Friday, October 29, 2010

FRANCE ENERGIES MARINES : de quoi s'agit il ?

BREST - (France - U.E) - 29/10/2010 - 3B Conseils - Par Francis Rousseau - Plus l'on avance dans ce que sera le futur paysage français des énergies marines renouvelables et plus l'on voit Brest et la Région Bretagne se positionner comme un acteur déterminant. La session du Conseil régional de Bretagne du 21 et 22 octobre 2010 (intégralité de la session ICI), est venu confirmer ce sentiment en mettant officiellement l'accent sur la place que la Bretagne comptait tenir dans ce domaine. Entre autres projets auxquels elle participe, la Région par le biais de son président Jean-Yves Le Drian, a tenu à rappeler son engagement dans le projet de plateforme technologique nationale sur les énergies marines annoncée par le Président de la République au Havre le 16 juillet 2009 (cf. article du 31/07/2009), et dont le Premier Ministre avait confié le pilotage à Ifremer depuis Brest, le 2 décembre lors du colloque sur l'économie de la mer organisé par le Cluster et Le Marin, puis avaient été validées lors du Comité Interministériel à la Mer du 8 décembre 2009.
A la suite de ces engagements, l’Ifremer a donc réuni et coordonné l’ensemble des acteurs concernés : pôles de compétitivité, industriels, monde de la recherche, établissements publics de l’Etat, collectivités… afin de définir collectivement ce projet national, baptisé« France Energies Marines », qui s’articulera autour de 3 thématiques :
- Le développement de la recherche,
- le développement et la coordination de sites d’essais,
- un centre de ressources et de formation
En accord avec les Ministères de tutelle, l’Ifremer a déposé, avec le soutien de partenaires, le projet « France Energies Marines » en tant qu’« Institut d’Excellence dans le domaine des Energies Décarbonées » (IEED) dans le cadre du grand emprunt pour les investissements d’avenir. Le dossier a déjà fait l’objet d’une première manifestation d’intérêt et donnera lieu à une réponse globale d’ici la fin de l’année 2010. Sa mise en oeuvre est prévue par la Région Bretagne, sur la période 2010-2020, pour un budget global consolidé de l’ordre de 150 M€.
L’organisation juridique et la gouvernance de « France Energies Marines » sont à l’étude afin de formaliser le partenariat public-privé d’ici la fin de l’année. Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) est aujourd’hui la piste principale. Ifremer sollicite continue à solliciter les partenaires pressentis sur leur adhésion de principe et la réunion prévue pourrait se tenir dans les 15 prochains jours. La Région Bretagne pourrait y apporter une contribution forte en étant un membre de premier rang de la gouvernance de cette structure.
La Région a aussi renouvelé son soutien aux divers démonstrateurs actuellement en projet dont la construction à l’échelle 1 apparait une phase indispensable pour éprouver les choix technologiques et expérimenter les process de construction. Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a ainsi été lancé au niveau national en 2009 par l’ADEME pour soutenir l’émergence de technologies.
Plusieurs acteurs bretons, soutenus par le Pôle de compétitivité Mer Bretagne Paca, y ont répondu et sont dans l’attente des résultats et des financements associés :
- Sabella et son projet de démonstrateur hydrolien D010,
- Winflo, projet de développement d’une éolienne flottante autour d’un consortium regroupant DCNS, Nass & Wind, l'ENSIETA, Ifremer et d’autres entreprises régionales (cf. notre article)
- Blue H et le projet de développement d’une éolienne flottante,
- ORCA démonstrateur hydrolien a piloté par Alstom avec pour partenaires EDF EN, SECTOR, STX France, Nexans, IUEM-UBO ....
Le financement des projets retenus était initialement prévu sur la ligne fonds démonstrateur du Grenelle de l’environnement. Il sera effectué finalement via le grand emprunt pour les investissements d’avenir ce qui impose un calendrier repoussé par rapport aux premières estimations et une inconnue sur le soutien apporté par l’Etat (via l’ADEME). La Région a fait part à l’Etat et à l’ADEME de sa vigilance et de son inquiétude sur ce point afin que la réalisation de démonstrateurs puisse avoir lieu dans des délais compatibles avec le développement de la filière.
Après analyse des montages financiers sur ces dossiers, il apparaît d’ores et déjà qu’un dispositif d’accompagnement par la Région est à prévoir, une fois les candidats sélectionnés retenus, tant en investissement qu’en ingénierie. Des propositions budgétaires seront inscrites dans ce sens.
Au chapitre du suivi des projets, celui du parc pré-industriel de EDF EN et extension en site d’essais hydrolien de Paimpol Bréhat se poursuit (cf. intervention de JY de Chaisemartin aux entretiens Science et Ethique du 18 oct.). La mise à l’eau de la première machine de 0,5 MW est prévue pour l’été 2011 ; les trois autres machines seront immergées à l’été 2012 et raccordées au réseau électrique. L’enquête publique s’est déroulée pendant l’été et a reçu un avis favorable. La concertation se poursuit afin de conserver le haut niveau d’information entre les acteurs (élus locaux, associations, usagers de la mer, …) qui prévaut depuis le lancement de projet en 2004. Les premières retombées économiques régionales sont également à souligner, avec l’attribution au constructeur naval STX (site de Lorient) du contrat de fabrication de la barge d’installation des hydroliennes (le marché pour la construction du tripode est en cours). Ceci est aussi le résultat de la mobilisation des industriels régionaux par l’Agence économique de Bretagne, partenaire de ce blog. L’extension de ce projet en site d’essais hydrolien rentre désormais en phase opérationnelle. De manière anticipée sur les missions de « France Energies Marines », l’Ifremer a lancé, avec le soutien de la Région Bretagne et de l’ADEME, l’étude de faisabilité pour définir les modalités de cette extension : périmètre géographique, étude d’impact environnemental, plan d’affaires du site, gouvernance pour l’exploitation du site… La première réunion de concertation a eu lieu le 16 septembre 2010. Elle a permis de présenter les enjeux de ce projet et son rôle clé pour le test des démonstrateurs précités. Plusieurs développeurs de technologies ont manifesté leur intérêt pour des expérimentations sur le site de Paimpol-Bréhat qui deviendrait en quelque sorte un EMEC à la française. France Energies Marines initie la mise en place des sites et définit leur coordination au niveau national, étant entendu que chaque site se dote d’une gouvernance et d’un statut propre pour sa mise en oeuvre opérationnelle. Le financement des sites sera assuré en partie par le grand emprunt sur le volet « démonstrateurs et plateforme technologiques. Pour l’hydrolien, le déploiement du site hydrolien de Paimpol Bréhat est donc engagé. L’étude sur les capacités portuaires de la Bretagne Nord nécessaires à la mise en oeuvre et à l’exploitation de ce site est en cours de finalisation. Il ressort d’ores et déjà que le port de Brest constitue un point d’entrée pour les phases de construction et assemblage, bien que les ports de Saint Nazaire et du Havre fassent un partenariat pour répondre aux différentes demandes. Les ports locaux costarmoricains ont quant à eux un rôle à jouer sur différents lots (maintenance lourde et légère, accueil de l’environnement scientifique, formation…).
Concernant le site d’essais houlomoteur du Croisic mené par l'Ecole Centrale de nantes (SEMREV) qui s’intègre dans la dynamique des sites d’essais de « France Energies Marines », poursuit son déploiement avec le soutien de la Région des Pays de la Loire.
Concernant un site d’essais sur l’éolien flottant une étude à portée nationale vient d’être lancée par Ifremer afin de caractériser le dimensionnement et la localisation d’un ou plusieurs sites en Pays de la Loire, en Provence Alpes Côte d’Azur et en Bretagne (Iroise et Bretagne Sud). Une proposition de hiérarchisation des différents sites sera proposé afin de sélectionner une (ou plusieurs) zone(s) répondant aux exigences technologiques et logistiques pour le test des démonstrateurs. Cette étude est soutenue par les Régions concernées et l’ADEME.
La Région Bretagne soutient aussi l’étude de faisabilité d’un dispositif flottant de mesure et de dissipation de l’énergie qui permettrait de tester de manière mobile les technologies marines. Le résultat de l’ensemble de ces études est prévue pour fin décembre et coïncidera donc avec la remise du dossier final « France Energies Marines » dans le cadre du grand emprunt. Dans les prochains mois, la formalisation de ces sites d’essais va se préciser. Il a été proposé lors de cette cession du Conseil régional que la Région Bretagne puisse s’y engager formellement à mesure que le statut juridique définitif des gestionnaires de sites se précise..
Un bilan d'étape sera communiqué à l'Assemblée régionale. Les engagements qui en résulteront, tant sur la participation du Conseil régional de Bretagne dans les divers projets conduits par France Energies Marines, que sur ceux concernant les sites d'essais hydrolien et éolien flottant, seront soumis pour approbation à l'Assemblée régionale.


Dcs Sites liés. Cartes : localisation de la Bretagne en Europe.

