFIC «Energies marines dans les territoires insulaires et périphériques» a été retenu dans le programme européen INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre. Il vise à développer les énergies marines dans le Finistère et en Cornouaille Britannique.
INTERREG IV est un programme mastodonte à multiples volets imaginé par la Communauté Européenne avec l’objectif de renforcer la compétitivité des régions, de réduire les effets dits "négatifs" des frontières et de mettre en réseau les acteurs et les citoyens de part et d’autre des frontières des Etats membres. Ainsi par exemple dans le volet Interreg IV A "Grande Région" qui a pour objet la coopération transfrontalière et le développement harmonieux des régions frontalières, pas moins de onze autorités partenaires participent : le Grand-Duché de Luxembourg, la Région wallonne, la Communauté française de Belgique et la Communauté germanophone de Belgique, la Préfecture de la Région Lorraine, le Conseil régional de Lorraine, et les Conseils généraux de Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et de la Meuse, les Länder de Rhénanie-Palatinat et le Land de Sarre. Le volet INTERREG qui nous occupe est "INTRERREG IV A Manche" qui prévoit donc une coopération franco-britannique entre les deux territoires du Finistère et de la Cornouaille Britannique.
On trouvera plus de détails sur le programme INTERREG IV sur le portail Europa. Je rappelle juste que la Cornouaille Britannique est le lieu d'implantation du Wave Hub, parc de production houlomotrice multi-technologies (Pelamis, OPT, Oceanlynx) en cours d’installation à 16 km de la ville de Hayle, parc qui a aussi donné son nom au plus gros connecteur sous-marin jamais installé, le Wave Hub donc d'un poids de 12 tonnes. La Cornouaille Britannique est, au même titre que le Finistère, une région déjà fortement impliquée dans le développement des énergies marines renouvelables.

Le projet MERIFIC, dont le Pôle Mer Bretagne vient d'annoncer ICI qu'il serait partenaire, devrait démarrer dans les semaines à venir. Avec le soutien financier du programme INTERREG IV, le projet MERIFIC a pour but principal de développer les énergies marines sur les deux territoires déjà cités avec l'appui des communautés insulaires du Parc Marin d’Iroise et des Iles Scilly. Les partenaires du projet sont en l'occurrence Cornwall Council, Conseil Général du Finistère, Parc Marin d’Iroise, Ifremer, Pôle Mer Bretagne, Technopôle Brest Iroise, University of Exeter, University of Plymouth, Regen SW, Bretagne Développement Innovation.

L'ensemble de ces partenaires se proposent de développer des outils d’aide à la décision pour "minimiser les risques et améliorer la confiance du secteur des énergies marines" c'est à dire évaluation/zonage des ressources en énergie marine, politiques publiques et barrières potentielles au développement de ces énergies, opportunités commerciales et industrielles, implication des populations et partenaires avec des groupes-clés : pêcheurs, investisseurs …
Le Pôle Mer Bretagne facilitera notamment les échanges entre industriels et chercheurs bretons travaillant autour des énergies marines et les partenaires de MERIFIC.
Avec un intitulé pareil, il ne peut s'agir que d'un beau projet même si de nombreux experts des énergies marines restent sceptiques sur les performances réelles de ces vastes programmes européens. L'avenir dira s'ils avaient tort ou raison...

Sources : sites liés. Carte Finistère © Région Finistère.

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Sunday, April 10, 2011

ORPC s'associe à HEA pour installer TidGen™



NIKISKI - (Alaska - Etats-Unis) - 11/04/2011 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Le développeur américain d'énergie marine Ocean Renewable Power (ORPC) a fait savoir qu'il avait signé le 24 mars 2011 un accord avec le distributeur d'électricité opérant en Alaska Homer Electric Association (HEA) dans le but de tirer parti de l'énergie des courants présente dans la région de Cook Inlet et de doter la région de Kenai Peninsula d'une source d'électricité renouvelable marine fiable, économique. Ils pensent également créer des emplois régionaux (mécaniciens, soudeurs, ingénieurs et autres travailleurs qualifiés). Cette installation comportera une, voire plusieurs turbine(s) pilote(s) TidGen™ Power System pouvant atteindre jusqu'à 5 MW, immergée(s) sous 18 à 45 mètres d'eau et facilement raccordable(s) au réseau de Kenai que gère HEA. Le calendrier prévoit des études de terrain en 2011 et 2012 afin de recueillir des données environnementales et de valider un endroit précis d'implantation du TidGen™ à Cook Inlet. Une fois ces études et consultations menées avec les communautés locales, ORPC demandera une licence spécifique à la FERC pour une exploitation du projet pilote à l'automne 2012. Lorsque la licence sera accordée, ORPC installera une première TidGen Power System ™ dans la région de Cook Inlet dès 2013. ORPC et HEA évalueront alors la performance de ce système et décideront d'élargir la capacité de production.
Concernant le système hydrolien TidGen™ Power System construit par ORPC, autant dire qu'il a beaucoup évolué depuis les premières descriptions que j'en faisais dans ce blog le 15 janvier 2008, le 17 mars 2009 , le 31 août 2010. Seule constante : il ne ressemble toujours ni aux classiques turbines hydroliennes à hélice ni aux turbines à entraînement par la jante (type Open Hydro). La technologie TidGen™ Power System qui ne peut être confondue avec aucune autre et aurait pu faire penser à ses débuts à une technologie houlomotrice (vagues) plutôt qu'hydrolienne (courant, utilise la rotation lente de lamelles disposées horizontalement qui alimentent en tournant un générateur à aimant permanent.
ORPC a mené avec succès les test de la "version bêta" lors de son exploitation à Cobscook Bay, près de Eastport (Maine), en 2010. Ce système était alors le plus grand dispositif d'énergie marine jamais déployé aux États-Unis. Le système qui continue à être testé sera définitivement fonctionnel à Cobscook Bay et relié au réseau dès l'automne 2011. En 2012, ORPC prévoit également d'installer un dispositif hydrolien TidGen ™ à Petit Passage dans la baie de Fundy (Nouvelle-Écosse-Canada) en partenariat avec l'exploitant d'énergies marines canadien Fundy Tidal Inc,
Le périmètre de Cook Inlet est bien connu pour l'importance de sa ressource en énergie des courants marins, (cf article du 2 septembre 2010) censé représenter "90% du potentiel total des Etats-Unis" si l'on en croit les déclarations de Brad Janorschke et Chris Sauer, respectivement président et directeur général d'ORPC. Ce site a commencé à faire l'objet d'études préliminaires de la part d'ORPC dès l'année dernière, mais il y a quelques semaines seulement qu'ORPC a eu l'idée d'approcher HEA désireux de réduire sa dépendance à l'électricité produite par l'énergie fossile, en lui proposant de réfléchir à la meilleure façon de produire une énergie qui s'appuie sur les puissantes ressources locales marines de Cook Inlet. Cette réflexion a porté ses fruits puisque les deux partenaires ont décidé de relever ensemble ce défi et se disent ravis de le faire. La presse locale avec The Peninsula Clarion se fait volontiers l'écho du réel enthousiasme et des larges sourire de satisfaction affichés par les ingénieurs de HEA dès que l'on aborde ce projet.

Sources. Docs Liés. Photos © ORPC