Retrouver également les présentations de Yann-Hervé De Roeck Ifremer, Jean-Yves de Chaisemartin Paimpol, Jean-Jacques Le Norment, Stéphane His Technip, Jean Michel Mainguin et Morgan Carval Federal Finance, François Gauthiez Agence des aires marines protégées ....lors des entretiens Science et Ethique des 18 et 19 oct. dernier sur Energies : villes et ports de demain organisés par 3B Conseils www.science-ethique.org et CanalC2

Pendant 15 jours le blog prend le large et Francis Rousseau sera de retour le 15 novembre, pendant ce temps Brigitte Bornemann prend le relais.
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Wednesday, October 27, 2010

Eolien offshore en Lituanie, Roumanie et Pologne : bilan 2010

VILNIUS - (Lituanie - U.E.) - 28/10/2010 - 3B Conseils - C'est par la Lituanie, la Roumanie et la Pologne que s'achève ce tour d'Europe de l'état de l'éolien offshore que j'ai entamé pour ce blog en septembre. 5 parcs éoliens offshore sont en projet en Lituanie. 4 sont simplement des désignations d'emplacement (L1, L2, L3, L5).
L5 est le projet lituanien le plus avancé. On sait qu'il sera développé par 4 Energia., consortium soutenu notamment par les coréens Hyundai Heavy Industries et Hyosung Gorp. Ce parc se situe en mer Baltique au large de la région de Klaipeda par 55.617°de latitude et 20.950° de longitude, il couvrira une étendue de 33 km2 à 9,2 km du rivage sur des fonds de 27 à 38m. Bien que les modèles des turbines et des fondations n'aient pas encore été arrêtés, la capacité du parc a déjà été décrétée par les autorités lithuaniennes : ce sera 800 MW. Sa réalisation pourrait donc entériner l'entrée sur le jeune marché de l'éolien offshore européen de deux géants coréens de la construction navale.

BUCAREST - (Roumanie - U.E.) - 2 parcs sont en projet en Roumanie, l'un de 300 MW (dénomniation non encore attribuée !) et l'autre, celui de Blackstone, a vu son permis de construire octroyé pour développer 500 MW
Blacksone : Propriété du groupe Blackstone ce parc serait situé sur la Mer Noire face à la région de Constata par 44.023°de latitude et 28.734°de longitude, à 6 km des côtes sur des fonds de 50 m. Bien que le modèle des turbines et la nature des fondations n'aient pas encore été déterminés, ce projet prévoit de développer ces 500 MW grâce à 100 turbines de 5 MW. Ce projet, dont aucun travaux n'a encore commencé, devrait entrer en service en 2011.

VARSOVIE - (Pologne - U.E.) - Aucun parc éolien offshore n'est en construction à ce jour en Pologne, mais deux fois deux emplacements ont été réservés dans la Mer Baltique ; il s'agit des lots P1 et P2 d'une part et des lots P3 et P4 d'autres parts.
P1 se situe au large de la région de Pomorskie par 55.073°de latitude et 16.636° de longitude. Le lot réservé a une superficie de 173 km2 et se situe à 54,1 km des côtes par des fonds variant de 16 à 55 m.
P2 se situe aussi au large de la région de Pomorskie par 55.082° de latitude et 16.989° de longitude sur une superficie de 160 km2 à 46,7 km des côtes par des fonds variant de 24 à 42 m.
P3 se situe au large de la région de Pomorskie face à la province de Puck par 54.962° de latitude et 18.208° de longitude sur une superficie de 176 km2 à 14,6 km des côtes par des fonds variant de 20 à 39 m.
P4 se situe aussi en face de la province de Puck par 54.936 de latitude et 18.372° de longitude sur une superficie de 116 km2 à 11,8 km des côtes par des fonds variant de 16 à 41 m.

Des bilans sur d'autres pays ayant des projets dans le domaine de l'éolien offshore seront établis d'ici la fin de l'année 2010.

Articles et synthèses : Francis ROUSSEAU

Docs. Sites liés. Photos et cartes : 1. Carte de la Lituanie © wikipedia ; 2. Carte de la Roumanie © wikipedia ; 3. Carte de la Pologne © wikipedia.

Tuesday, October 26, 2010

Eolien offshore en Finlande : bilan 2010



HELSINKI - (Finlande - U.E.) - 18 projets de parcs éoliens ont été proposés en Finlande. Sur ce lot, 2 sont entrés en fonction : Kemi Ajos 1 (15 MW) et Kemi Ajos II (15 MW), 1 est en construction et déjà en fonction : Pori (1,2 MW), 1 a reçu son permis de construire : Kristiina (365 MW), 3 ont déposé leur permis de construire : Haukipudas-Nimettomanmatalan (150 MW), Haukipudas-Hoikka Hiue (650 MW) et Pori (2,90 MW), et les autres sont au stade de la conception : Suujierkka (600 MW), Kornsnas (800 MW), Slipyy (400 MW), Tornio (300 MW), Oulunsaio-Hailuoto (225 MW), Ostra Skargarden (120 MW), Inko Raaseporin (300MW) , Maakrunnin (390 MW), Pikamataia (900 MW), Kemi Ajos 3 (200 MW) et Raahe (500MW). Ces projets représentent une capacité de 6022 MW à mettre en service d'ici 2020.
Pour l'instant 32 MW sont fournis au réseau.
- Kemi Ajos 1 : Ce parc, entré en service en octobre 2007, est la propriété de Pohjolan Voima qui l'a développé pour 50 millions d'euros. Il est situé au large de la région de Lappi dans le Golfe de Bothnia par 65.652° de latitude et 24.523° de longitude à 6 km des côtes sur des fonds variant de 1 à 7 m. Il développe 15 MW grâce à 5 turbines de 3 MW de modèle WinWinD 3M, de 138 m de hauteur et d'un diamètre de rotor de 100 m, posées sur des fondations fabriquées et installées par Terramare. Le câble a été posé par ABB Power Technologies Products. Les travaux ont commencé en octobre 2006 et le parc est entré en production un an plus tard en octobre 2007 alimentant ainsi 8387 foyers et épargnant annuellement le rejet dans l'atmosphère de 16 951 tonnes de CO2 et de 394 tonnes de SO2.

- Kemi Ajos 2 : Ce parc, entré en service en décembre 2008, est la propriété de Pohjolan Voima qui l'a développé pour 50 millions d'euros. Très proche du précédent, il est situé au large de la région de Lappi dans le Golfe de Bothnia par 65.652° de latitude et 24.546° de longitude entre 2 et 5 km des côtes sur des fonds variant de 1 à 7 m. Il développe 15 MW grâce à 5 turbines de 3 MW de modèle WinWinD 3M, de 138 m de hauteur et d'un diamètre de rotor de 100 m, posées sur des fondations fabriquées et installées par Terramare. Le câble a été posé par ABB Power Technologies Products. Le parc est entré en fonction en deux temps (décembre 2008 et août 2008) alimentant ainsi 8387 foyers et épargnant annuellement le rejet dans l'atmosphère de 16 951 tonnes de CO2 et de 394 tonnes de SO2.
Un troisième parc de 200MW est prévu à l'horizon 2020.

- Pori 1 : Ce parc, actuellement en construction, est la propriété de Pohjolan Voima. Il est situé au large de la région de Lansi Suomi dans le Golfe de Bothnia par 61.659° de latitude et 21.475° de longitude à 6,6 km des côtes sur des fonds variant de 16 à 19 m. Il développe 2 MW grâce à 1 turbine de 2,3 MW de modèle Siemens SWT 2.3-101, de 130,5 m de hauteur et d'un diamètre de rotor de 101 m, posée sur une fondation fabriquée et installée par Technip offshore Finland
Le câble est posé par Kaplaak. Ce parc dont la première (et unique ?) turbine a été installée le 21 juillet 2010, a commencé à entrer en fonction le mois dernier, en septembre 2010, alimentant ainsi 1286 foyers et épargnant annuellement le rejet dans l'atmosphère de 2599 tonnes de CO2 et de 60tonnes de SO2.

Article et synthèse : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photos © Technip Finland

Monday, October 25, 2010

TRIPODELEC : un générateur houlomoteur français novateur

BREST - (France - U.E.) - 26/10/2010- 3B Conseils - Pourquoi novateur ? Parce que ce générateur se range dans la catégorie des générateurs houlomoteurs flottants à rotulage. De quoi s'agit-il ? Selon le constructeur aucun des projets et/ou prototypes actuellement testés dans le domaine de la génération d'électricité à partir des énergies de la mer ne met à profit le captage synchrone du tangage et du roulis phénomène bien connu des voyageurs en mer et qui crée le " Rotulage " d'une plate-forme flottante, phénomène pourtant naturellement engendré par les ondes de houle. Les centrales houlomotrices tripodes avec leur amusante forme de soucoupes volantes, se proposent d'exploiter ce mouvement de rotulage et de le transformer de manière simple en électricité. Elles exploitent trois actions énergétiques de l'onde de houle à chaque période. Elles captent à la fois le tangage et le roulis créés par la houle. Elles convertissent directement les oscillations verticales des flotteurs en une rotation continue de la génératrice électrique. Le détail de fonctionnement de cette technologie est exposé et visible sur la très efficace page perso de Tripodelec ICI .
Pour que les choses soient claires : ce principe du rotulage fait l'objet du brevet Georges Hildebrand n° FR 2 8645 86 de la Centrale Flottante Tripode à Elévateur. Une vidéo You Tube du principe de rotulage est également visible en ligne. Les autres qualités non négligeables de cette technologie sont sa simplicité, sa robustesse, sa grande adaptabilité aux caractéristiques de spectre de la houle (hauteur, fréquence, direction), son insensibilité aux très fortes vagues et au vent, sa puissance importante et la possibilité d'être fabriquée par un chantier naval classique. Ainsi en fonction de la taille, de la longueur (30 40 ou 60 m) et de la hauteur de houle, la puissance nominale d'une centrale Tripodelec pourrait se situer entre 0,4 MW à 8,7 MW (cf schéma explicatifs). Ce projet fait partie des technologies présentées le 15 novembre prochain à Brest au cours des toujours très intéressantes rencontres qu'organise périodiquement le Pôle Mer Bretagne entre les concepteurs de technologies marines, les scientifiques et les industriels.
A noter : les concepteurs de cette technologie prometteuse sont originaires des Vosges.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Dessin © Tripodelec.

Eolien offshore en Suède : bilan 2010


STOCKHOLM - (Suède - U.E.) - 25/10/2010- 3B Conseils - Sur les 19 projets de parcs éoliens actuellement répertoriés en Suède, 5 sont entrés fonction : il s'agit de Lillgrund (110 MW), Vindpark Varnen (30MW), Utgrunden 1 (11 MW), Yttre Stendgrund (10 MW) et, honneur au plus antique de tous, Bokstingen (3MW).
4 permis ont été accordés : Stora Middelgrund (540MW), Utgrunden II (86MW), Strogrundet (265MW) et Kriegers glak II (640 M).
3 permis ont été déposés : Trolleboda (80 MW), Finngrunden (1500 MW) et Karehamm (50MW) ;
5 projets sont au stade de la conception : Taggen (300MW), Södra Midjöbanken (900MW), Klocktäman (660MW), Petlandsskär (? MW) et Blekinge OffshoreAB (2500 MW) ;
2 ont été annulés : Skottarevsprojecktet (150 MW) et Klasarden (48 MW).
D'ici 2020 c'est donc un total de quelque 7700 MW (7 GW) d'électricité que la Suède compte produire à partir de l'énergie éolienne en mer. Pour l'heure la Suède produit 164 MW d'électricité à partir de l'éolien offshore... mais elle produit depuis longtemps ! Plus de 10 ans !

Voici le détail des parcs en fonction :
- Lillgrund. Propriété de Vattenfall, ce parc est entré en fonction en décembre 2007. Implanté en Mer de Kattegat au large de la région de Rogaland, il est situé par 55.511° de latitude et 12.779° de longitude à 11,3 km de la côte sur une superficie de 6 km2 et sur des fonds de 4 à 13 mètres. Posé sur des fondations fabriquées par Phil & Sons et installées par Hochtief construction, il met en oeuvre 48 turbines Siemens SWT-2.3-93 d'une capacité de 2,3 MW développant 110 MW dont la hauteur est de 114,5 m et le diamètre de rotor de 93 m. Les turbines ont été installées par le Sea Power de la compagnie A2 Sea. Le câble de 145 kV qui permet d'acheminer l'électricité à terre a été fabriqué par ABB High Voltage et installé conjointement par le câblier norvégien Seloy et par le câblier suédois Baltic Offshore.
Le coût de ce parc est estimé à 197 millions d'euros, il fournit de quoi alimenter 61 730 foyers et épargne chaque année le rejet dans l'atmosphère de 124 756 tonnes de CO2 et de 2901 tonnes de SO2.
Les premières fondations ont été installées en 2006, les turbines à partir d'août 2007 pour une entrée en fonction en décembre 2007. Lillgrund possède sa propre page.

- Vindpark Värnen. Propriété de Vindpark Värnen Drift, ce parc est entré en fonction le 12 décembre 2009 et a été officiellement inauguré le 24 mai 2010. Implanté sur le Varnen Lake dans la région de Karlstatd, il est situé par 59.261° de latitude et 13.386° de longitude à une distance du rivage variant entre 3,5 et 10,2 km sur une superficie de 4 km2 et sur des fonds de 1 à 22 mètres. Posé sur des fondations fabriquées par PEAB, il met en oeuvre 10 turbines WindWinD & Dynawind d'une capacité de 3 MW développant 30 MW dont la hauteur est 140 m et le diamètre de rotor de 100 m. Les turbines ont été installés parWindWinD. Ce parc fournit de quoi alimenter 16 774 foyers, et épargne chaque année les rejets dans l'atmosphère de 33 901 tonnes de CO2 et de 788 tonnes de SO2. Le permis de construire a été délivré en Août 2006. Les fondation sa partir d'Avril 2007. Les premières turbines à partir d'Avril 2009 pour une entrée ne fonction en Décembre 200ç et une inauguration le 24 mai 2010
Vindpark Värnen possède un site web plein de gaieté et d'optimisme !)

- Utgrunden I. Propriété de Vattenfall qui l'a racheté a Dong Energy en 2005, ce parc est entré en fonction en décembre 2000 et fonctionne donc depuis 10 ans. Implanté sur la Mer Baltique au large de la région de Mörbylanga, il est situé par 56.344° de latitude et 16.280° de longitude à 1une distance de la côte variant entre 4,2 km et 7,3 km et sur des fonds variant de 6 à 15 mètres. Posé des fondations mono-piles installées par le belge Geosea, il met en oeuvre 7 antiques turbines Enron Wind 70/1500 (elle ne sont déjà plus fabriquées aujourd'hui)
d'une capacité de 1,5 MW développant 11 MW dont la hauteur est de 100,2 m et le diamètre de rotor de 70 m. Les turbines ont été installées par DEME. Le câble qui permet d'acheminer l'électricité à terre a été fabriqué par ABB High Voltage et installé par JD Contractor. L'entretien de ce parc et des turbines est assuré par GE Energy. Le coût fut de 13 millions d'euros. Le parc fournit de quoi alimenter 5871foyers et épargne chaque année le rejet dans l'atmosphère de 11 865 tonnes de CO2 et de 276 tonnes de SO2. A noter que le câblage a fait l'objet de multiples opérations d'entretien en 2004, le câble qui relie le parc à la côte a été remplacé une première fois en 2005, puis en juin 2006. Les fondations ont été révisées en septembre 2009. Les modestes turbines n'ont jamais connu d'avarie.

- Yttre Stengrund. Actuellement propriété de Vattenfall qui l'a racheté à Dong Energy en 2005, ce petit parc, l'un des plus anciens de Suède, génère de l'électricité depuis près de 10 ans puisqu'il est entré en fonction en 2001. Implanté sur la Mer Baltique au large de la région de Kakriskrona, il est situé par 56.167° de latitude et 16.021° de longitude à 2 km du rivage sur des fonds de 6 à 8 mètres. Posé sur des fondations mono-piles fabriquées par Sif Group et AMEC et installées par Seacore, il met en oeuvre 5 turbines NEG Micon (racheté par Vestas) d'une capacité de 2 MW développant 10 MW dont la hauteur est de 96m et le diamètre de rotor de 72 m. Le câble qui permet d'acheminer l'électricité à terre a été fabriqué par ABB High Voltage. Le coût de ce parc fut de 13 millions d'euros, il fournit de quoi alimenter 5591 foyers et épargne chaque année les rejets dans l'atmosphère de 11.300 tonnes de CO2 et de 263 tonnes de SO2.

- Bokstingen. Développé par de OM O2, ce parc est le plus ancien parc suédois offshore et l'un des tout premiers parcs offshore du monde puisqu'il est entré en fonction en 1998. Implanté sur la Mer Baltique au large de la région de Gotland, il est situé par 57.036° de latitude et 18.150° de longitude à une distance des côtes variant entre 4 et 5, 8 km sur des fonds de 5 à 6 mètres. Posé sur des fondations mono-piles installées par Seacore, il met en oeuvre 5 turbines Wind World 550 kW (elles ne sont plus fabriquées aujourd'hui) d'une capacité de 0,55 MW développant 3 MW dont la hauteur est de 60,2 m et le diamètre de rotor de 37 m. Le coût de ce parc fut de 4 millions d'euros, il fournit de quoi alimenter 1538 foyers et épargne chaque année le rejet dans l'atmosphère de 3108 tonnes de CO2 et de 72 tonnes de SO2.
Et cette belle antiquité n'a pas de site web. C'est trop injuste !

Article et synthèse : Francis ROUSSEAU


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Docs Sites liés. Photos : Le parc de Lillgrund © Vattenfall

Thursday, October 21, 2010

L'éolien offshore en Norvège : bilan 2010



OSLO - (Norvège) - 22/10/2010- 3B Conseils - Bien que la Norvège ne soit pas un pays membre de l'Union Européenne, je l'inclus tout de même dans ce bilan de l'éolien offshore européen en tant que membre de l'Espace Economique Européen dont fait aussi partie l'Islande.
Sur les 25 projets de parcs éoliens actuellement répertoriés en Norvège, un seul est en fonction il s'agit de Hywind ou Karmoy (2MW) et 3 permis ont été accordés : Sway, Sway 10 MW test turbine et Havsul1 (350 MW).
Il ne faut pas cependant en tirer de conclusion trop hâtive. La Norvège, qui a choisi très tôt de développer les énergies marines autres que l'éolien en mer, est bien décidée à marquer le terrain dans ce domaine avec des projets tout à fait novateurs. Dans ce sens, certains projets demeurent uniques en leur genre comme le projet SWAY qui propose de tester une turbine d'une capacité de 10 MW, la plus grosse actuellement en conception sur le marché. Je citerai aussi bien sûr le projet de parc de Mørevind Offshore Vindkraftverk (1200 MW) qui mettra en oeuvre 240 turbines de 5 MW ou celui du parc de Idunn (200 turbines de 6 MW). Ce qui se dégage donc des projets norvégiens c'est leur goût pour l'expérimentation des avancées technologiques et... pour une collaboration technique privilégiée avec les industriels français du secteur.
Voici le détail du parc en fonction et du premier projet à construire :
- Hywind ou Karmoy. Co-développé par le géant pétrolier Statoil et par Siemens Wind Power, il s'agit d'un pilote de parc éolien flottant (le premier au monde) entré en fonction le 10 septembre 2009. Posé en Mer du Nord au large de la région de Rogaland, il est situé par 59.140° de latitude et 5.032° de longitude à 10 km de la côte au-dessus de fonds de 220 mètres. Posé sur fondation flottante fabriquée par le français Technip SA, il met en oeuvre une turbine Siemens SWT-2.3-82 d'une capacité de 2, 3 MW dont la hauteur est de 106,2 m et le diamètre de rotor de 86 m. La turbine et la fondation ont été installées par Technip, maître incontesté de la technologie flottante. Le câble de 22 kV qui permet d'acheminer l'électricité à terre a été fabriqué par une autre français Nexans Norway (filiale de Nexans France).
Bien qu'expérimental, ce projet, dont la durée de vie est estimée à 2 années, fournit de quoi alimenter 1286 foyers.
Le permis de construire a été déposé en novembre 2005 et accordé en 2006. La turbine était installée le 10 juin 2009 sur sa fondation flottante. Hywind ou Karmoy possède son site web.

- SWAY 10MW est la copropriété d'un consortium (à tiroirs) de 11 sociétés : Inocean (25,3%), Eystein Borgen propriétaire de la technologie révolutionnaire Sway (22,4 %), Statoil (16,6%), Lyse Energi (12,4%), Gyldenlove Elendon (7,4%), Norwind (3,3%), Andre aksjonaerer (3,3%) , Statkraft (2,6%), Chevni (2,2%), Bergen Group (2,2%) et Allisol (2,2%). La turbine Sway (cf. image) de 10 MW, d'une hauteur de 162,5 m et d'un diamètre de rotor de 145 m sera testée pendant une période de 2 à 5 années. La décision de son implantation a été soumise en septembre 2009 et accordée en décembre 2009. La turbine-pilote devrait commencer à produire de l'électricité précisément dans un an, en octobre 2011, permettant d'alimenter d'un seul coup 5591 foyers ! Son coût est estimé à 300 millions de NOK (36,8 millions d'euros).

Les autres projets pour l'instant en attente de permis sont : Marevind Offshore (1200 MW) ; Idunn (1200 MW) ; Aegir Havvinpark (1000 MW) ; Steinshamm (105 MW) ; Selvaer (450 MW) ; Gimsoy (250 MW) ; Lofoten Havkraftwerk (750 MW) ; Utsira Phase 1 (25 MW) ; Utsira Phase 2 (280 MW) ; Sprlig Nordsjoen (1000 MW); Statvind (1080 MW) ; GE Energy Demo (16 MW) ; Vannoya Havkraftwerk I (75 MW) ; Vannoya Havkraftwerk II (100 MW) ; Vannoya Havkraftwerk III (600 MW) ; Fosen Offshore Fase 2 (300MW) ; Fosen Offshore Fase 3 (300 MW).

D'ici 2020 c'est donc un total de près de 9100 MW (9,1 GW) d'électricité que la Norvège compte produire à partir de l'énergie éolienne en mer. Pour l'heure la Norvège ne produit que 2 MW...

Article et synthèse : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés : images : 1. Hywind©Statoil ; 2 Eolienne Sway 10MW©Sway

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Wednesday, October 20, 2010

HYDRA TIDAL et la centrale hydrolienne MORILD


ILES LOFOTEN - (Norvège) - 21/10/2010- 3B Conseils - Depuis sa mise à l'eau à la fin du mois d'août dernier, au large des îles Lofoten par Hydra Tidal, (en partie propriété de Statkraft), le prototype de centrale hydrolienne Morild II semble donner toute satisfaction. Il a atteint sa capacité de production prévue au début du mois d'octobre. La technologie Morild d'Hydra Tidal se présente sous la forme d'une construction flottante amarrée sur le même principe qu'une éolienne flottante à axe horizontal. Elle possède 4 turbines sous-marines à 2 pales utilisant à la fois l'énergie des courants et l'énergie des marées. La capacité de l'installation est estimée à 5 GWh ou 5 millions de kWh. Le projet est financé par plusieurs partenaires : le Conseil norvégien de la recherche avec le programme RENERGI à hauteur de 2,6 MNOK (319.000 euros), Innovation Norway à hauteur de 9 MNOK (1,1 million d'euros) et ENOVA (Agence norvégienne dépendant du Ministère du Pétrole et de l'Energie) à hauteur de 23 MNOK (2,8 millions d'euros). Les îles Lofoten, au large de la côte nord-ouest de la Norvège, au-delà du cercle polaire, présentent autant de paramètres naturels favorables à la production énergétique marine que les Iles Orcades. La Norvège compte mettre à profit cette opportunité naturelle pour occuper dans les années à venir une place de choix dans le développement des énergies marines. Selon un récent rapport de la compagnie Hammerfest Energi, qui s'est intéressée dès 2003 à la construction d'une centrale hydrolienne au large de Hammerfest, le potentiel de la Norvège en matière d'énergie des courants serait de 2 à 3 TWh par an, la majeure partie se situant aux nord du pays. De nombreuses compagnies locales veulent s'engouffrer dans ce créneau de l'énergie des courants : on peut citer Norvegian Ocean Power avec sa turbine Pulsus, aux pales étranges, ou Tidal Sail du plongeur et pilote de ligne Are Børgesen que j'ai déjà présenté sur ce blog il y a deux ans, en décembre 2008 (ICI).

Article : Francis ROUSSEAU

Docs SItes liés. Images: © Hydra Tidal

Tuesday, October 19, 2010

SEVERN : le gouvernement abandonne le projet...


LONDRES - (Royaume-Uni- U.E.) - 20/10/2010 - 3B Conseils - Les coupes budgétaires sans précédents que s'apprête à annoncer en milieu de journée le Ministre britannique des Finances, George Osborne, (95 milliards d'euros doivent être économisés en 4 ans) ont déjà fait une première victime : le projet de barrage et d'usine marémotrice et hydrolienne sur l'estuaire de la Severn que le gouvernement britannique vient de décider d'abandonner purement et simplement. Beaucoup souhaite que ce soit la seule victime de ce plan de rigueur. Le plan d'austérité britannique annoncé aujourd'hui, un des plus sévères parmi les pays de l'Union Européenne, se traduira par des coupes de 25% en moyenne dans chaque ministère (y compris celui de l'Energie) qui pourraient être portés jusqu'à 40% en ce qui concerne le ministère de l'Environnement. Selon certaines études, l'austérité pourrait coûter un million d'emplois dans les secteurs public et privé, ce qui a poussé le Premier Ministre, David Cameron, à répéter qu'il n'avait pas le choix pour "sauver le pays de la faillite". 40 % de coupe dans le budget de l'environnement et 25 % dans celui de l'Energie, signifieraient que l'Etat se désengagerait d'à peu près la moitié des projets dans lesquels il est engagé aujourd'hui ; certains experts voient mal comment ces "économies" peuvent être compatibles avec les objectifs de réduction de CO2 à réaliser d'ici 2020, et prédisent à certaines énergies renouvelables (pas toutes on le verra !) des jours difficiles. Mais rien n'est encore joué...
La première victime de ce plan est donc le projet sur la Severn. Telegraph.com s'exprimait déjà sur le sujet le 18/10/2010 en annonçant que le gouvernement étayait sa décision d'abandonner le projet en prenant appui sur une étude officielle qui dit "ne pas comprendre la nécessité stratégique qui devrait pousser le gouvernement à investir près de 24 milliards d'euros de fonds publics dans le gigantesque projet de la Severn". Un rapport qui tombait à point nommé. Il faut se souvenir que si ce projet avait été réalisé (j'ai du mal à en parler au passé mais c'est un fait ! ), il aurait pu fournir 8,6 GW d'électricité renouvelable à partir d'un mix d'énergie marémotrice et d'énergie des courants - soit l'équivalent de 5% des besoins du Royaume-Uni et la production de deux ou trois centrales nucléaires. Cet abandon, rapproché de la décision de Vattenfall (cf. colonne dernières nouvelles du blog) de ne pas mettre en construction une extension de 300 MW à Thanet, le plus grand parc offshore actuellement en fonction dans le monde, sonne de façon assez négative pour les énergies marines renouvelables au Royaume-Uni, même si certains veulent tout de même continuer à y croire ! Ainsi concernant le projet abandonné de la Severn, beaucoup préfèrent que l'abandon soit dû à des raisons économiques plutôt qu'à des raisons écologiques (le projet était sujet à polémiques dans ce domaine). Des raisons économiques laissent une porte entr'ouverte sur une possible réactivation dans des temps meilleurs, alors que les raisons écologiques bouchent plus sérieusement l'horizon. Et justement puisqu'il est question d'écologie, la polémique fait déjà rage sur l'abandon du projet. Décidément ! En effet, en l'abandonnant, le ministère de l'énergie et du changement climatique n'ignore pas qu'il ouvre la voie à la possibilité d'implantation de nouvelles centrales nucléaires sur huit sites - Bradwell (Essex), Hartlepool et Heysham (Lancashire), Hinkley Point (Somerset), Oldbury (South Gloucestershire) Sellafield (Cumbria), Sizewell (Suffolk) et Wylfa (Anglesey). Le gouvernement de coalition a d'ailleurs déjà fait savoir qu'il donnera le feu vert aux entreprises qui voudront construire de nouvelles centrales nucléaires, bien qu'il n'existe pas de subventions publiques dans ce domaine.
Dans son édition du 17/10/2010, The Guardian, qui titre sur le "naufrage du projet de la Severn", se livre à une analyse plus fine de la décision gouvernementale. Il semble penser que le gouvernement aurait tranché en faveur de formes d'énergies renouvelables déjà "éprouvées" comme le nucléaire ou le photovoltaïque, pour avoir la faveur des investisseurs, plutôt que de prendre le risque de se lancer dans la mise en oeuvre d'un projet déjà sujet à de nombreuses contestations écologiques. Concernant le barrage de l'estuaire de la Severn, et malgré son aspect spectaculaire, il faut donc considérer que c'est la moins douloureuse des décisions que le gouvernement ait eu à prendre ! Il se pourrait évidemment que ce ne soit pas la dernière et il ne faudrait pas croire que le Royaume-Uni soit une exception dans les mesures drastiques d'austérité que la plupart des pays de l'Union Européenne sont en train de prendre les uns après les autres...
Pour l'heure, au Royaume-Uni, le grand bénéficiaire de ces économies à réaliser pourrait donc bien être... le nucléaire, énergie renouvelable bien connue !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés. Photos : l'estuaire de la Severn (U.K)

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Monday, October 18, 2010

WAVEPISTON témoin de la " techno-diversité " des EMR


ROSKILDE - (Danemark - U.E.) - 19/10/2010- 3B Conseils- Le concept technologique de WavePiston est présenté par ses développeurs Martin von Bülow et Kristian Glejbol ICI de façon suffisamment claire et générale pour pouvoir être interprété par tous. L'idée de base est de "transformer le mouvement oscillant des vagues en énergie utilisable de façon économique." La technologie consiste à recueillir l'énergie le long d'une corde (ou un tuyau) qui aura une longueur qui soit égale ou plus grande que celle d'une vague type idéale. L'avantage immédiat est de permettre d'exploiter l'énergie des vagues à proximité des côtes avec possibilité d'installer la turbine et les systèmes de conversion sur la côte elle-même évitant ainsi les problèmes de corrosion de matériaux immergés et les problèmes de câblages, souvent à l'origine des problèmes techniques. Le design du démonstrateur veut surtout se faire remarquer par son extrême simplicité et sa robustesse, deux qualités que je ne peux, pour ma part, qu'apprécier. Il s'agit en fait d'un unique aileron métallique actionnant simplement un piston sous l'effet de la houle. Une excellente simulation du principe de fonctionnement est donnée ICI
Les premiers résultats des tests depuis février 2010 dans les bassins de de l'Université d'Aalborg (AAU) (Danemark), démontreraient que chaque WavePiston peut capter à travers chacun de ses ailerons plus de 5% de l'énergie contenue dans une vague. Les tests ont également démontré que plusieurs ailerons pouvaient être montés en batterie le long d'un tuyau sans interférer les uns avec les autres ; des essais ont été menés sur le nombre des ailerons et la distance qui peut les séparer dans une telle configuration et un angle idéal de positionnement des ailerons a même été défini. Ces tests ont été menés en bassin de vagues simulées sur les modèles de celles que l'on peut trouver en Mer du Nord à des hauteurs de 1, 2, 3, 4 et 5 mètres. Résultats complets des tests ICI
Né en avril 2005, le brevet de cette technologie a été développée en septembre 2008. En juin 2009 il est validé et enregistré par les autorités danoises. En novembre 2009, la société WavePiston ABS est fondée avec une mise de fond de 1.8000.000 crD (134.000 euros). A partir des tests menés depuis février 2010 à l'AUU, un prototype à l'échelle 1:3 est prévu et étudié à depuis juin 2010. Ce prototype va être testé en mer du Nord, très prochainement, à partir du mois de novembre 2010. Un nouveau prototype comportant 3 tuyaux de chacun 15 ailerons sera construit début août 2011, premier pas vers un modèle commercial. Il est intéressant de constater comment dans le domaine des énergies marines renouvelables (EMR), chaque pays est mis à contribution pour inventer des modèles originaux. A ce stade de la recherche, on peut réellement parler de techno-diversité en espérant qu'on la retrouvera dans les applications commerciales futures. Tous les documents concernant cette technologie peuvent être téléchargés sur le site internet (très bien conçu) de Wave Piston.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs SItes liés. Imagess : 1 Principe de fonctionnement ©Wave Piston. 2 Prototype en phase de test ©Wave Piston. 3 Préfiguration parc houlomoteur sur 3 rangées ©Wave Piston

Sunday, October 17, 2010

Eolien offshore aux Pays-Bas : bilan 2010



AMSTERDAM - (Pays-Bas) - 18/10/2010- 3B Conseils - Continuons le tour d'Europe de l'éolien avec les Pays-Bas. Sur quelques 90 projets répertoriés à ce jour, 4 parcs sont entrés en fonction et produisent 247 MW, 12 ont vu leur permis de construire accordé ; 6 sont en attente de le recevoir, 5 ont été annulés et une soixantaine sont gelés. La caractéristique des parcs éoliens offshore hollandais semble bel et bien être la prudence et l'attente. Ainsi pour le Prinses Amaliawindpark, il aura fallu attendre 9 années entre le dépôt de son permis de construire et sa mise en fonction. Les hollandais réfléchissent donc beaucoup avant de mettre en parc en route... ce qui ne les empêche cependant pas de le faire !
Les 4 parcs en fonction sont donc : Prinses Amaliawindpark (120 MW) ; Egmond aan Zee (108) ; Irene Vorrink (17MW) ; Lely (2MW). Voici le détail des 2 premiers.
- Prinses Amaliawindpark. Co-propriété d'un consortium formé de Econcern NV/EIH (50%) et de Eneco (50%), ce parc estimé à 350 millions d'euros est géré par l'opérateur Offshore Windpark Q7. Il est situé en Mer du Nord au large de la région Noord Holland, par 52.588° de latitude et 4.223° de longitude. Ce parc est en fonction et raccordé au réseau électrique hollandais depuis le 24 juillet 2008. Sa capacité est de 120 MW fournis par 60 turbines de 2 MW Vestas V 80.2.0 dont la hauteur maximum est de 99 m. Elles ont été transportées et installées sur site par le navire Sea Jack de la compagnie Mammoet van Oord et par le Sea Energy de la compagnie A2 Sea. Les éoliennes couvrent une superficie de 17 km2 à 23 km des côtes par des fonds variant entre 19 et 24 m. Les fondations mono-piles ont été fabriquées par Smulders Projects et Sif Group. La sous-station a été construite par Bladt industries. Le point de connexion au réseau terrestre se trouve à Velsen par un câble de 150 kV fabriqué par ABB et qui alimente désormais 67 098 foyers et évite le rejet dans l'atmosphère de 135 605 tonnes de CO2 et de 3153tonnes de SO2. Le permis de construire a été déposé en décembre 1999 et accordé en avril 2002. Les travaux de construction ont commencé le 22 septembre 2006 pour la première fondation et en mai 2007 pour la première turbine et le câble. Ce parc, terminé en novembre 2007, a été raccordé au réseau hollandais en juillet 2008
- Egmond aan Zee. Co-propriété d'un consortium formé de Nuon (50%) et de Shell Wind Energy (50%), ce parc estimé à 200 millions d'euros et crédité d'une durée de vie de 20 années est géré par NoordzeeWind. Il est situé en Mer du Nord au large de la région Noord Holland, par 52.606° de latitude et 4.419° de longitude. Il est en fonction et raccordé au réseau électrique hollandais depuis octobre 2006. Sa capacité est de 108 MW fournis par 36 turbines de 3 MW Vestas V 90.3.0 dont la hauteur maximum est de 115 m. Elles ont été transportées et installées sur site par le navire Sea Energy et Sea Power de la compagnie A2 Sea. Les éoliennes couvrent une superficie de 24 km2 à une distance comprise entre 10 et 13,7 km des côtes par des fonds variant entre 15 et 18 m. Les fondations mono-piles ont été fabriquées par Bladt industries. Le point de connexion au réseau terrestre se trouve à Velsen-Nord par 3 câbles de 34 kV installés par Ocean Team Asa qui alimentent désormais 60 388 foyers et évitent le rejet dans l'atmosphère de 122 044 tonnes de CO2 et de 2838 tonnes de SO2. Le permis de construire a été déposé en 2001et accordé en mai 2005. Les travaux de construction ont commencé le 18 avril 2006 pour la première fondation et le 19 août 2006 pour la première turbine et le câble. Ce parc a commencé à fournir de l'électricité à partir du 5 octobre 2006 alors que sa construction n'était pas complètement terminée. Elle l'est en novembre 2007.
Les 12 parcs dont les permis de construire ont été accordés sont : Tromp Binnen (295MW) ; Q10 (303 MW) ; Q4 (78MW); Beaufort ou Katwijk (279 MW) ; Scheveningen Buiten (212MW) ; West Rijn (259 MW) ; Breevertien II (349MW) ; BARD Offhsore NL 1 (300MW) ; EP Offshore NL1 (275MW) ; GWS Offshore NL1 (300MW) ; Den Heider 1 (468 MW) ; Brown Ridge oost ( 282 MW).
Les 6 parcs dont les permis de construire déposés mais non encore accordés sont : Noordermeerdijk (50 MW) ; Westermeerdjijk butlenjiks (190 MW) ; Noordtermeerdjijk butlenjiks (50 MW) ; P12 (144MW) ; Rotterdam Noord- West (180MW) ; Okeanos (158 MW) .
Les 3 dont l'étude de faisabilité est lancée sont : FLOW (Far offshore demonstration park) (300 MW) ; Cornelia (438 MW) ; Wieringemeerdijk (100 MW).
Ceux qui sont mis en attente sont : Den Helder Noord ( 798 MW); Hedlder (225 MW) ; Bruine Bank (550 MW) ; Horizon (275 MW) ; Ruyter Ost (256 MW) ; Limuiden (153 MW) ; Den Hagg Noord (504MW); Den Hagg 1 (381 MW) ; Den Hagg II (255 MW) Thetys (159 MW) ; Brevertien (150MW); Brevertien II (349 MW); Osters Bank 1 (450 MW) ; Osters Bank 2 (310 MW) ; Osters Bank 3 (450 MW) ; Osters Bank 4 (450 MW) ; Riffgrond (500 MW) ; P15-WP (219 MW) ; Tromp West (385 MW) ; Tromp Oost (367 MW) ; Ruyter West (259 MW) ; Schaar (328MW) ; Q7 West (245 MW) ; Den Haag III (705 MW) ; Callantsoog Zuld (328 MW) ; Callantsoog West (245 MW) ; Callantsoog Oost (245 MW) ; Favorius (129 MW) ; Den Helder 1 (450 MW) ; Den Helder 2 (450MW) ; Den Helder 3 (430 MW) ; Oost Friesland (450 MW) ; Ijmuiden 1 (450 MW) ; Ijmuiden 2 (450 MW) ; Scheveningen 1 (450 MW) ; Scheveningen 2 (450 MW) ; Scheveningen 3 (450 MW) ; Scheveningen 4 (450 MW) ; Scheveningen 5 (450 MW) ; Hoek van Holland 1 (450 MW) ; Hoek van Holland 2 (450 MW) ; Hoek van Holland 3 (450 MW); Hoek van Holland 4 (450 MW) ; Den Helder II (500 MW) ; Den Helder III (500 MW) ; Den Helder IV (500 MW) ; Rinjvveld Zuild (150 MW) ; Den Helder Zuild (?) ; HoriWind (270 MW) ; WindNed Zuild (150MW) ; WindNed Noord (60 MW) ; Katwijk buiten (325 MW) ; Wijk aan Zee (200 MW) ; Noord Hinder (400 MW) ; Noord Hinder 1 (400 MW) ; Noord Hinder 2 (400 MW) ; Hopper (400 MW) ; Maas West Bulten (175 MW) ; Eurogeul Noord (275 MW).
Les projets annulés sont Rinjvveld West (123MW) ; Rijnveld Noord (81 MW) ; Callantsoog Noord (303 MW) ; Helmveld (493 MW) ; Rijnveld Ost (135 MW).

Article et synthèse : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photos : © Mammoet.


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Friday, October 15, 2010

ENERGIES, Villes et ports de demain



BREST - (France) - 15/10/2010 - 3B Conseils - LʼEurope, l’Etat, les collectivités territoriales et locales, les administrations, les associations doivent jouer un rôle moteur pour une économie renouvelée dans le cadre d'un développement durable.

Pour la France, 2ème région maritime, place aux appels d’offre pour les industriels et les développeurs des énergies de la mer, place à l’aménagement du territoire, place à une approche qui intègre une énergie de proximité dans un mix énergétique pour les villes du littoral et des ports de demain….
Les enjeux sont constants et pressants. La relance du dynamisme économique européen doit se traduire notamment par une nouvelle industrie des énergies renouvelables, des technologies améliorées pour les énergies fossiles … des pôles socio-économiques et créateurs d'emplois.

La croissance des PMI innovantes fera l’objet prochainement des nouvelles orientations budgétaires de la DG Recherche de la Commission E uropéenne.
La création d’une plate-forme européenne et d’assistance technique pour mettre ensemble la stratégie des régions en matière d’utilisation des fonds recherche et innovation, devrait être connue en février 2011.

Cette réponse apportée par la Commission européenne correspond au constat d’un manque de coordination entre les collectivités locales qui ne possèdent pas toujours l’ensemble des informations en matière de réciprocité pour les programmes-cadres et les marchés publics.

Les suites de la Directive eau, du Grenelle de la mer, de la loi Grenelle 2 et de ses articles 60 relatifs à la mer et au littoral, du Livre blanc sur la stratégie maritime ainsi que la planification pour l'éolien offshore ou l’hydrolien offrent des cas concrets de discussion. Leur mise en perspective implique directement les scientifiques, les industriels, les associations, les élus et l’ensemble des populations.

C’est le thème des 14è entretiens Science et Ethique qui se tiennent les lundi 18 et mardi 19 octobre 2010 à Brest à Océanopolis.

Les entretiens sont présidés par le Professeur Michel Ricard. Brigitte Bornemann déléguée générale - 3B Conseils.

Pour s’inscrire et en savoir +
Programme et inscriptions en ligne
Pour suivre les entretiens en direct si vous ne pouvez vous rendre à Brest suivez les débats en direct sur la WEB TV Canal C2

Liste des intervenants aux 14è entretiens
o Jean-Paul Alayse, Conservateur d’Océanopolis.
o Brigitte Bornemann-Blanc, Déléguée générale des entretiens, 3B Conseils.
o Christian Bucher, Président de la commission Mer et Littoral des Verts
o Henri Bourgault, géochimiste
o Morgan Carval, Analyste financier spécialiste des énergies vertes, Fédéral Finance
o Fabrice Cassin, Avocat associé CGR Legal, spécialiste de l’environnement et de l’éolien, vice-président de France Energies Eolienne
o Christophe Chabert, Directeur Ingenierie & Industrialisation DCNS Incubateur
o Jean-Yves de Chaisemartin, Maire de Paimpol, vice-président de la communauté de communes Paimpol-Goëlo
o Thierry Fayret, Vice-président de Brest métropole océane, chargé du littoral et de la rade
o François Gauthiez, Directeur adjoint de l’Agence des Aires marines protégées
o Jean-Paul Glémarec, Conseiller général du Finistère, délégué aux énergies
o Frederick Herpers, Chargé de Mission au Secrétariat général à la mer (Premier Ministre)
o Gérald Hussenot, Secrétaire général du Comité régional des pêches de Bretagne
o Emmanuel Jahan, Responsable du développement de l’économie littorale et maritime à la Chambre de Commerce de Nantes / Saint-Nazaire
o Jean-Jacques Le Norment, Responsable du pôle international de l’Agence économique de Bretagne
o Christophe Le Visage, consultant LittOcean
o David Le Droguène, chef de mission France Telecom Marine
o Fred Lherminier, Directeur général de Terra Nova Energy, président de la commission énergies du Centre des jeunes dirigeants
o Pierre Maille, Président du conseil général du Finistère, Président du Comité de gestion du Parc marin d’Iroise
o Jean-Michel Maingain, Directeur de la gestion Fédéral Finance.
o Professeur Michel Ricard, Président des entretiens Science et Ethique, Responsable du Réseau des Universités des pays méditerranéens, ancien Président du Conseil national du Développement durable
o Yann-Hervé De Roeck, Chef de projet France énergies marines, Ifremer Brest
o Vice-amiral d’Escadre Anne-François de Saint-Salvy, Préfet maritime de l’Atlantique, commandant de la zone maritime de l’Atlantique, commandant de la région maritime Atlantique-Manche-Mer du Nord,.
o Bruno Wirtz, Maître de conférences à l’Université de Bretagne Occidentale

Pour suivre l'actualité en Europe et dans le monde reprenez l'ensemble du tour d'Europe des énergies de la mer par Francis Rousseau sur le blog
Article BB - RH

Wednesday, October 13, 2010

PAVILION RESOURCES et sa turbine éolienne SAT de 20 à 30 MW !



POCATELLO - (Idaho - Etats-Unis) - 14/10/2010 - 3B Conseils - Non non ce n'est pas une faute de frappe ; j'ai bien écrit 20 à 30 MW, ce qui signifie 10 MW d'écart tout de même entre le modèle de base de la gamme et le modèle supérieur, alors que les plus puissantes turbines actuelles développent à tout casser 5,5 MW voire 6 MW ... 7 MW si on compte les dernières en expérimentation et 10 MW si on veut voir à l'horizon 2015-2020. C'est encore une fois la solution miracle que propose l'audacieuse compagnie Pavilion Energy Resources (PVRE) pour résoudre les problèmes que connaissent actuellement les énergies renouvelables et pas seulement marines. Ainsi avec ces Sterling Accelerator Turbines (SAT) de 20 à 30 MW, la compagnie proposerait deux fois plus (au bas mot) de capacité par turbine que la capacité actuelle pour la moitié du prix actuel (bien entendu) n'hésitant à claironner : " L'énergie renouvelable moins chère que n'importe laquelle des énergies fossiles ". Bien bien bien ... Cela mérite que l'on s'y attarde.
Qui est Pavilion Resources Inc. (PVRE) ? C'est une start-up américaine très ambitieuse dirigée par Peter Sterling, un citoyen américain déjà à la tête de nombreuses compagnies agissant dans le domaine de l'énergie principalement en Australie comme Zanex Ltd., Kaomin NL., Cue Group NL, Great Eastern Mines Ltd et Condor Minerals and Energy Ltd. Peter Sterling a inventé et possède les droits d'exploitation de ce modèle de turbine éolienne qui permettrait d'accélérer de 300 à 400% la capacité de production éolienne actuelle tout en en réduisant drastiquement les coûts, notamment sur les sites offshore, où elles pourraient être utilisées, selon lui, jusqu'à 80 km des côtes et sur des fonds de 50 à....500 mètres. Document de référence ICI. Il vaut mieux qu'elles se tiennent éloignées des côtes en effet, car je doute que ces réacteurs éoliens soient très silencieux !!!
C'est à peu près 50 de ces énormes machines qui pourraient être construites par an. Et la compagnie de se livrer à un comparatif avec l'éolien existant. 20 à 30 MW de capacité pour une SAT contre 5 MW actuellement en fonction (RWE). 5.500 heures de fonctionnement garanties à plein rendement pour une SAT contre 3.500 pour les autres. 40 à 50 millions de dollars de coût d'installation contre 35 millions pour les autres. Apport annuel pour un kw/H à 8 cents : 10 à 12 millions de dollars pour SAT contre 1,1 à 1,3 millions pour les autres malheureux. Temps nécessaire pour que l'investissement soit rentabilisé : 4 ans pour SAT contre 20 à 25 ans pour les autres.
Le plan de développement de PVRE ne cache pas son ambition et Peter Sterling a récemment a choisi Pocatello (dans l'Idaho) comme site de l'usine qui fabriquera les premières fameuses Turbines Accélératrices de Vent. Dans le domaine des implantations, rien n'intéresse Peter Sterling en dessous du gigawatt (1000 mW) : ainsi a-t-il pris des options sur les projets au large des côtes du Texas pour 10% des 40 à 100 GW planifiés dans le Offshore Wind Power Project ; 30% des 10 GW planifiés dans l'Eureka Costal Wind Power Project au large des côtes Californiennes, et 30% des 10 GW planifiés en Oregon par South Coast Wind Power Project.
Mais gardons notre calme, aucun de ces super-mega projets n'a pour l'instant trouvé d'investisseurs !
Pour l'instant seulement ... car Peter Sterling, le bien nommé, ne manque pas de rappeler à qui veut l'entendre que ce marché représente pour les 45 prochaines années un potentiel de 45 trillions de dollars. Oops!
Une vidéo de démo est téléchargeable sur Your Tube ICI.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés / Photos : Eoliennes SAT ©Pavilion Ressources Energy

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Tuesday, October 12, 2010

HYDRO-GEN 2 : l'hydrolienne française de 1 MW



BREST - (France - U.E.) - 13/10/2010- 3B Conseils - Ci-dessus : la photo des derniers développements de la technologie française d'exploitation des courants marins Hydro-Gen (pour hydro-générateur) conçu par David Adrian. Le prototype 1 vient d'évoluer vers une nouvelle version Hydro-Gen 2 qui s'enrichit de la base line "Water Power"et surtout d'une véritable hydrolienne escamotable à hélices. Je rappelle qu'Hydro-Gen 1 était basé sur le concept exclusif d’une grosse roue à aubes, insérée dans un catamaran-tuyère flottant et amarré par des lignes de mouillage sur le fond de la mer. Hydro Gen 2 reprend ses atouts en les portant à la dimension hydrolienne. Les machines sont conçues, selon les besoins, pour produire de quelques dizaines à plusieurs centaines de kw. La spécificité de cette technologie est innovante, voire même révolutionnaire (en effet elle ne nécessite ni infrastructure spéciale ni permis de construire pour être déployée) tout en étant simple, efficace et bon marché. Mouillée en mer ou dans un fleuve exactement de la même façon qu'un bateau au mouillage, l’impact sur l’environnement est minimal. Les machines peuvent être déplacées, remorquées, échouées. Elles peuvent être installées dans les zones à faibles fonds (cas fréquent des spots à courants forts) aussi bien que sur des sites isolés, sur des fleuves, des îles ou des atolls.
Cette hydrolienne est facile à construire, réparer et entretenir, mais aussi à faire évoluer et à déconstruire. La turbine remontant au niveau du pont, 95 % de l’entretien et des réparations peuvent se faire à bord et ne nécessitent pas d’outillages ou d'équipements complexes. Sa construction peut être assurée par n’importe quel chantier naval, à proximité des sites d’exploitation. Pour respecter le modèle économique «low cost», Hydro-Gen 2 est une technologie "intégratrice " qui utilise des technologies déjà existantes et éprouvées et ne développe pas ses propres composants. Ultérieurement, Hydro-Gen prévoit d'intégrer à la production d'électricité la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, voir la production d’eau douce à partir d’eau de mer (osmose inverse), et aussi le pompage d’eau douce de fleuve vers les utilisateurs. Hydro-Gen est, selon son constructeur, une technologie à maturité, qui peut penser désormais à commercialiser son offre. Les prototypes ont été fabriquées au Lycée technique Vauban de Brest, avec le soutien de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), de la Marine Nationale et du Conseil Régional de Bretagne. Le prototype Hydro-Gen 2 sera visible a Lyon à partir du 8 décembre 2010 sur le Rhône pendant les Fêtes des Lumières.

Article : Francis ROUSSEAU
Docs / Sites liés/ Photos. 1. Hydro-Gen2 ; 2: Hydro Gen à l'essai à l'Ecole Navale de Brest

Monday, October 11, 2010

CAPE WIND : une signature de bail historique !



ATLANTA (Etats-Unis) - 12/10/2010- 3B Conseils - Alors qu'il s'exprimait lors de la dernière Conférence sur l'éolien offshore de l'AWEA (American Wind Energy Association) à Atlanta le 6 octobre dernier, le Secrétaire d'Etat à l'Interieur, Ken Salazar, a créé la surprise à propos du projet Cape Wind, sans doute le plus controversé de toute la courte histoire de l'éolien offshore. La longue bataille, les multiples controverses et les imbroglios administratifs qui ont entouré ce projet depuis 10 ans, se sont presque achevés en avril 2010 lorsque l'administration Obama a définitivement tranché en faveur du projet. Mais Ken Salazar a appuyé sur le bouton de lancement en quelque sorte de ce projet en procédant, la semaine dernière, à la fin de la Conférence de l'AWEA, à une signature officielle et publique d'un bail fédéral de 28 ans avec Cape Wind Associates. Ce bail concerne une portion de 25 miles carrés (un peu plus de 64 km2) sur le plateau continental américain à 16 miles (près de 26 km) au large des côtes de Nantucket (Massachusetts) où le projet doit être construit. La nouvelle a été immédiatement reprise sur le site du parc éolien Cape Wind avec force photos à l'appui dont celle de la signature qui est en tête de cet article (Intégralité de la déclaration de Ken Salazar à l'issue de la signature ICI) .
Je rappelle que ce projet éolien va être le tout premier parc offshore construit aux Etats-Unis et qu'il concerne la mise en place de 130 turbines qui pourront produire jusqu'à 468 MW d'électricité qui sera vendue à $ 0,18 cents du kilowatt-heure. Ce tarif n'a pas été sans soulever de multiples controverses. Il augmentera la facture des clients raccordés au National Grid d'environ $ 1, 50. Cela représentera une augmentation d'environ 2% pour les clients commerciaux et industriels, ce qui reste très en dessous des 5 à 7% d'augmentation annuelle observés actuellement sur les factures d'électricité à l'échelle nationale américaine. Mais l'on sent bien qu'au-delà des chiffres, ce qui se joue c'est tout l'avenir de l'éolien offshore aux Etats-Unis dont Cape Wind est devenu une sorte de symbole. L'éolien en mer permettra de produire une électricité moins coûteuse, faisant travailler des américains (43 000 emplois devraient être créés) et assurera la sacro-sainte indépendance énergétique de la nation. C'est dans ce but que Ken Salazar a créé en juin 2010 avec les 5 gouverneurs des États de la façade l'Atlantique du pays, un consortium puissant : l'Atlantic Offshore Wind Energy Consortium (détail ICI). En moins de 6 mois le consortium a travaillé à l'élimination des principaux freins au développement de l'éolien offshore, en identifiant clairement et rapidement le meilleur potentiel pour les projets, en procédant à des évaluations environnementales réalistes et en ayant en mémoire le souci d'accélérer le processus d'autorisation en le tenant aussi éloigné que possible des méandres de la bureaucratie.
C'est ainsi qu'il a été identifié que la façade Atlantique des Etats-Unis, à elle seule, avait une puissance potentielle de 330 gigawatts, soit environ deux fois les besoins totaux en électricité des Etats la composant. Devant de tels résultats, le Consortium n'a pas tardé à passer de 5 Etats membres à ... 11 Etats et ce en quelques mois, soulignant au passage une belle réactivité des administrations locales, au-delà des clivages politiciens !
A l'issue de la signature définitive du bail de Cape Wind, Ken Salazar a notamment déclaré devant les Membres de l'AWEA dans un silence quasi religieux : "Je suis déterminé à appliquer un objectif d'obtention d'autorisation aussi ordonné, responsable et simple que celui de Cape Wind pour tout le développement éolien en mer sur le plateau continental Atlantique ( ...) Comme toute conquête de nouvelles frontières l'implique, il doit y avoir pour celle-ci un cadre clair, de bon sens, basé sur un processus équitable d'exploration et de développement. Avant que nous ayons commencé à déterminer, il y a un an et demi, des feuilles de route précises pour le développement éolien en mer, aucun processus de ce genre n'existait."
Sur le même modèle que celui appliqué aux projets d'énergie solaire déjà lancés dans le pays, le bail de 28 ans signé par Salazar coûtera 88.278 $ de loyer annuel que Cape Wind Associates devra payer au gouvernement fédéral avant d'entrer en production. Une fois la production commencée, une augmentation de 2% annuels sera appliquée pendant les quinze prochaines années, puis 7% au-delà.
La prochaine étape est maintenant la signature d'un accord entre le propriétaire du parc et le National Grid ou... un autre réseau de distribution d'électricité.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés. Photos : Le Secrétaire à l'Intérieur Ken Salazar et Jim Gordon, Président de Cape Wind signe l'accord historique de concession du premier bail éolien offshore sur le plateau continental américain le 6 Octobre 2010.

Sunday, October 10, 2010

ATLANTIS RESOURCES : incident sur l'hydrolienne géante AK1000



ORKNEY ISLANDS - (Royaume-Uni - U.E.) ) - 11/10/2010 - 3B Conseils - A peine deux mois après l'annonce de la mise en place (cf. notre article du 23 août 2010) dans les eaux écossaises à l'EMEC (European Marine Energy Center) , d'une des plus puissantes turbines hydroliennes actuellement en fonction dans le monde l'AK 1000 fièrement surnommée Prince of Tides (Prince des Courants) à cause du 1 MW qu'elle développe (bien qu'elle ne soit pas la seule dans ce cas), son fabricant, l'australien Atlantis Resources, doit faire face à des problèmes de défaut de fabrication des rotors en matériaux composites. C'est un incident de parcours somme toute assez banal à ce stade de développement d'une technologie pareille ! Pour l'heure, Atlantis s'affaire à trouver des pièces de rechanges sur place sans qu'il soit besoin de les faire venir d'Australie. Pour mémoire, je rappellerai qu'Atlantis Ressources produit aujourd'hui trois séries de récupérateurs d'énergie hydraulique différents et également étonnants puisque spécifiquement adaptés aux particularités des courants maritimes et/ou d'estuaires. Atlantis n'est pas le seul industriel à s'attaquer à ce marché des courants marins, mais il est bien le seul à développer, depuis maintenant plus de 10 ans, 3 familles de turbines sous-marines radicalement différentes, ce qui lui a permis d'acquérir une expérience certaine dans le domaine. Ces 3 familles sont les séries AK, AS et AN.
La série AK, dont il est question aujourd'hui, présente des hydroliennes à double rotor très semblables à des éoliennes sous-marines qui auraient été doublées. Cette série, conçue pour un déploiement offshore et dans les environnements les plus rudes, présente un ensemble unique de double rotor à pales à pas fixe de capacité tout à fait honorable par rapport à ce que l'on peut trouver sur le marché international actuel. La série AK propose deux puissances de turbines AK 1000 de 1 MW (actuellement déployée à l'EMC en Ecosse) et AK 2000 de 2 MW.
Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites lés. Photos © Serie AK 100 © Atlantis Ressources


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Thursday, October 7, 2010

Eolien offshore au Danemark : bilan 2010/2


COPENHAGUE - (Danemark - U.E.) - 08/10/2010 - 3B Conseils - Dans ce second volet : les autres parcs en production dits "mini-parcs" (moins de 20 MW) et les parcs qui ont obtenu leur permis de construire.
On verra que ces parcs - parmi lesquels on compte les tous premiers jamais construits au monde (Vindeby et Tuno Knob) - ne manquent pas de recéler des trésors d'imagination. Du point de vue industriel, Dong et Siemens se taillent la part du lion !

- Frederikshavn. Propriété de Dong Energy, ce mini-parc est situé en Mer de Kattegat au large de la région de Frederikshaven, par 57.443° de latitude et 10.562° de longitude. Il est entré en fonction en 2003, sa capacité de 11 MW est fournie par 4 éoliennes de modèles différents : Nordex N90 (2,5MW) ; Vestas V90 (3MW) et Bonus Siemens SWT 2.9 (2,3MW) dont la hauteur maximum est de 125 m. Elles ont été transportées et installées sur site par le navire Sea Power de la compagnie A2 Sea. Les éoliennes sont réparties à 3,2 km des côtes par des fonds variant entre 1 et 4 m. Sur ce parc hétéroclite, c'est la compagnie Total Wind qui est chargée de l'entretien et de la mise à jour des équipements Ce parc alimente désormais 5927 foyers et évite le rejet dans l'atmosphère de 111 978 tonnes de CO2 et de 279 tonnes de SO2. Pas de site web.

- Avedore Holme. Propriété de Dong Energy, ce mini-parc est situé en Mer de Kattegat au large de la région de Hvidovre, par 55.601° de latitude et 12.464° de longitude. Ce parc est entré en fonction en décembre 2009. Sa capacité de 7 MW est fournie par 2 éoliennes de 3,6 MW Siemens SWT 3.6- 120 dont la hauteur maximum est de 153 m. Les mâts ont été fabriqués par Carl C. Les éoliennes sont posées à 400 mètres du rivage par des fonds de 2 m. Ce parc alimente désormais 4026 foyers et évite les rejets dans l'atmosphère de 8136 tonnes de CO2 et de 189 tonnes de SO2. L'installation a coûté 24,82 millions d'euros. Le permis de construire a été accordé le 18 novembre 2008 et les travaux ont commencé en octobre 2009. Pas de site web.

- Rønland I. Propriété de Dansk Vindenergi, ce mini-parc est situé dans le Nissum Bredning au large de la région de Thyboren-Harboøre, par 55.661° de latitude et 8.220° de longitude. Il est entré en fonction en 2002. Sa capacité de 9 MW est fournie par 4 turbines de 2,3 MW Siemens SWT 32.3_93 posées sur des fondations mono-piles à 100 mètres du rivage par des fonds variant de 0 à 2 m. Ce parc alimente désormais 5144 foyers et évite le rejet dans l'atmosphère de 810 396 tonnes de CO2 et de 1242 tonnes de SO2. Pas de site web.

- Vindeby appelé aussi Ravnsborg. Propriété de Dong Energy ce mini-parc est situé en Mer de Kattegat au large de la région de Ravnsborg, par 54.969° de latitude et 11.129° de longitude. Ce parc éolien offshore est le tout premier à avoir été construit au monde puisqu'il est entré en fonction en 1991 et fêtera donc bientôt son vingtième anniversaire. A l'époque on avait imaginé protéger les turbines de la corrosion marine par un système très complexe d'échange d'air. Sa capacité de 5 MW est fournie par 11 vaillantes minuscules turbines de 0,45 MW Bonus (Siemens) 450 dont la hauteur maximum est de 52,5 m ! Ces turbines de très faible capacité ne sont plus fabriquées aujourd'hui. Les fondations, les premières du genre, avaient été fabriquées par Monberg et Thorsen et posées à 1,8 km du rivage par des fonds de 2 à 4 m. Ce parc alimente depuis 10 ans 2768 foyers et évite le rejet annuel dans l'atmosphère de 5594 tonnes de CO2 et de 130 tonnes de SO2 soit, depuis son entrée en fonction, plus de 55.000 tonnes de CO2 et 1300 tonnes de SO2. Ce parc n'a jamais connu d'avaries ... ou alors elles ont été bien dissimulées. Pas de site web.

- Tuno Knob. Propriété de Dong Energy, ce mini-parc est situé en Mer de Kattegat par 55.969° de latitude et 10.535° de longitude. Il est entré en fonction en 1995 et c'est donc le second parc éolien offshore à avoir été construit au monde et le premier en son temps avec une longueur aussi importante de câble pour le relier à la terre (5,5 km). Sa capacité de 5 MW est fournie par 10 turbines Vestas V39 dont la hauteur maximum est de 64,5 m. Les câbles ont été fournis par JD Contractor et posés grâce au navire câblier Henry P. Lading qui, de ce fait, peut s'enorgueillir d'être celui qui possède le plus d'expérience dans ce domaine. Les éoliennes sont posées à 5,5 km des côtes par des fonds variant entre 4 et 7 m. Ce parc qui a coûté 9,75 millions d'euros alimente désormais 2796 foyers et évite le rejet dans l'atmosphère de 5660 tonnes de CO2 et de 131 tonnes de SO2. Pas de site web.

- Poseidon. Développé par Floating Power Plant (je vous recommande la vidéo de démo !) et Dong Energy, ce parc est un démonstrateur expérimental d'éolien flottant situé en Mer de Kattegat par 54.956° de latitude et 11.099° de longitude. Il est entré en fonction et fournit de l'électricité depuis juillet 2010. Habitués des premières, les danois offrent donc le tout premier parc éolien offshore flottant connecté au réseau du monde mais aussi le seul à recourir à un mix énergétique Eolien en mer / Energie des vagues, même si aucune technologie houlomotrice n'aurait encore été retenue à ce jour (peut-être la technologie danoise Dexawave dont je faisais état récemment (ICI) ou peut-être une autre...) Pour l'instant donc, ce parc expérimental fournit 0,01MW d'électricité au réseau grâce aux trois turbines expérimentales flottantes GAIA 0.011MW et alimente désormais 17 foyers et évite les rejets dans l'atmosphère de 34 tonnes de CO2 et de 1 tonne de SO2.

Permis de construire accordés
à ce jour :

- Anholt. C'est Dong Energy qui a obtenu l'autorisation de l'Agence Danoise de l'Energie pour développer ce parc en collaboration avec Energine. Il sera situé en Mer de Kattegat par 56.604° de latitude et 11.209° de longitude à 21 km des côtes par des fonds variant de 14 à 17 m. Le parc aura une capacité installée de 400 MW fournie par 11 turbines de 3,6MW de marque non encore décidée officiellement mais dont tout laisse à penser qu'il s'agira de turbines Siemens.
Le câble choisi pour transporter le courant jusqu'à terre est un câble de type 3x1600 mm2 en aluminium d'une capacité de 245 kV. Les premières études ont commencé sur site en juin 2010. Les fondations devraient être installées par Ballast Nedam en décembre 2011 et septembre 2012 et les premières éoliennes opérationnelles devraient être raccordées au réseau avant le 31 décembre 2012. Le parc devrait être complètement opérationnel avant le 31 décembre 2013.

- Nearshore LAB. Copropriété de Dong Energy et de MBD Offhsore Power, ce parc sera situé en Mer de Kattegat par 57.457° de latitude et 10.637° de longitude à 7,9 km des côtes par des fonds variant de 18 à 19 m ; il aura une capacité installée de 36 MW fournie par 6 turbines expérimentales de 6MW volontairement de modèles différents. Les fondations, dont la construction devrait commencer en 2011, seront toutes différentes. Les turbines devraient être posées en 2011 et 2012.

Grenaa Havn. Développé par Jysk Vindkraft, ce parc devrait être situé en Mer de Kattegat par 56.418° de latitude et 10.946° de longitude par des fonds variant de 3 à 12 m. Le parc aurait une capacité installée de 18 MW fournie par 9 turbines de 2 MW. Je ne vous cacherai pas que des doutes subsistent quant à la faisabilité de ce parc dont l'autorisation d'implantation a été donnée en 2002 mais dont l'opérateur ne prévoit pas l'entrée en fonction avant 2015 ! 13 ans pour 18 MW c'est un record ! Comme quoi, tout en me gardant bien de parodier Hamlet, je dirai au moins que tout ne va pas forcément toujours pour le mieux au Royaume du Danemark, quand il s'agit d'éolien offshore.

La prochaine synthèse de ce tour d'horizon européen concernera les Pays-Bas
Synthèse et article : Francis ROUSSEAU

Docs Sites liés . Photos : Le projet Poséidon mêlant éolien en mer et énergie des vagues et/ou des courants © Floating Power Plant

A LIRE AUSSI SUR LE SUJET :

Eolien offshore au Danemark : bilan 2010/ 1 (7 octobre 2010)


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